
Lundi, les
chaînes satellitaires passaient en boucle une info à laquelle on avait des
difficultés à croire d'autant plus que le 1er avril est déjà passé. Au fil des
heures, la terrible nouvelle s'est confirmée sur le site de la FAF et de
l'USMA. Ainsi donc, Youcef Belaili a écopé de deux ans de suspension de toutes
compétitions pour avoir pris un produit prohibé avant le match de la Ligue des
champions d'Afrique entre l'USMA et le MCEE. Le joueur lui-même a reconnu
spontanément avoir absorbé une substance dont on ne connaît pas le nom à
l'heure de la rédaction de ces lignes. Le gâchis est immense pour lui, pour
l'USMA et également pour l'équipe nationale qu'il devait intégrer après la
dernière convocation de Gourcuff. Comment un joueur d'une telle classe a-t-il
cédé à la tentation ? Au vu de son immense talent, se doper est un non-sens et
une faute impardonnable. Comment cela a-t-il pu arriver à un joueur
professionnel grassement rémunéré et promis à un avenir radieux ? Loin de nous
l'idée de jouer aux psychologues, car nous n'en avons ni les compétences ni
l'envie. Mais qu'on nous permette de nous interroger sur ce « geste » insensé à
une époque où tous les athlètes sont contrôlés. Au départ, le joueur n'a pas
bénéficié d'une « éducation sportive de base », qui l'aurait éclairé et
sensibilisé sur les vraies valeurs du sport. Ensuite, il y a eu certainement
des défaillances de la part de son père en premier lieu et qui est son agent.
Ce dernier a d'ailleurs démenti cette information, ce qui n'étonnera personne,
car il est doublement dans son rôle à titre de père et à titre de manager.
Ensuite comment ne pas signaler le manque de clairvoyance des dirigeants de
l'USMA, même s'ils ne sont en aucune façon responsables de la dérive de leur
joueur ? Car enfin, un jeune touchant plus d'un demi-milliard de centimes par
mois doit faire l'objet d'une attention minimum. Sur le plateau d'une chaîne de
télévision, trois anciens internationaux, à savoir Belloumi, Madjer et
Bencheikh ont mis l'accent sur ce laxisme de l'entourage du joueur aussi bien
familial que professionnel. On ne peut qu'abonder dans le même sens, car il
s'agit de trois grands joueurs aux carrières sans tâche. Lorsque de jeunes
athlètes n'observent pas les règles d'hygiène de vie au-dessus de tout soupçon,
ils s'exposent à des catastrophes qui brisent net leurs carrières, sans oublier
les conséquences néfastes sur leurs clubs et le football national. A ce propos,
il nous est impossible de ne pas citer deux anciens entraîneurs. Sur le plan
national, on évoquera Echeikh Ouadah (MCO et EN) dont les séances concernant le
physique étaient bien « dosées ». Des joueurs ayant évolué sous ses ordres nous
ont confié leurs appréhensions avant chaque entraînement. Lorsque nous lui
avons fait part des récriminations des joueurs, il nous a répondu : « C'est
simple, un joueur fatigué rentre directement à son domicile pour récupérer et
ne flânera pas dans les rues ! ». Une réplique imparable. Au niveau
international, Guy Roux ne lâchait pas les baskets des nombreux jeunes qu'il a
dénichés et formés. Il y a eu certes des coups de gueule, mais la plupart ont
connu la gloire. Aujourd'hui encore, ils remercient leur entraîneur. Combien y
a-t-il de Ouaddah et de Guy Roux dans notre football ? A l'heure actuelle, nous
ne voyons personne. Puisse cette grosse tuile servir d'alarme et de leçons. Le
plus rageant, c'est que le jeune Youcef Belaili ne s'est pas dopé pour
améliorer ses performances, car il n'en a pas besoin. Avaler un produit prohibé
est encore plus impardonnable, car le gâchis est immense.