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« Dans les affaires de pouvoir, dès lors,
cessons de parler de confiance de l'homme, et délivrons-le du mal en le liant
aux chaînes de la Constitution. » Thomas Jefferson, 1798.
L'aspiration démocratique est très ancienne. Elle date depuis Socrate, Platon ou la Grèce antique, 400 à 500 ans avant l'ère chrétienne, soit depuis 2.500 ans. L'heure est venue pour l'Algérie de se doter, au plus vite, des instruments nécessaires à la maîtrise de son destin, et, pour cela, mettre en place un gouvernement démocratique. Notre époque est celle où la pauvreté et le despotisme règnent sur le pays et où, les fonctionnaires algériens, beaucoup trop nombreux et très mal payés sont devenus corrompus dans leur majorité. Le capitalisme à l'ancienne est mort. Le libéralisme moderne naisse, et invente la mondialisation. Ce néo-libéralisme a rétabli la misère ; il est logique que parallèlement il réhabilite l'ignorance. Les richesses du pays sont concentrées entre les mains des importateurs, les nouvelles fortunes, les corrompus, etc. L'ampleur de la corruption nous a surprit. La corruption a fait un ravage même dans le milieu universitaire [Sadki 2016, p.17]. Le roi idéal n'est pas celui qui demande à régner, mais celui que le peuple réclame. Le monde est de tous les temps binaire, le bien / le mal, la démocratie / le totalitarisme, etc. Les quatre libertés humaines sont : la liberté de parole et d'expression, la liberté pour toute personne de prier Dieu de la façon qui lui convient, le droit d'être à l'abri du besoin et le droit de vivre à l'abri de la peur. Il faut disposer de la liberté de circuler, de penser, de quitter son pays, de critiquer ses dirigeants et d'en changer [Attali11, p.182 et p.226]. Il continuera d'exister des groupes entiers d'individus protégés de toute enquête, qui manipulent les médias, les juges et les membres de notre propre congrès et de l'Assemblée nationale populaire, des gens connus du gouvernement, comme ceux qui sont au-dessus des lois [Denoel07, p.296]. Notion d'Etat et qualités d'un homme politique Pour Weber, qu'est-ce qu'un Etat ? Sociologiquement, il est le moyen spécifique qui lui est propre, ainsi qu'à tout groupement politique, à savoir le monopole de la violence physique légitime. La violence n'est pas l'unique moyen normal de l'Etat, mais son moyen spécifique. La politique est l'ensemble des efforts que l'on fait, en vue de participer au pouvoir ou d'influencer la répartition du pouvoir entre les Etats, soit entre les divers groupes, à l'intérieur d'un même Etat. Les trois qualités nécessaires à l'homme politique sont la passion, le sentiment de la responsabilité et le coup d'œil. C'est un ennemi bien vulgaire, trop humain, que l'homme politique doit vaincre, chaque jour et chaque heure : la très ordinaire vanité. Elle est l'ennemi mortel de tout dévouement à une cause et de tout détachement, et dans ce cas du détachement de soi-même. La vanité est un trait commun et personne n'en est, peut-être, entièrement exempt. Celui qui, en général, veut faire de la politique et surtout celui qui veut en faire sa vocation doit prendre conscience de ces paradoxes éthiques et de la responsabilité, à l'égard de ce qu'il peut lui-même devenir, sous leur pression. Il se compromet avec des puissances diaboliques qui sont aux aguets dans toute violence [Weber 91, pp. xvi-xvii, p.52 et p.137]. La politique peut représenter la connaissance de l'histoire, la capacité d'analyse des situations et d'anticipation de leur évolution, attachement à la nation et à la légitimité qu'elle confère, sens du devoir, désintéressement, courage face à l'adversité et aux puissants [LMD15]. Ce qui est certain, c'est que l'homme ne demeure pas identique à lui-même. Il n'y a pas seulement les hommes, variables dans l'espace selon les sociétés et les cultures auxquelles ils appartiennent. Il y a aussi les hommes d'une même société, variables dans le temps. L'homme change [Friedman66, p.95]. Plus on gravit les échelons du pouvoir, moins il y a de contrôle et de responsabilité. Ceux qui prospèrent dans la hiérarchie ont plus de tendance à pratiquer la complaisance envers les dirigeants qu'à les subvertir. Ils sont accommodants envers le pouvoir. Ils sont doués pour le servir, pas pour l'entraver ou le combattre. Un Etat considère toujours un défi lancé à son pouvoir comme un délit. Le jeu de « bascule », le jeu des anciens responsables est d'une parfaite fluidité, parce que ces protagonistes, tous passés dans l'opposition, sont toujours au service des mêmes intérêts [Greenwald14, p.69, p.260, p.326 et p.329]. L'entreprise politique dirigée par des partis Selon le dictionnaire humoristique, le politicien est défini comme « Personne obtenant de l'argent des riches et des votes des pauvres pour protéger les uns des autres ». On ne milite pas dans un parti politique, uniquement, pour rencontrer d'autres gens. L'ambition principale d'un parti politique est normalement la conduite éventuelle d'un gouvernement formé de ses ministres. Les activités politiques créent des liens, d'autant plus solides qu'ils se sont tissés précocement. Les députés proposent, votent des lois pour le bien-être du peuple et du pays. Par le truchement des commissions parlementaires, les députés inspectent le gouvernement. Il s'est développé des espaces politiques fermés où prévalent l'entre-soi, le petit-nombre et le huit clos, plutôt que l'assemblée, l'hétérogénéité, la publicité, le débat. Il y a deux façons de faire la politique. Ou bien on vit « pour » la politique ou bien « de » la politique. Les partis apparaissent, de plus en plus, aux yeux de leurs adhérents comme une sorte de tremplin qui leur permettra d'atteindre cette fin essentielle : assurer l'avenir. L'entreprise politique dirigée par des partis n'est, précisément, qu'une entreprise d'intérêts. Les fonctionnaires qui ont moralement un sens très élevé de leur métier sont, nécessairement, de mauvais hommes politiques. Quelles sont maintenant les joies intimes que la carrière politique peut donner à celui qui l'embrasse et quelles conditions préalables faut-il lui supposer ? Il est vrai, la politique se fait avec la tête [Weber91, p.64, p.70, p.81, p.83, p.117 et p.139]. La démocratie suppose une vie politique active, et donc des partis politiques de haut niveau [Attali11, p.314]. Quant aux partis hégémoniques, leur ligne directrice erronée transforma leur parti qui, d'une formation politique et d'une communauté idéologique, est devenu une organisation de domination, exerçant une force d'attraction croissante sur des égoïstes avides de pouvoir, des lâches calculateurs et des mauvaises consciences. Leur affluence modifia le caractère et le comportement du Parti, dont par ailleurs les structures intérieures ne se prêtaient guère à ce que les gens convenables puissent, sans de pénibles intrigues, accéder aux postes influents et y opérer, sans heurts, les transformations nécessaires pour adapter leur parti au monde moderne. De nombreux partisans avaient lutté contre cette décadence sans pouvoir rien empêcher de ce qui est arrivé. La situation au sein du parti servit de modèle pour créer une situation analogue au sein de l'Etat. Se confondre avec l'Etat priva le parti de l'avantage que représente le recul par rapport au pouvoir exécutif. Dès lors, le travail de l'Etat et des organismes économiques se déroulait à l'abri de toute critique, le parlement perdit l'habitude de délibérer, le gouvernement celle de gouverner et les dirigeants celle de diriger. Les élections n'avaient aucun sens et les lois manquaient de poids. Nous ne pouvions plus faire confiance à nos représentants dans aucun des organes. Ou bien, dans les rares cas contraires, nous ne pouvions rien leur demander car ils ne pouvaient rien obtenir [Philippe66, p.13] Influences externes sur la politique interne Toute nation démocratique a besoin de services secrets pour protéger ses intérêts [Denoel07, p.27]. Le soutien que l'Amérique semble apporter à des régimes corrompus en échange d'approvisionnements pétroliers sécurisés a contribué à cimenter une stagnation prolongée. Si les Etats-Unis et l'Europe pouvaient s'engager aux côtés des réformateurs et les encourager au lieu de choisir la voie de la confrontation et de l'autoritarisme, on parviendrait plus vite à une démocratisation véritable de notre pays [Adler 05, pp.254-255]. Il y a une persistance des blocages, tels que le pillage des ressources par les multinationales et la corruption des élites, ainsi que la balkanisation politique du continent africain [LMD15]. Dans le Traité politique, VII, p.27 de Spinoza, il est écrit qu' : « Il n'est pas étonnant que la plèbe n'ait ni la vérité ni jugement, puisque les affaires de l'Etat sont traitées à son insu, et qu'elle ne se forge un avis qu'à partir du peu qu'il est impossible de lui dissimuler. La suspension du jugement est en effet une vertu rare. Donc pouvoir tout traiter en cachette des citoyens, et vouloir qu'à partir de là, ils ne portent pas de jugement, c'est le comble de la stupidité. Si la plèbe, en effet, pouvait se tempérer, suspendre son jugement sur ce qu'elle connaît mal, et juger correctement à partir du peu d'éléments dont elle dispose, elle serait plus digne de gouverner que d'être gouvernée ». Conclusion Les rapports humains sont faussés, on a perdu le goût du travail. Le peuple vit dans une situation pleine de menaces pour ses santés mentale, morale et pour son caractère. Général ou particulier, un sentiment domine, la lassitude du tout politique. L'ouvrier n'est plus une force révolutionnaire en mouvement que l'image perpétue [Philippe66, p.70]. On doit combler financièrement le déficit grandissant de l'Algérie, que la corruption et une mauvaise gestion aggravent. Quand la famine régnerait dans le pays, on accorderait des licences pour importer tous les produits de consommation. L'avenir peut-être magnifique, grâce à la science, l'éducation et l'abondance, il est entre nos mains [Friedman66, p.202]. *Universitaire Références [Sadki16] Slim Sadki. Lettres anglaises de l'université d'El Tarf. Ce ne sont pas des lettres de noblesse. El Watan Etudiant, Quoi de neuf, Mercredi 21 décembre 2016, p.17. [Attali11] Jacques Attali. Demain qui gouvernera le Monde ? Hibr, 2011. [Denoel07] Yvonnick Denoel. Préface de Gordon Thomas. Le livre noir de la CIA. Les archives secrètes dévoilées. J'ai lu, Nouveau monde éditions, 2007. [Weber91] Max Weber. Le savant et le politique suivi de : essai sur la neutralité axiologique. Enag/Editions 1991. [LMD15] Le Monde diplomatique, Juin 2015. [Friedman66] Georges Friedman. 7 études sur l'homme et la technique. Bibliothèque Médiation. Editions Gonthier, 1966. [Greenwald14] Gleen Greenwald. Nulle part où se cacher. L'affaire Snowden par celui qui l'a dénoncé au monde. De nouvelles révélations. JC Lattès, 2014. [Philippe66] Pierre Philippe. Tchécoslovaquie. Petite planète. Editions du Seuil, 1966. [Adler05]Alexandre Adler. Le Rapport de la CIA. Comment sera le monde en 2020 ? Traduit de l'américain par Johan-Frédérik Hel Guedj. Robert Laffont, 2005. |
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