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Au commencement
de tout ce qui existe sur terre et dans l'univers, était le temps dirait un
poète marqué à jamais par l'inexorable marche du Temps;
tandis que le physicien, pour sa part, éternellement à l'éveil du solide,
dirait sans équivoque qu'au commencement de l'Univers était la matière et
toutes ses composantes, résultats de l'explosion primitive qui fonde l'origine
de l'Univers.
La réconciliation entre ces deux attitudes de l'esprit, en apparence diamétralement opposées, est l'hypothèse qui avance sans hésitation aucune, que le temps est dans la matière. (Nous y reviendrons, un peu plus loin, pour plus d'éclaircissement). Pour cette hypothèse, qui n'est pas seulement de notre temps mais dont l'idée remonte à loin dans l'histoire de la philosophie, et dont le germe est dans l'atomisme de Démocrite d'Abdère, le Temps n'a nulle part sa source que dans la matière. Le temps est dans la matière, il ne peut être conçu, appréhendé, en dehors de la matière, comme une espèce d'entité qui n'a d'existence que le nom : ?temps'. Depuis l'explosion primitive conventionnellement appelée le Big Bang et l'apparition, aux toutes premières secondes, des premières particules, les quarks et leurs assemblages formant des nucléons, des premiers noyaux, les premiers atomes, et donc des constituants de la matière, et quelque temps après (380.000 ans) le commencent de la véritable saga de la formation de la matière lourde, avec les étoiles et les galaxies, les planètes jusqu'aux autres états de la matière (solides, liquides, gaz, glace), c'est un véritable voyage fantastique au cœur de la matière, qui va de l'infiniment petit à l'infiniment grand ! Il y a donc transformation ou évolution de l'Univers qui se chiffre par milliards d'années, et qui implique une flèche du temps, une durée qui est synonyme de l'expansion de l'Univers. Cette expansion entraîne une dispersion (aboutissant à une dissipation irréversible de l'énergie, ou tout le processus caractérisant l'entropie) des éléments constitués en étoiles, galaxies, etc., et donc une vitesse de mouvement de plus en plus rapide ; plus la vitesse est grande et plus l'étoile (ou l'amas d'étoiles) est vieille (l'âge de l'Univers proposé par les astrophysiciens est de 13,8 milliards d'années). Plus une étoile a un spectre rouge, plus sa vitesse d'éloignement ou d'expansion (par rapport au noyau central de la galaxie), est grande. La formation de la matière dans l'espace (en parlant du vide interstellaire qui a une densité de matière extrêmement faible, et donc il n'y a pas de vide absolu) implique le temps, la durée de formation, pour notre compréhension. Il est impossible, en physique, de concevoir ce temps en dehors de la matière. Le temps dont on parle ici n'a pas le sens qu'on lui donne dans le langage courant. La notion de temps chez le sujet humain est assez vague, elle implique, en fait, la temporalité, un écoulement, une durée. C'est le sujet qui change, et non le temps conçu par les physiciens qui reste éternellement le même, étant tributaire de la matière qui est partout la même en son essence dans l'espace temps. Et la matière renvoie à la masse (inerte et pesante) qui subit une force d'attraction par une masse plus grande, ce qui suppose accélération, vitesse, mouvement de corps...Le temps est une ?substance' éternelle, immuable. A l'échelle de l'être humain, le temps est inscrit au niveau des gènes, ce qui nous oblige à parler, même très brièvement, du code génétique à quatre lettres- adénine, guanine, thymine et cytosine - à bases chimiques à l'intérieur de l'ADN, en forme de double hélice, où les lettres sont combinées par triplés qui se lisent en termes d'?amino acides' - par exemple : Phénylalanine, Sérine, Tyrosine, etc., la redondance étant dans la troisième lettre, ce qui rend ce code incroyablement riche en termes de plasticité ! mais ceci est une autre histoire - et ?stop'. Ce code contient donc un programme très exactement traduit (je ne parle pas des ruptures qui signifient mutations lesquelles sont aléatoires, donc dues au hasard, dans l'évolution d'une espèce donnée, mais les mutations ou nouvelles variations au niveau des gènes ou des chromosomes d'une cellule sont toujours possibles chez des individus, et à long terme chez l'espèce), et répliqué, donc exprimé phénotypement, c'est-à-dire physiquement dans un environnement donné. L'organisme extrêmement complexe qu'est l'être humain va progressivement, naturellement avoir conscience du temps (tel qu'il est compris par le sujet humain) de l'écoulement de la durée qui va affecter les choses, les êtres, la matière vivante, et son propre être comme matière vivante condamnée à dépérir. Pour les physiciens, il n'y a ni passé, ni présent, ni avenir, mais des états de la matière qui se renouvellent éternellement. Il n'y a ni fin ni commencement, parce que le commencement est dans la fin, et la fin est dans le commencement, c'est la réalité (si l'on appelle ?réalité' ce qui surgit à la surface claire de notre conscience au moment où l'on considère l'existence des êtres et des choses autour de nous dans le monde où l'on se trouve, et qui s'imposent à la logique de notre raisonnement comme des faits réels, qui existent concrètement, indubidablement) d'une chaîne infinie, éternelle dans un Univers infini, incommensurable. C'est un cycle éternel, sans début ni fin, dans lequel l'Etre et l'Entité surgissent, disparaissent, resurgissent, redisparaissent sans cesse, sans fin, pour l'éternité, dans un Univers incommensurable qui se cycle et se recycle ad-infinitum. Une fois cette axiome compris, accepté, la croyance (?croyance' en ceci qu'elle tient d'une certitude d'abord personnelle, puis générale chez ceux qui croient fermement en quelque chose - la science, dans ce contexte - qui s'impose à leur esprit comme une vérité) est en une vie sous toutes ses formes, dans son incroyable diversité, qui se projette sans cesse dans l'avenir (qui est un devenir sans fin), se renouvelle, se recycle sans fin. A ce point précis de notre propos, il est temps de revenir, avec un peu plus d'arguments, sur ce qu'on a pu toucher tout à l'heure, au début de ce texte, c'est-à-dire l'infiniment grand et l'explosion primitive appelée Big Bang. On pourrait avancer, intuitivement, l'hypothèse qui dit que le Big Bang c'est la fin d'un désordre, et le commencement d'un nouvel ordre. L'énorme concentration de l'énergie au centre d'un trou noir (un trou noir, dans la physique contemporaine, est une région de l'espace-temps d'où rien, pas même la lumière, ne peut s'échapper. Il peut représenter quelque chose comme 4 milliards de soleils (étoiles) concentrés à l'extrême, c'est-à-dire qu'il peut ?avaler' toute une galaxie, ou alors, en beaucoup plus petit, un système solaire) où tout ce qui gravite autour de sa ceinture (ou ?horizon') est définitivement happé et n'en sortira plus. Il n'y a ni temps, ni lumière dans un trou noir. Cette densité extrême d'énergie peut aboutir à un Big Bang ou explosion primitive libérant toute cette énorme concentration d'énergie. Se peut-il, donc, que le Big Bang soit le résultat d'un immense, un super trou noir qui aurait absorbé d'autres trous noirs de diverses grandeurs, et qui aurait atteint le point de non-retour d'une concentration absolument inouïe, et d'une densité en énergie (sans établissement de lien évident avec un trou noir, cela nous met à l'esprit les termes d'?énergie noire' et ?matière noire, termes encore hautement controversés: ?matière noire', matière invisible ? Constante gravitationnelle de l'Univers ? ?particules exotiques' ? Voir la conférence de Françoise Combes, astronome à l'Observatoire de Paris, professeure au Collège de France, intitulée ?La matière noire balayée par une nouvelle Théorie ?', à la Cité des Sciences et de l'Industrie, mise en ligne le 13 août 2019) difficile à imaginer tant elle dépasse l'entendement humain, même si ça et là il y a des tentatives d'explication de la chose (on y reviendra, un peu plus loin, avec Étienne Klein, (1) physicien et philosophe des sciences), et finirait donc par exploser ? On aurait donc une infinité de Big Bang, si ces lois de l'astrophysique sont partout pareilles dans l'Univers, à l'image du Big Bang conçu par la science actuelle (voir Stephen Hawking, «A brief history of time» Bantam ,1988 ; et une 2e édition révisée parue sous le titre «A briefer history of time», chez Bantam Dell en 2005) et qui aurait 13,8 milliards d'années ?! Cela dérouterait davantage la pensée et l'imagination de la science astrophysicienne actuelle, mais ouvrirait des horizons infinis pour les poètes. Si le Big Bang est le temps zéro, le commencement de l'Univers, avant son explosion, c'est-à-dire l'explosion de la matière et l'énergie incroyablement concentrées de l'énorme trou noir, le temps n'existait pas (c'est la définition du trou noir : région de l'espace-temps où rien ne peut échapper, ni la lumière, ni la matière et où donc le temps n'existe pas) ! Cela conforte un peu l'hypothèse que le Big Bang est la fin d'un désordre et le commencement d'un nouvel ordre. A la source de tout ce processus est l'entropie qui est, en physique, la dissipation irréversible de l'énergie et la dispersion de la matière, c'est-à-dire l'expansion (cette expansion exponentielle de l'Univers, à de plus en plus grandes vitesses, se comprend aussi en termes d'amas stellaires, d'étoiles, d'étoiles rouges géantes, en fin de parcours, des galaxies qui en s'éloignant du centre, et se dispersant vont être happées par d'énormes trous noirs) de l'Univers qui signifie donc dispersion de la matière dans l'espace-temps récupérée ou absorbée par de grands trous noirs, lesquels, à leur tour, finiront par être absorbés par un Super trou noir, ou une ?super masse' qui finira (comme déjà indiqué) par exploser : c'est le Big Bang ! C'est un commencement. Et le cycle, après une durée d'existence d'une galaxie ou d'un Univers, en plusieurs milliards d'années, recommencera...ad-infinitum. Bas du formulaire Pour Étienne Klein (physicien - physique des particules, physique quantique -, philosophe des sciences, voir références en fin de texte) le Big Bang est une transition et non un point zéro ou le commencement de l'Univers, une transition qui suppose donc (si on pourrait utiliser la métaphore scientifique du ?goulot d'étranglement' représentant la concentration extrême de la matière absorbée par les trous noirs, lesquels à la fin de la phase d'expansion de l'Univers, vont absorber toute la matière stellaire, les étoiles géantes rouges, les galaxies et tous les autres constituants, et finir par exploser) un ?avant' et un ?après' le Big Bang. La question du commencement de l'Univers ne se poserait pas, étant absurde par elle-même. Maintenant une question s'impose: si le Big Bang serait une transition, il y aurait des Big Bang à l'infini, un ?avant' infini et un ?après' infini !? De l'infiniment grand passons, sans transition, à l'infiniment petit (par rapport à l'incommensurable Univers) qui est l'Homme, sa perception du temps (puisque tel est le deuxième volet du sujet de notre propos) et son jeu débridé avec la techno-science. La machine de la vie humaine est une machine des plus fantastiques dans l'univers perceptible et compréhensible par l'Homme. Cet être unique, incroyable (et le mot ne veut presque rien dire, face à cet extraordinaire fruit d'un hasard encore inexpliqué et peut-être inexplicable) résultante d'une machine aussi complexe que la complexité même de l'Univers qui la contient et la justifie, qui est arrivé à créer des machines de plus en plus complexes, conçues et construites tout le long de son évolution, est encore très, très loin d'être rejoint par sa créature mécanique. L' ?homme augmenté' des discours futuristes, dont les avatars sont Elon Musk et d'autres émules américains, qui ont cette prétention de vouloir produire des puces programmées pour être implantées dans le cerveau et être reliées ?directement' au système nerveux central d'êtres humains, pour démultiplier leurs capacités mnémoniques et intellectuelles, est encore (?encore' parce que l'on ne pourrait jamais préjuger de l'avancement exponentiel de la techno-science dans un avenir qui toujours déroute toutes les prospectives possibles et imaginables) un leurre d'une méga-production hollywoodienne qui fera illusion pendant un certain temps - le temps que la science solidement ancrée dans le réel se réveille enfin de ce rêve fantastique ? en dépit de toutes les sophistications des technologies de pointe (informatique, biotechnologie) et des neurosciences. Faisons, maintenant, un rêve fantastique. Le jour où l'Homme arrivera à créer (concevoir et créer) une puce (produit de la biotechnologie, de l'informatique et des neurosciences les plus avancées) qui contiendrait toutes les connaissances humaines, scientifiques, philosophiques, littéraires, historiques, géographiques et autres, et l'implantera (ce n'est pas un remake d'Elon Musk, comme on le verra plus loin) dans le cerveau humain de telle manière qu'elle instillera naturellement, progressivement un état de l'art de toutes les connaissances encyclopédiques dans l'esprit d'un(e) jeune adulte (pour peu qu'il ou elle soit dans une santé acceptable) et démultipliera considérablement ses capacités intellectuelles et créatrices. Toutes ces capacités chez l'être humain paraîtront, dans un futur proche ou même lointain, avoir atteint un stade fantastique, et donc très largement en avance de la minorité d'hommes dits d'intelligence supérieure (prix Nobel et autres prix de valeurs dans les sciences dites dures et sciences alliées, et non en littérature, en raison du fait que le prix Nobel de littérature ne reflète plus, depuis de nombreuses années, que l'idéologie de ceux qui l'octroient et de celui ou celle à qui il est attribué) lesquels représenteraient (si la comparaison est possible) pour cet être humain du futur, dont on vient de parler, les capacités intellectuelles de l'Homme du début du néolithique ! Continuons un peu ce jeu de l'imaginaire fantastique et osons nous représenter une espèce d'extraterrestres venue d'une planète semblable à la nôtre. En termes de probabilités, il y a un nombre incalculable d'étoiles, qui sont autant de soleils dans notre galaxie (La Voie Lactée) ; chaque étoile aurait un certain nombre de planètes, avec un nombre x de chances, même très infimes, de celles qui sont viables, sur peut-être des millions de celles qui ne sont pas viables... Mais même avec un tout petit pourcentage de planètes où la vie, telle que nous la connaissons, existe, sur un nombre astronomique de planètes où il n'y aurait aucune trace de vie (absence d'atmosphère et autres conditions chimiques et biochimiques nécessaires pour son éclosion et son évolution), il y a tellement d'étoiles (des milliards et des milliards) qu'il est permis d'espérer, en s'appuyant sur le calcul des probabilités, qu'il y aurait un nombre appréciable de planètes habitables quelques parts, parmi le nombre astronomique d'étoiles de notre galaxie, qui auraient les mêmes conditions atmosphériques, et donc de vie, que la nôtre, et qui seraient sur le plan de l'évolution (en supposant que l'évolution est un processus biologique inévitable) en avance (ou en retard, tout dépendrait des âges des étoiles auxquelles elles appartiennent) sur la nôtre. Une planète ayant les mêmes conditions de vie que la nôtre, et donc ayant subi toutes ces transformations physiques et biologiques à travers son histoire géologique tout comme la nôtre ( encore une fois en avançant comme hypothèse que les processus d'évolution de la matière inerte à la matière vivante sont répétables, et que les processus biologiques impliquent la diversification, l'adaptation et la reproduction comme hypothèse fondamentale qui sous-tend la Théorie de l'évolution) pourrait être à un stade d'évolution tel que les êtres vivants (animaux et hommes) seraient très en avance sur nous (une dizaine de milliers d'années ou plus), sur tous les plans, scientifiques, et autres, et auraient ainsi des connaissances qu'on désignerait de ?fantastiques' par rapport aux nôtres . Avec cette différence essentielle que ces Hommes d'une planète x auraient, en plus des capacités intellectuelles fantastiques, les plus hautes qualités morales et vivraient en très bonne harmonie avec la vie animale et végétale qui les entourent, qu'ils et elles sauraient préserver et aimer, au-delà du fait qu'elles soient nécessaires pour leur survie, mais pour elles-mêmes. Ce n'est pas le rêve des transhumanistes avec leur ?homme augmenté' qui apparaît beaucoup plus refléter un rêve techniciste qu'un rêve humaniste. Il ne reste plus qu'un pas à franchir, dans le royaume du romanesque, pour qu'un auteur de science-fiction puisse imaginer un héros de la trempe des Hommes dont je viens de parler. Revenant un peu sur terre, et au temps humain. Vaincre le temps, c'est en définitive maîtriser la matière, et plus particulièrement la matière vivante, connaître tous ses secrets jusqu'au point où l'on pourrait prolonger la vie de l'organisme complexe qu'est l'être humain, et toute vie qui l'accompagne, donc nécessaire pour sa survie et celle des autres espèces animales, pour l'équilibre de tous les écosystèmes, visant ainsi une vie propice à toutes les espèces animales, son développement et, à longue échelle, son évolution. Vivre plus longtemps en préservant miraculeusement (la science aura, ainsi, atteint un stade où l'on pourrait parler de ?miracles', quant à la préservation du corps de l'individu longtemps, jusqu'à une longévité qui se chiffre par centaines d'années !) sa santé, sa vigueur et agissant avec toute la force - du corps et de l'esprit - idéale d'une personne dont l'âge moyen se situerait entre 30 et 40 ans. C'est le vieux rêve de l'Humanité d'une longévité à l'image de personnages de la Bible (Noé en particulier) qui ont vécu des siècles sans souffrir des ruines, des humiliations, et de la sénilité du grand âge et de la vieillesse. Ce n'est guère un rêve impossible. Ralentir considérablement la vieillesse ou l'usure des cellules du corps et des cellules nerveuses (neurones) n'est pas une utopie irréalisable de chercheurs en biologie, immunologie et neurosciences dans un futur proche (dans moins d'un siècle, pourquoi pas ?). Les connaissances scientifiques actuelles sur la matière inerte sont considérables par rapport à celles sur la matière vivante, qui, elles, accusent un grand retard lequel sera peut-être rattrapé, dans un futur proche, pour peu que les budgets des laboratoires, dans les disciplines citées plus haut, soient conséquents et que les connaissances pointues, le dévouement, la motivation et l'abnégation totale des chercheurs soient au diapason de leurs ambitions. Vaincre le temps, c'est vaincre la mort, la déchéance, l'adversité, les peurs, les angoisses...C'est réaliser le rêve le plus cher de tant de générations d'Hommes, le rêve de l'éternelle jeunesse, même si, relativement, c'est un rêve éphémère, un temps d'existence insignifiant, infinitésimal à l'échelle du temps cosmique ; mais il reste, tout de même, une petite satisfaction chez l'être humain d'avoir une toute petite place - mais une place quand même - dans cette éternité qui l'a toujours subjugué, fasciné, et écrasé de tout son poids de Mystère de tous les mystères qui ont de tous temps marqué l'Humanité, lequel Mystère reste toujours incompris, indéchiffrable, inatteignable. Et cependant, plutôt que de dire dans l'esprit d'un irrémédiable pessimiste, c'est un rêve impossible, totalement dérisoire chez cet être terriblement insignifiant face à cette incommensurable immensité qui est le Cosmos, de croire en une éternité à l'échelle de l'homme, d'une humanité aussi invisible et éphémère qu'une goutte impalpable dans l'atmosphère d'un océan, il est plus sain et plus réconfortant d'oublier tout ça, pour se résoudre à vivre intensément tous les instants présents de l'existence, comme si c'étaient les premiers et les derniers instants de notre existence (voir pour le développement en profondeur de cette philosophie qui tient de l'Epicurisme et du Stoïcisme, le très beau livre de Pierre Hadot «N'oublie pas de vivre : Goethe et la tradition des exercices spirituels», Albin Michel, 2008 ), sans aucun regret pour le passé, ni crainte de l'avenir, et crier tel un défi lancé à l'éternité (disons à la déesse Eternité), comme le fait le Dionysos de Nietzsche (Dithyrambes de Dionysos,... Gloire et Eternité, 4, in ?uvres philosophiques complètes, t. VIII/2, textes et variantes établis par Georgio Colli et Mazzino Molinary, L. de poche, 1975, p.71, reprises par ?Folio' Gallimard, 1997) pour un éternel retour de chaque instant de bonheur : Éternel oui à l'Etre Eternellement, je suis ton Oui Car je t'aime, ô Eternité Je voudrais, pour finir, rendre hommage à tous ces vaillants hommes de science qui nous ont fait voyager au cœur de la matière et dévoiler, pour nous, un peu de ce mystère de l'origine de l'Univers et son expansion, et à tous ceux et celles, de la même trempe que les premiers nommés, qui nous ont émerveillé par le roman de l'évolution de la vie des espèces animales, des premiers temps jusqu'à nos jours, à travers ce petit poème que j'ai intitulé: «Une toute petite étoile». Une toute petite étoile Pendant que tu dors, en cette nuit ultime de Juillet Une toute petite étoile, suspendue miraculeuse A la queue d'une incroyable traînée lumineuse M'est apparue Toute esseulée parmi ses sœurs belles de nuit nombreuses et agglutinées Qui attendent, patiemment, chacun sa chacune, d'être repérées Et enfin pleinement aperçues Celle que je contemple aura de sa lumière, traversé des millions d'années Avant de me cligner de l'œil moi poussière d'un monde inopiné Terriblement insignifiant et bientôt disparu Alors que ma belle de nuit continuera de briller un temps indéterminé Pour d'autres poussières aussi infimes mais toujours rêvant d'éternité Pendant que tu dors, en cette nuit ultime de Juillet Une toute petite étoile, suspendue miraculeuse A la queue d'une incroyable traînée lumineuse Aura déjà depuis très longtemps explosé ou disparu Alors que sa lumière projetée il y a un temps immémorable Continuera à traverser l'espace infini et cependant Des civilisations entières, des Ages d'homme, des temps considérables Auront passé et disparu avant qu'elle soit enfin aperçue A la pénultième des milliards de nuits dans les étoiles de Juillet Par une poussière d'homme toujours rêvant d'éternité Pendant que tu dors, en cette nuit ultime de Juillet Une toute petite étoile, suspendue miraculeuse A la queue d'une incroyable traînée lumineuse Et dans le grand Design, des étoiles, des Galaxies naissent et disparaissent Avalées par le Néant des néants qui confond l'entendement Et la flèche du temps perd toute sa raison d'être Quand le conventionnel Big Bang n'est ni fin ni commencement Mais un éternel recommencement Que ma Proxima du Centaure et ma galaxie d'Andromède soient Tout ce que je puis connaître Et continuent d'exister au-delà de la physique et ses lois. Références (1)- Certaines références sont intégrées dans le texte. Celles qui figurent ici se rapportent aux œuvres d'Étienne Klein, physicien et philosophe des sciences. - Les techniques de Chronos. Flammarion, 2004 et 2009 - Les secrets de la matière. Plon, 2008 (réédition Librio, 2015) - Discours sur l'origine de l'Univers. Champs, Flammarion, 2012. - Y a-t-il un instant zéro ? Gallimard, 2015. - Il faut ajouter à ces références ses multiples cours et conférences en ligne. *Universitaire et écrivain |