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Si l'emprunteur
ne paie pas ses mensualités, tant pis pour lui et pour ces investisseurs
lointains. Compte tenu de la particularité du circuit financier américain, ceux
qui démarchent les emprunteurs se moquent de savoir si ces clients
rembourseront ou non leur prêt. A peine souscrit, le crédit est titrisé, c'est-à-dire aggloméré avec...»
En réalité, ce n'est ni Bill Clinton, ni Alan Greenspan qui sont à blâmer, d'autant plus que le gouverneur de la Fed devait soutenir l'effort de guerre de son pays. Comme d'ailleurs Ben Bernanke qui a remplacé Alan Greenspan, en 2006, et qui a continué à financer l'économie américaine tout en continuant à relever le taux d'intérêt directeur de la Fed. C'est simplement le cours de l'histoire qui agissait ainsi. Il y avait dans cette séquence de l'histoire «comme un retour de manivelle pour l'Occident». Une fois, dans les années 1980, c'était le reste du monde qui était endetté, cette fois-ci, c'est l'Occident qui tombe en crise immobilière et financière, et de surcroît, il s'endette auprès du reste du monde avec ses propres liquidités qu'il émet. Etrange qu'est le retournement historique qui n'épargne personne, ni l'emprunteur ni le créditeur. La «synchronisation mécanique» du «pétrodollar», de l'«ordollar» et des taux de change dans le sauvetage de l'économie occidentale Dès lors, devant l'ampleur du désastre financier en 2008, les Banques centrales américaines et européennes devaient agir vite. Les banques occidentales et non occidentales étaient truffées de créances hypothécaires titrisées. Malgré les injections massives de liquidités en 2007 et 2008, la Banque centrale américaine, par les moyens classiques de la politique monétaire, était impuissante à arrêter la crise immobilière qui s'est transformée en crise financière, en 2008. Des sommes astronomiques ont été perdues. Les Bourses dans le monde étaient en berne. Chaque banque avait peur de prêter des liquidités à une autre banque, la méfiance s'est généralisée entre les banques. La crainte était de ne pas pouvoir recouvrir ses capitaux, tant les bilans des banques étaient chargés de titres adossés aux créances toxiques. Le seul choix qui restait à la Fed était la mise en œuvre de politique monétaire non conventionnelle. Ce qui revient à dire à utiliser massivement la «planche à billets», et donc à augmenter la «base monétaire» pour permettre aux banques de se recapitaliser pour financer l'économie. Il faut rappeler que la Réserve fédérale des Etats-Unis, à l'apogée de la crise financière, avait déjà injecté des masses considérables de liquidités monétaires ex nihilo, donc sans contreparties pour sauver le système monétaire américain. Au point que les contreparties physiques dont l'or et le pétrole ont explosé. Le prix du baril de pétrole WTI qui a atteint le 1er juin 2006, à 73,94 dollars, double pratiquement en juillet 2008. Il est coté 147,5 dollars et va vers les 150 dollars (6), le 11 juillet 2008. Quant à l'once d'or, de 625,63 dollars, le 18 avril 2006, elle passe à 986,54 dollars, le 26 février 2008. (3) Le prix de l'once d'or a été multiplié par trois, par rapport à celui de 2001. Quant au dollar sanctionné par les marchés, il s'est déprécié au point qu'un euro s'échangeait sur les marchés contre 1,60 en juillet 2008. C'est dire que sans ces deux contreparties physiques, le «pétrodollar» et l' «ordollar», l'euro ne s'échangerait pas à 1,6 dollar, mais à 2 voire 3 dollars. En termes clairs et simples, les Etats-Unis seraient dans l'impossibilité de procéder à des politiques monétaires non conventionnelles, sinon à provoquer un krach du dollar, ce qui ne serait ni dans l'intérêt des Etats-Unis, de l'Europe ni du reste du monde. Dès lors peut-on dire que le «pétrodollar» et l'«ordollar» ont sauvé l'humanité de la plus grave crise de l'histoire après celle de 1929. Et nous le répétons encore, on comprend d'ailleurs pourquoi les guerres au Moyen-Orient ne peuvent cesser tant que les Etats-Unis continuent de dominer le pétrole des pays arabes et des autres membres du cartel pétrolier, l'OPEP. La vente du pétrole de ces pays, libellée en dollar, n'est pas seulement primordiale, elle est vitale pour la superpuissance. C'est elle qui permet de soutenir ses émissions monétaires et assurer au dollar le monopole en lui faisant jouer le rôle de centre du système international monétaire mondial, autour duquel gravitent toutes les monnaies du monde. Comme on le lit dans ZoneBourse ? Actualité: «Le pétrole est la matière première la plus traitée et échangée sur les marchés financiers, donc référencer cette matière première en dollar américain est stratégiquement très important. Il offre effectivement un pouvoir de contrôle implicite très fort. La vente de pétrole libellée en dollars est primordiale pour soutenir la monnaie américaine et assurer le monopole du dollar ainsi que la demande perpétuelle en billet vert.» Encouragé par Sergey Glaziev (conseiller économique du président) et Igor Sechin (CEO de la plus grosse société pétrolière russe Rosneft), l'actuel président russe Vladimir Poutine en a fait son fer de lance. Lors d'une déclaration solennelle, ce dernier affirmait ainsi que «La Russie doit totalement vendre son gaz et son pétrole en roubles dans la mesure où l'hégémonie du dollar sur le marché de l'énergie nuit à l'économie». Comme il est énoncé dans l'article, «le libellé du pétrole lui assure la demande perpétuelle du billet vert», et, par conséquent, permet à la superpuissance de financer ses déficits commerciaux structurels, que l'ancien économiste Jacques Trueff, et conseiller du président De Gaulle, appelait «le secret du déficit sans pleurs». (7) Mais le paradoxe est que «ces déficits sans pleurs», le reste du monde «en raffole», et c'est ce terme très terre à terre pour qualifier les besoins incommensurables en liquidités en monnaies internationales du reste du monde pour son développement. Et on comprend pourquoi les Banques centrales la BCE, la BoE et la BoJ, émettent à leur tour des masses de liquidités ex nihilo, à l'instar de la Fed américaine, pour dégonfler leurs monnaies qui s'apprécient fortement face au dollar, et de rester compétitif dans le commerce mondial. Sur le plan de la dialectique de l'histoire, ce privilège exorbitant qu'ont les Etats-Unis dans leur dollar ne doit pas étonner. Il est «très utile» dans la distribution des forces économiques dans le monde. Aidé par les trois autres monnaies, c'est-à-dire l'euro, la livre sterling et le yen, ils permettent de réguler l'économie mondiale. Evidemment, beaucoup d'économistes ne seront pas d'accord avec ces idées postulées, mais l'auteur ici ne regarde que la dynamique qu'engendre la réalité économique et ce qu'elle apporte de positif au monde. Certes, la crise financière de 2008 est négative mais elle a apporté aussi du positif en amenant les Banques centrales à dépasser la crise grâce précisément à ce privilège du dollar, et ses contreparties physiques, le «pétrodollar» et l'«ordollar». Ce sont eux qui ont permis de mener à bien les politiques monétaires non conventionnelles ou «quantitative easing». 1.700 milliards de dollars ont été injectés dans le cadre du QE1, qui a permis de sauvetage du système bancaire occidental. Après la récession généralisée en 2009 dans pratiquement toutes les économies occidentales, un deuxième QE2 a été lancé, le 3 novembre 2010. Il s'agissait pour les Banques centrales américaines, européennes, britannique d'acheter de la dette souveraine des Etats en difficultés financières (bons de Trésor, obligations d'Etat, etc.) et de titres privés, essentiellement hypothécaires, pour délester le système financier européen et américain de créances à risque. La Réserve fédérale achètera pour 600 milliards de dollars Le montant du QE2 passera à 1.000 milliards de dollars, en juin 2011. De même, pour la zone euro, un Fonds européen de stabilisation financière (FESF) a été mis en œuvre, en 2010, devenu ensuite le Mécanisme européen de stabilité (MES) en septembre 2012, pour des montants agréés répartis entre les pays membres, selon leur taille dans le capital de la BCE, pour le rachat des dettes souveraines. On comprend dès lors l'importance de l'Allemagne et la France qui détiennent respectivement 27% et 20% du capital de la Banque centrale européenne, dans la zone euro, alors que la Grèce détient 2,80%. Le FESF, si l'on compte en plus du montant arrêté, et les aides à certains Etats par le rachat de leurs dettes publiques et privées, a dépassé les 1.000 milliards d'euros. Mais que peut-on dire de ces injections massives qui ont chargé les dettes publiques occidentales ? Si le privilège exorbitant du dollar n'avait pas existé, s'il n'y avait pas les contreparties physiques, le «pétrodollar» et l'«ordollar», s'il n'y avait pas entre les grandes monnaies mondiales des liens entre elles sur les marchés monétaires, c'est-à-dire les taux de change qui signifient que si une partie émet massivement des liquidités, par la dépréciation de sa monnaie qui en résulte, elle affecte négativement les autres parties, par l'appréciation mécanique de leurs monnaies dans leur commerce extérieur, l'humanité serait partie pour une sur-dépression économique plus forte celle des années 1930. Et heureusement qu'il y a eu et il y a encore cette «synchronisation mécanique», amenant toutes les parties à émettre des liquidités dans ce qu'on peut appeler la «chaudière mondiale» (8,9). Précisément, ces liquidités massives étaient nécessaires pour chauffer la chaudière, mais sans «surchauffe» cette fois-ci. Et elle infère sur le reste du monde. On peut même dire en «sous-chauffe par des politiques engagées stratégiquement dans l'austérité». Et on insiste sur l'aspect stratégique qui énonce que les politiques austéritaires tant pour les Etats-Unis que pour l'Europe et le Japon n'étaient pas un choix, mais un «impératif vital, une nécessité vitale pour l'Occident», que nous aurons à expliciter. Conclusion de la quatrième partie On comprend qu'il a un lien de cause à effet immuable, qui met les Banquiers centraux dans l'obligation d'émettre massivement des liquidités pour dépasser la double crise immobilière et financière. Comme on comprend que rien ne vient au hasard dans les forces invisibles et sourdes économiques, financières et monétaires qui gouvernent le monde. Si l'homme, l'humain que nous sommes, l'intelligence dont on est doté ne cherche pas à comprendre le vraisemblable et l'invraisemblable, ne fait pas le tri, ou mieux encore, trouve ce qui lie les phénomènes même ceux qui paraissent absurdes alors qu'ils font partie intégrante du processus, nous ne pourrons pas comprendre notre marche dans le développement. Qui, lui, est immuable, logique, naturel, lié aux forces qui l'ont engendré, sauf qu'il n'est pas compris. Nous verrons qu'une épée de Damoclès, qui n'est pas apparente aujourd'hui, mais elle est là, présente et peut peser sur l'humanité dans les deux ou trois années à venir, si les Banquiers centraux des grandes puissances ne changent pas de fusil d'épaule et trouvent un «optimum» dans leurs politiques monétaires. Nous ne pouvons par perdre de vue que toutes les économies du monde sont imbriquées, et qu'elles peuvent toutes à souffrir. Si une partie est touchée, l'autre partie qui n'a pas souffert ne verra sa situation que différée. Que la crise la rattrapera inévitablement, inéluctablement. Et c'est dans cette perspective que l'auteur cherche à comprendre l'économie mondiale, à comprendre comment répondre le plus positivement possible aux problèmes économiques de l'humanité. Le système métaphorique des trois trains économiques mondiaux (8, 9) s'inscrit dans cette voie pédagogique d'enseignement des blocages auxquels font face les différentes humanités, ou plus simplement les aires géopolitiques, les aires raciales qui constituent l'humanité entière. Nous aurons à y revenir parce qu'il explique très naturellement la situation d'avant la crise financière, d'aujourd'hui, et de ce qui est en puissance demain. Pour cela, il faut sortir du «Motus et bouche cousue», qu'ont annoncé les médias qui ont couvert le séminaire (10) de Jackson Hole qui s'est tenu en août 2017. Il réunit chaque année les responsables des grandes Banques centrales du monde. La présidente de la Fed Janet Yellen et son homologue de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, ont évité soigneusement le sujet de la politique monétaire. Précisément, cette situation de silence, d'on ne parle pas de ce qu'il en ressort aujourd'hui et demain pour l'économie mondiale, et dont dépend l'avenir des peuples, nous interpelle. Nous devons comprendre les mécanismes, parce que l'avenir du monde qui est notre avenir en dépend. *Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective. www.sens-du-monde.com Notes : 6. «Le pétrole dépasse 147 dollars et louche vers les 150 dollars» par Le Point.fr Le 11/07/2008. http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2008-07-11/le-petrole-depasse-147-dollars-et-louche-vers-les-150-dollars 7. «PETROLE : La Russie entend signer la mort du «Petrodollar»», par Zone Bourse- Actualité. Le 12/05/2016. https://www.zonebourse.com/actualite-bourse/PETROLE-La-Russie-entend-signer-la-mort-du-Petrodollar 8. « Sens des guerres dans l'histoire. Les «Trains économiques mondiaux» qui ont donné le monde d'aujourd'hui », par Medjdoub Hamed. 18 septembre 2017 https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/sens-des-guerres-dans-l-histoire https://www.sens-du-monde.com 9. Comment le «Train économique Etats-Unis-Europe» fut piégé par un Financement tous azimuts et des guerres en Afghanistan et en Irak ? https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/comment-le-train-economique-etats https://www.sens-du-monde.com 10. «Quelle politique monétaire pour la Fed et la BCE ? Draghi et Yellen ne laissent rien filtrer à Jackson Hole», par latribune.fr | 26/08/2017 http://www.latribune.fr/economie/international/quelle-politique-monetaire-pour-la-fed-et-la-bce-draghi-et-yellen-ne-laissent-rien-filtrer-a-jackson-hole |
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