
Contrairement à sa visite de janvier
2014 dans la wilaya de Chlef où le ministre de la
Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Abdelmalek Boudiaf a
visité et inspecté de nombreuses structures sanitaires relevant de son
département réparties à travers le territoire de la wilaya et au cours de
laquelle de nombreux problèmes lui ont été soulevés, pour celle de jeudi passé
7 avril, le représentant du gouvernement s'est contenté de limiter sa visite
uniquement au chef-lieu de wilaya. Les Chélifiens retiendront de cette visite des déclarations certes
intéressantes au niveau national mais moins bien pour leur vécu quotidien.
Ainsi, concernant l'épineux problème du préfabriqué qui subsiste toujours avec
toutes ses conséquences sur la santé des populations locales, le ministre n'en
dira aucun mot. A ce sujet, il faut noter que M. Boudiaf a déclaré en 2014 «
nous avons installé une commission d'évaluation des hôpitaux en préfabriqué
pour déterminer où l'on doit intervenir et Chlef est
concernée ». Apparemment, deux années n'ont pas suffi pour remédier à la
situation. Idem pour l'accélérateur destiné au centre anti-cancer toujours en
cours de construction où le ministre a promis son installation imminente.
Jusqu'à ce jour, les malades cancéreux de la wilaya de Chlef
qui doivent subir la radiothérapie sont contraints de la faire au niveau du CAC
de Blida ou celui d'Alger dans la mesure ou ces deux
services ne sont pas saturés, sinon le privé est tout indiqué pour ceux qui en
possèdent les moyens. Il est utile de rappeler que la wilaya de Chlef compte plus de 1300 malades recensés et qui suivent
des séances de chimiothérapie ou de radiothérapie, hors-wilaya
. Faut-il encore souligner que la wilaya de Chlef,
particulièrement les 13 communes de l'ancienne daïra de Ténès, enregistrent un
accroissement inquiétant du cancer, n'épargnant aucune frange de la population.
Dépisté tardivement, le cancer n'offre aucune chance de survie pour la personne
atteinte, et c'est la mort qui s'ensuit dans des conditions et des douleurs
insupportables à défaut de soins palliatifs. Autre volet que les Chélifiens
auraient voulu que le ministre s'y prononce, c'est celui des examens
radiologiques qui coûtent extrêmement chers chez le privé. En effet, à part le
scanner du nouvel hôpital des sœurs Bedj et celui d'Ouled-Mohamed qui assurent tant bien que mal ces examens,
du fait de l'énorme pression exercée sur ces deux structures, les patients
n'ont d'autre choix que de se « rabattre » sur le privé. Mais à quel prix ?
Quant au scanner de l'hôpital Ahmed Bouras de Ténès, celui-ci «prend de la
rouille » du fait qu'il ne fonctionne pas depuis belle lurette à défaut d'un
radiologue. Les Chélifiens « resteront encore sur leur faim » quant à leur
souhait le plus cher de voire ériger le nouvel hôpital des sœurs Bedj au rang de CHU. Aucun mot à ce sujet de la part de M.
Boudiaf. Toutefois, hormis que cette visite dont beaucoup de citoyens estiment
qu'elle n'a rien apporté de nouveau pour la wilaya, elle a en revanche permis
au ministre de la Santé d'aborder des sujets d'actualité nationale. Ainsi, on
apprendra que « le deuxième colloque national de la santé se tiendra au cours
de ce mois à Ghardaïa ou le bilan du projet-santé dans le Sud et les Hauts
plateaux sera évalué ». Le ministre a abordé également le manque de praticiens
et de spécialistes au niveau des wilayas du Sud. Il dira à ce propos « le
programme mis en place par le ministère a permis de fixer le personnel médical
en leur octroyant des logements, des salaires intéressants en sus des congés ».
Par ailleurs, le ministre a profité de sa venue à Chlef
pour annoncer que « il sera procédé dans un avenir proche au lancement d'une
campagne de dépistage des maladies transmissibles à travers sept wilayas ».
Lesquelles, on l'ignore ! Autre annonce phare faite au cours de cette journée,
celle du « lancement prochaine de la téléradio au niveau de 20 hôpitaux du sud
du pays ». Il s'agit en fait de l'interprétation des clichés-radio à distance.
Enfin à retenir que le ministre de la Santé a invité « les citoyens à faire
confiance à leur système de santé et aux médias d'être moins pessimistes ».