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Nouveaux bacheliers: Les inscriptions et les transferts gérés par le ministère

par Ghania Oukazi

Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique s'apprête, à partir du 19 juillet prochain, à recevoir «en ligne» les inscriptions des nouveaux étudiants et ce conformément à la circulaire qu'il a signé à l'issue de sa conférence nationale tenue en mai dernier.

«Désormais, l'université n'aura plus de main mise sur les mouvements des étudiants, toutes les données seront stockées dans le fichier national et centralisées au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur, » expliquent ses responsables. Ils sont persuadés qu'ainsi « il y a aura une parfaite maîtrise des dossiers d'inscriptions, selon les critères et les évaluations qui leurs sont fixés sur la base des examens passés, et par conséquent, une maîtrise des entrées et des sorties de tous les étudiants ». Plus de «piston», plus de « fait du prince », plus d'interventions, « c'est en vérité ce à quoi le MESRS veut mettre un terme, » pensent-ils. Si la circulaire signée à l'issue de la conférence nationale dont l'aboutissement a été acquis à partir des conférences régionales et multiples réunions animées par l'ensemble des acteurs du secteur, apporte selon les responsables du MESRS « beaucoup de nouveautés par rapport à l'ancien système en matière de visibilité et de lisibilité dans les inscriptions et les transferts des bacheliers, elle se veut aussi et surtout un instrument qui mettra fin aux nombreux dépassements qui ont été constatés par le passé à tous les niveaux ». C'est un système, nous expliquent les responsables, «initié certes par le ministère mais remis pour consultation, examen, réflexion et discussion à l'ensemble des établissements dans un cadre de concertation généralisée qui a touché l'ensemble des acteurs à tous les niveaux ». C'est dire que « s'il réussit, c'est la réussite de tous et s'il échoue, c'est l'échec de tous, » affirment-ils. Ils insistent pour souligner que « c'est une première expérience qui met l'ensemble des établissements universitaires sur un même pied d'égalité ; une fois rodé, ils seront seuls à le faire fonctionner selon les normes qui lui ont été établies». Pour la première fois, note-t-on en outre, « les instituts supérieurs non intégrés au MESRS l'ont été par la voie de la circulaire pour en dépendre pédagogiquement, ce qui permet une plus large maîtrise des flux des étudiants».

«Une centralisation pour mettre de l'ordre»

Il a été procédé, rappelle-t-on, « à la réduction de près de 50% des spécialités dont beaucoup avaient été ouvertes à droite et à gauche par des chefs d'établissements sans étude préalable ». L'on annonce, par contre, «la création de nouvelles spécialités, selon les besoins du marché du travail et les spécificités des régions ». Pour rappel, le nombre des fiches de vœux a aussi été diminué pour passer de 10 à 6 « 2 pour les notes d'excellence qui sont prioritaires puisque les postes d'inscription sont limités au niveau des grandes écoles, 4 pour la mention très bien et le reste se fera à travers les 6 selon les places disponibles, le tout sera traité par le logiciel du ministère ». L'on tient à préciser que « la sélection se fera par la moyenne acquise dans l'examen du bac ».

L'on sent que dans ces temps d'ouverture et de décentralisation à travers le monde, le ministère est quelque peu gêné de recourir à une centralisation totale des dossiers des nouveaux bacheliers pour diriger leurs inscriptions et leurs transferts. Mais l'on précise avec fermeté qu' « il est vrai que centraliser à outrance n'est pas la bonne démarche mais pour un début, il le faut absolument pour mettre de l'ordre et éviter les dépassements qui minent les centres et études universitaires ». L'objectif étant pour le ministère de «maîtriser les effectifs estudiantins, de les orienter convenablement, selon le niveau acquis par voie d'examen du baccalauréat et d'élaborer, l'année prochaine, la nouvelle carte universitaire sur la base de données fiables et viables ». Les responsables expliquent ainsi que «les résultats du baccalauréat sont envoyés par le ministère de l'Education nationale au niveau de l'ENSI (Ecole nationale supérieure d'informatique) de Oued Smar. « A partir de là, ils seront stockés dans le logiciel mis en place expressément au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur pour diriger leurs inscriptions et leurs transferts, » expliquent nos interlocuteurs.

Un plan B au cas où?

«D'habitude, le nouveau bachelier se déplace à l'établissement universitaire pour toutes les phases de son inscription, mais pour cette année, son inscription et son transfert (éventuel) se feront désormais en ligne, par Internet, en introduisant son numéro d'identification nationale, après un traitement de son dossier effectué exclusivement par le ministère, » notent-ils. Pour cette année, le MESRS reconnaît que les inscriptions des nouveaux bacheliers ont été retardées en raison des épreuves « de rattrapage » décidées par le ministère de l'Education après les fuites des sujets du bac. Les préinscriptions sont cependant prévues du 19 au 21 juillet, elles seront confirmées du 22 au 24 du même mois, les affectations ainsi que les études des recours (s'ils ont lieu), seront effectuées du 31 juillet au 2 août. « Dernière étape, les nouveaux bacheliers auront alors toutes les données en main après les avoir eu en ligne (par Internet) et devront, du 4 au 9 août, se déplacer auprès des établissements pour confirmer définitivement leurs inscriptions, » indique-t-on au ministère. En ces temps de sujets fuités et de limites désastreuses du système informatique national, il est craint que les inscriptions en ligne ne connaissent des perturbations qui freineront le nouveau canevas mis en place pour «diriger à distance» les inscriptions dans les universités. Ceci étant dit, les responsables du MESRS tiennent cependant à rassurer que « sur le plan informatique, une structure a été créée au niveau du ministère spécialement pour les essais et la mise en place du nouveau logiciel. En principe, tout devra aller pour le mieux, sans ça, il existe un plan B? »