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Saison estivale 2016- La concession des plages : un concept à redéfinir

par Houari Barti

La saison estivale 2016 risque d'être déterminante pour l'avenir de la concession des plages, à Oran. Sujet à polémique, cette concession avait fait, rappelons-le, l'objet d'une mesure d'annulation de la part du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, le mois d'avril 2015. Une annulation qui avait fait face à une résistance féroce de la part du lobby des concessionnaires. Le gouvernement a fini par reculer sur recommandation du ministère du Tourisme, en décidant de couper la poire en deux, laissant cette concession des plages et leur organisation à «l'appréciation des walis», tel qu'annoncé, récemment, par le ministre du Tourisme, M. Amar Ghoul. Un décret exécutif, en cours d'élaboration, devra encadrer cette mission d'organisation, confiée aux walis, a indiqué le ministre, à partir de la wilaya de Boumerdès où il était en visite de travail, au cours de ce mois de mars. Autrement dit, chaque wilaya aura la latitude à traiter ce dossier, selon ses propres spécificités. Si l'on se réfère au cas, très particulier, de la wilaya d'Oran, et vu les abus manifestes constatés, au cours des années passées, dans l'activité de concession de solariums, un débat franc et élargi, à l'ensemble des acteurs de la société s'impose.

Sans aller au fond du dossier, la Commission du Tourisme relevant de l'APW d'Oran, a plaidé, implicitement, en faveur du retour de la concession des plages, ainsi que pour l'accélération de celle des forêts.

Dans son rapport, présenté devant l'Assemblée populaire de wilaya, à l'occasion de la 1re session ordinaire de l'APW, tenue, hier et avant-hier, la Commission, usant d'un ton catégorique, explique que «l'instruction ministérielle, annulant la concession des plages, pendant la dernière saison estivale, «n'a eu, aucun effet, sur le terrain». La Commission dit même avoir constaté «une anarchie» et «une exploitation illégale», en dépit de la mesure d'annulation. Des assertions qui restent, cependant, à relativiser. D'abord, cette annulation de la concession a été accueillie, avec beaucoup de satisfaction de la part des citoyens. Ce qui a à retenir, le plus, de la saison estivale 2015, c'est que grâce à l'annulation de la concession, beaucoup d'estivants ont redécouvert les joies de jouir, pleinement, de cet espace public qu'est la plage, même si; il est vrai beaucoup de dépassements ont été constatés.

L'aspect le plus important «occulté» par le rapport de la Commission du Tourisme, reste, cependant, le fait que ces dépassements et ce non respect de l'annulation de la concession sont essentiellement dus à l'absence, ou disons, le manque de contrôle des collectivités locales et des structures concernées. Une défaillance intolérable, abstraction faite de l'autorisation ou pas, de la concession, cette année. S'agissant de la concession des forêts, à laquelle appelle la Commission de toutes ses voix, la meilleure garantie à donner aux citoyens, avant d'en faire la promotion, c'est d'abord de mettre de l'ordre dans les plages.