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«Quand la médiocrité règne,
l'incompétence se transforme en une règle et la culture devient perfide» M. Benallal
Nous vivons actuellement une crise multidimensionnelle et plus particulièrement celle se rapportant le plus à la culture, elle est sans précédent, puisque les valeurs sociales sinon universelles sont bazardées, la morale sociale est brocantée, les normes de travail ne sont plus respectées sinon trépignées ; ce sont ces échelles de valeurs rejetées par des gestionnaires perfides et machiavéliques. L'intérieur du corps social est vidé de sa vraie substance, et la cité n'est plus habitée par de véritables citadins, ni de citoyens. Le contexte social existant se nourrit plus de la primauté du pouvoir fallacieux que sur le savoir et donc un ravage se manifeste ou le «tag ala men tag» est devenu la nouvelle «norme» sociale qui s'annonce par la nouvelle doxa «c'est normal» que l'on entend dans chaque narration d'un constat donné ou l'analyse est neutralisée. Cependant, devant toute sorte de formes d'incohérences injustifiées, d'indu et de déni permis par une autorité absente qui se cache derrière l'argent. Par ailleurs, les programmes scolaires ne cautionnent plus les règles de bonne conduite, les valeurs universelles, la morale et la civilité ne sont plus inculquées pour le savoir de l'élève, du lycéen de l'étudiant et enfin du citoyen. Le système éducatif présente dans son apparence un déficit flagrant en matière de culture civique et générale où les pratiques informelles subvertissent les règles formelles entre l'Etat, la commune, la société et la famille. Le cas le plus flagrant se manifeste généralement par ce rapport instituteur-élève ; il s'illustre suivant cet exemple. Dans un passé récent, lorsque l'instituteur émet une mauvaise appréciation, sinon une mauvaise note à l'élève portant sur un travail médiocre, la réaction du père ou celle de la mère bien qu'analphabètes, n'hésitent pas de réprimer leur enfant ; car ils prennent en compte le mauvais acte et n'hésitent pas de le sanctionner sévèrement en lui instaurant un suivi punitif afin que l'effort soit plus consistant au détriment de tous petits loisirs externes. Une fessée suivie encore d'une baffe boostent par effet d'autorité parentale, cet état de fait (mauvaise performance) dans le sens du bien et du positivisme du savoir et de la connaissance universelle. Aujourd'hui, c'est plutôt l'inverse qui se passe, la médiocrité du travail de l'élève est vénérée et c'est l'instituteur qui est sanctionné sinon soudoyé par les parents de l'élève surtout par ces grands petits Messieurs : Une blague pouvant illustrer cette situation factuelle : Ça se passe dans une classe du primaire, une institutrice questionne ses élèves en leur demandant de lui citer le nom d'un animal qui vole en air. La question était tellement simple et facile et les réponses justes fusent de partout l'un dit un oiseau, l'autre une mouche, un moustique, une cigogne, une mouette, un pigeon, un aigle, une abeille, un corbeau, un canari...c'est tout un bruitage pédagogique correct et stimulant de savoir qui s'en suit pour justifier la bonne réponse, soudain l'institutrice entend une voix un peu lourde qui prononce fort le nom : un «éléphant», cette réponse a été suivie d'un silence de plomb, et les têtes des élèves de cette classe se retournaient vers la provenance du son avec un désir excessif de connaitre l'auteur, c'est une mauvaise réponse c'est certain ! Un élève (fils de quelqu'un) vient d'avancer que « l'éléphant » vole en l'air ; une bêtise bien mûre et grosse à avaler. Intelligemment, l'institutrice le force pédagogiquement de revoir sa mauvaise réponse mais en vain la logique n'a pas eu d'effet ; pas moyen ! une bonne fessée faisait l'affaire pour mieux élucider la voie de la bonne réponse. L'élève furieux, rentrant chez lui, ne s'attarde pas à annoncer la mauvaise nouvelle à son père ce super «quelqu'un» que la mauvaise institutrice lui a fourré une fessée bien «chaude». Ce «quelqu'un» grand monsieur furibond se présent hâtivement sans tarder chez le directeur pour lui annoncer que l'instituteur en question soit sévèrement sanctionné pour le geste brutal et violent qu il a commis envers son fils. Le directeur un peu plus sage et surtout pédagogue de nature, se renseigne, une façon d'écouter le son des deux cloches sur ce mauvais fait et l'institutrice lui avance le bien-fondé de cette bonne fessée pédagogique ; car l'élève a commis une erreur impardonnable et la fessée lui a permis de rectifier le tir ; car voir un éléphant qui vole en air est insensé et le directeur très anxieux avance à l'institutrice que c'est une vérité contextuelle que «l'éléphant» vole, le directeur vole (sens d'être renvoyé du poste) et même l'institutrice vole, façon de dire que l'école est soumise aux aléas de son mauvais environnement culturel ! «La culture c'est la mémoire du peuple, la conscience de la continuité historique, le mode de penser et de vivre» Citation On peut raffermir à partir de ce genre d'inculture généralisée, une forme de corruption rampante dépassant tout abus. Elle est devenue systémique du moins un mode de fonctionnement et de relation routinier. Elle fait partie de notre mode de vie d'aujourd'hui qui commence au niveau de ce secteur de l'éducation comme dans tous les autres secteurs de la vie sociale, économique et... tout (normes + valeurs + morale + échelle de valeurs) a été vidé de sa substance nourricière. La notion de l'égalitarisme dans le domaine du niveau des études du secteur de l'éducation ou la marge entre le bon élève et le mauvais élève laisse plus de place que de marge au truand et ceci se manifeste au niveau de tous les paliers du cursus scolaire allant jusqu'à l'université. Croyant rejeter à tout jamais l'injustice et la « hogra » au nom de l'égalitarisme qui n'a plus de sens dans le domaine du savoir et de la connaissance, les enseignants eux-mêmes sont désormais vilipendés, méprisés, considérés comme des privilégiés alors qu'ils effectuent un travail de plus en plus difficile et délicat... La culture est universelle, c'est un fabuleux patrimoine, elle représente une valeur dans le domaine de l'art, de la science, de la philosophie, de la littérature, de l'histoire, de l'économie, de la politique...Il s'agit à partir de la culture de développer un esprit critique et une pensée rationnelle sans aucun préjugé d'ordre politique ou autre ou la libre expression et d'opinion représente la première force motrice du développement... C'est la culture qui rassemble la nation et réunit le peuple, c'est aussi elle qui nourrit les hommes libres, elle leur offre des idées nouvelles de réflexion, qui les libèrent vers plus de prospérité et de bonheur ; elle permet à chacun de se dérider et d'avancer vers tout ce qui est positif. Par contre l'état de la déliquescence de notre société nous conduit par cette mauvaise culture engagée qui semble perdre tout son sens et toute sa valeur de vie. Parce qu'elle est gérée par un nouveau roi qui se nomme « argent sale » qui pollue toutes sortes de valeurs, de normes, de références, de morale, contenues dans un environnement donné. La culture est en général une source durable de solidarité, car elle nous ouvre la voie ou s'inscrivent toutes sortes de perceptives politiques économiques, et sociales...Elle nous fait avancer vers le bien, le positif, et nous fait découvrir de nouveaux beaux horizons, elle nous élève vers plus de savoir et de connaissance. Un autre cadre pour ceux qui nous avancent des idées, des histoires, des romances, des essais...Ils ne sont pas bien vus car le cadre de vie qui est trop bureaucratisé façon de «misérabiliser» les écrivains. «Métier d'auteur est métier d'oseur.» Citation de Beaumarchais Parlons-en ! Un petit chouïa si vous permettez de culture côté «livre». En Algérie plus particulièrement, pour ne pas s'accrocher sur le ministère de la Culture, un créateur d'œuvre littéraire et même scientifique ne peut être qu'un petit lambda dépourvu de moyens financiers mais riche en culture littéraire et scientifique, deux options qui freinent la vague stimulante du développement de la culture littéraire et scientifique. La culture c'est l'expression du vivant Il est clair que tout livre représente une œuvre quelle que soit sa nature, elle regroupe plusieurs assistants qui permettent de mettre en place un ensemble de maillons formant un tissus, allant de la production d'idées, vers la production du produit (livre), une animation culturelle s'appuyant sur plusieurs supports (critique-tv-radio-publicité-salon du livre...), des diffuseurs, transporteurs qui font partie du réseau de l'œuvre littéraire et enfin le marché culturel représenté par une abondance de librairies qui donnent le signe contextuel de la bonne santé de la culture à savoir la connaissance, l'éducation, la formation, le savoir, l'instruction...Chaque élément faisant partie de la chaine de ce processus du livre allant depuis sa naissance jusqu'à sa consommation finale constitue un segment spécifique d'un marché pouvant boosté la culture d'un côté et boosté la croissance économique culturelle de l'autre côté en faisant allusion aux autres éléments constitutifs du livre (papier, encre, photos...). «Le métier des intellectuels est de chercher la vérité au milieu de l'erreur» citation de Romain Rolland En Algérie ce créneau (littérature-livre) est mal exploité sinon ignoré alors qu'il renferme une croissance durable et civilisationnelle, le marché du livre proprement dit n'existe pas, la majeure partie des librairies avaient mis leurs clés sous le paillasson, les Algériens ne lisent pas, la preuve du seul et unique modeste sondage (reportage) effectué par une chaine TV au niveau de la chambre APN (Assemblée populaire nationale), le nombre de livres lus par les «parle-men-taire» est quasi nul ; par conséquent, le constat est clair, le livre ne fait pas partie des habitudes de notre quotidien, il faut bien remplir la panse ! car ce pays n'a pas besoin de têtes pensantes. Le savoir que l'on ne complète pas tous les jours diminue Nous estimons quand la technologie était limitée et où les gens avaient des livres et le temps comme amis qui les suivaient partout, de nos jours, la lecture vient de connaitre une baisse considérable, suivie également d'une baisse démesurée du niveau scolaire. Certes, beaucoup de changements ont eu lieu surtout dans le domaine du numérique où une très grande progression s'est faite (tv satellitaire, internet, jeux vidéo, smartphone,) ce qui n'arrange pas beaucoup les amateurs de la lecture. Malheureusement, l'ami(livre) d'hier a été remplacé par de nouveaux amis (gadgets)!!! Ou le virtuel mécanique a chassé le réel du savoir !...par de l'avoir. Si l'on se permet d'évaluer au niveau d'un contexte restreint (cité-quartier-ville ) le comportement des Algériens par rapport à la lecture, nous pourrons avancer sans complexe : Des Algériens lisent de moins en moins. Les lecteurs qui lisent des livres papiers et des livres numériques sont très rares. - Une lecture numérique est inexistante. Les librairies chôment c'est pourquoi ils mettent leurs clés sous le paillasson c'est déjà une forme de décadence culturelle et marchande. - Diversification et externalisation des circonstances de lectures. Les Algériens ne lisent plus à domicile, encore moins dehors, dans les transports en commun, dans les cafés, cela ne fait pas partie des us et coutumes des Algériens d'aujourd'hui. - Les brocanteurs de livres d'occasion sont en voie de disparition et suivent la ligne de la fermeture des librairies, quelques- uns font timidement leur apparition près de la grande poste d'Alger - La lecture d'un livre donne plus de bénéfices, ces derniers sont reconnus à la lecture. L'approfondissement des connaissances, du savoir et le plaisir restent les premières motivations. Plus que jamais valeur refuge, la lecture permet également de s'évader, d'oublier le reste ou de mieux comprendre le monde qui les entoure. «Tous ce qui dégrade la culture, raccourcit les chemins qui mènent à la servitude» A.Camus Par ailleurs, que ferait ce petit «lambda» Algé-rien dont le peu de sous qu'il a ne lui permet guère de s'offrir même pas un paquet de cigarettes. Le peu de livres achalandés, dans le peu de librairies existantes, ils sont vendus à des prix qui vous renvoient paitre ailleurs, surtout ne prenez pas la peine d'acheter un livre, ni de le lire car votre portefeuille ne supporte pas cette lourde charge face à l'hyperinflation des produits, d'autres articles de première nécessité. Devant l'état des choses actuels, le principe veut que tout producteur est par conséquent le résultat d'un métier bien distinct sauf que l'auteur d'un livre ne peut être un métier sinon il crève ; tous les auteurs ont un autre métier car un métier d'auteur n'a pas de statut, donc ni le droit aux prestations sociales, ni au congé payé ni.....ni.....le métier d'auteur est lourd de sens et de poids, car il est écrivain, éditeur-commerçant-transporteur-agent de publicité-.... Soit 36 métiers sinon 36 misères ! Une masse insupportable négligée par les pouvoirs publics. Ne dit-on pas qu'un «métier qui ne donne pas de quoi vivre à celui qui l'exerce ne vaut pas deux fèves ». «Mon métier est de faire mes livres, et de combattre quand la liberté des miens est menacée» A. Camus Les maisons d'édition établies selon la norme de la règle de l'art économique et culturel n'existent pas chez nous, ils subissent le même calvaire que le reste de la société. Ailleurs, elles sont liées aux empires de la haute finance qui contrôlent tous les medias et monopolisent le marché pour en faire un produit de sélection politique pour booster la suprématie de l'empire de la haute finance. Elles sont hantées par le profit toujours et tout le temps, c'est le profit qui est mis en jeu pour s'emparer des circonstances politiques et économiques, elles représentent un poids très conséquent pour modeler l'opinion publique, on les qualifie souvent de faiseurs d'opinions. Par ailleurs l'autocensure est encroutée chez la majorité des auteurs même dans les pays où la liberté d'expression fait partie du contexte. Cette autocensure se manifeste au niveau du marché par le biais du chiffre d'affaires car tout se rapporte à l'argent. L'exemple le plus pertinent est celui d'un directeur de journal de chez nous expliquant l'autocensure, il disait qu' une simple impression dans le journal papier d'une contribution allant dans le contresens de l'usage de l'action de la politique de l'Etat ou celle du pouvoir c'est automatiquement la fermeture du robinet de la publicité (source de la finance) qui représente plus de 60% du chiffre d'affaires du journal et celui qui ne pratique pas l'autocensure est condamné à disparaitre. Alors ceux qui veulent parler plus fort que les zélateurs du pouvoir n'aurons plus de place pour exister, ni d'aliments financiers pour s'abreuver dans le quotidien ; l'histoire leur réservera par contre un coin bien au chaud car les sphères d'édition, de distribution et de commercialisation sont soumises aux dictat du pouvoir en place. *Auteur |