Encore une fois, le choix de terrain opéré par le CALPIREF pour abriter des projets immobiliers fait grincer des dents du côté de Haï El Yasmine, un groupement urbain à forte concentration de population. Le terrain objet de la controverse est composé de deux lots, A2 et A3 situés au POS 50 (Plan d'Occupation du Sol), entre Haï Ennour et la cité des 733 logements CNEP-AADL. D'une superficie globale de 9.000 m², le terrain avait tout d'abord fait l'objet de proposition de la part des habitants du quartier, par la voix de leurs représentants au sein de l'association Développement et Promotion, section Haï El Yasmine, pour abriter les projets d'une salle omnisports, un stade combiné, un centre culturel et un dispensaire. Des équipements qui manquent cruellement au quartier. Selon le président de la section Haï El Yasmine de ladite association, M. Bouazza Lahouari, des écrits dans ce sens ont été adressés à l'ensemble des instances locales, wilaya, daïra et APC, afin de les sensibiliser sur les besoins « pressants » des citoyens. Grâce à ces écrits, a-t-il souligné, on a pu bénéficier du stade, mais pour le reste, on a dû constater, à notre grand étonnement, que le CALPIREF a opté pour des projets de promotion immobilière. Un choix qui nous paraît, affirme M. Bouazza, difficile à expliquer ou à justifier vu surtout l'absence totale d'équipements destinés aux jeunes dans le site. Notre association, a ajouté notre interlocuteur, milite pour la lutte contre la criminalité et la consommation de drogue parmi les jeunes. Comment peut-on arriver à cet objectif si nos jeunes sont démunis de tout et évoluent dans un milieu hostile entouré de toutes parts de béton ? Et de préciser : «On n'est pas contre les promotions immobilières. Notre seul soucis est de garantir un environnement urbain saint à nos enfants. C'est à ce titre que le choix du CALPIREF s'avère aujourd'hui fort discutable, car en optant encore pour des promotions immobilières dans un site déjà saturé et en manque criard d'équipements publics, c'est l'équilibre et le bien-être d'une population de plus de 4.000 âmes qui sont mis en péril ». A noter qu'en 2014, sur 452 dossiers acceptés par la commission d'assistance, de localisation, de promotion de l'investissement et de la régulation foncière (CALPIREF) de la wilaya, près du quart, soit 109 dossiers, ont porté sur des promotions immobilières. Un filon devenu fort lucratif pour des promoteurs de plus en plus agressifs pour la conquête de la moindre parcelle vide, vu l'effervescence que connait le secteur depuis quelques années déjà. Le foncier est si convoité par les lobbies du promotionnel qu'on n'hésite même pas à s'attaquer aux terrains forestiers. La forêt de Canastel en a payé le prix fort ces dernières années et les dégâts auraient pu être irréversibles s'il n'y pas avait la mobilisation de la société civile, confortée au bout d'une procédure judiciaire très médiatisée par une décision de justice qui a finalement mis en porte-à-faux l'ensemble des promoteurs des projets mais surtout le CALPIREF.