
Les Anglais, qui ont fixé les
règles du football, ont toujours dit «qu'on ne change pas une équipe qui
gagne». Gourcuff a fait sien ce précepte en
reconduisant l'équipe-type rentrante à Blida excepté le central Belkaroui, légèrement blessé. Il se dit, que même sans ce
bobo physique, ce dernier n'allait pas être aligné à Addis-Abeba, en raison du
manque d'automatismes avec son compère Aïssa Mandi. Le nouveau réglage s'imposait de facto, avec le
retour de Medjani dans l'axe de la défense, Mesloub héritant du rôle si important de «sentinelle»
devant le quatuor défensif. Il est certain que les données n'étaient plus les
mêmes qu'à Blida. Il fallait d'abord se méfier de la réaction de la bête
blessée, selon la formule consacrée. Ensuite, il convenait de s'adapter du
mieux possible à ce terrain bosselé qui risquait de pénaliser les Verts, plus
techniques que leurs adversaires. La veille du match, Gourcuff
a donné des consignes strictes à ses joueurs, insistant sur la possession du
ballon et le jeu en profondeur, de préférence dans le dos des défenseurs
éthiopiens. Dans ce registre, il sait que l'EN possède actuellement des joueurs
capables de donner des caviars à leurs coéquipiers dans la surface. On pense à Ghoulam, Mahrez et Boudebouz plus particulièrement. Le coach breton était
convaincu que les Ethiopiens allaient démarrer en trombe pour inscrire le
premier but, ce qui aurait eu pour effet de tempérer les ardeurs des Fennecs,
en confiance après le résultat de l'aller et venus en conquérants. Dans ce cas
de figure, il misait sur la capacité de ses poulains à se projeter vite vers
l'avant, et tirer profit des espaces laissés par les locaux. Et, conformément
aux prévisions, les Ethiopiens ont dominé en première période face à des
Fennecs visiblement gênés, non seulement par l'état du terrain, mais
visiblement par les conditions climatiques si redoutées au départ. Ceci ne nous
empêchera pas de reconnaître les domaines où nos représentants ont failli.
D'abord dans la transmission du ballon ainsi que dans le marquage lors de
l'exécution des corners et coups francs où, en principe, les défenseurs
algériens auraient dû être en surnombre comme la logique l'impose. En
conséquence, point n'est besoin d'être un expert pour localiser l'une des
faiblesses de l'EN à l'extérieur et dans les conditions analogues à celles
d'Addis-Abeba, à savoir le compartiment défensif tant dans sa composante que
dans son fonctionnement. Les camarades de Medjani ont
oublié la règle sacrée de la couverture du partenaire en difficulté en ne se
replaçant pas dans les phases opportunes, ce qui explique la friabilité de la
défense. Toutefois, à la décharge de cette dernière, l'objectivité nous
commande de mettre l'accent sur les défaillances du milieu du terrain censé,
dans de telles conditions, faire écran en s'opposant du mieux possible aux
offensives adverses. La rentrée de Boudebouz s'est
avérée bénéfique et a contribué quelque peu à l'équilibre des débats. A ce
propos, nous continuons à croire que Taider serait
plus utile dans une position plus avancée, quitte à trouver un milieu plus apte
à cette ingrate fonction. En dépit de ces réserves objectives, on ne manquera
pas de mettre en évidence le «caractère» de nos Fennecs qui, menés à trois
reprises, sont revenus à chaque fois au score, ce qui n'est pas négligeable
dans les rencontres à l'extérieur et dans de telles conditions défavorables.