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Maternité : Pourquoi le nombre des césariennes explose

par J. Boukraa

Pas moins de 2.591 naissances ont été enregistrées par le service de maternité et de gynécologie obstétrique de l'Etablissement hospitalier universitaire 1er Novembre (EHU) durant la période allant du 1er janvier à la fin juillet de cette année, a-t-on appris de la cellule de communication de cette structure. Ce bilan fait ressortir que près de 1.190 césariennes ont été pratiquées par l'équipe du service de maternité de l'EHU, contre près de 1.400 accouchements par voie basse. Le taux d'accouchements par césarienne dépasse ainsi les 40%, soit le double du taux toléré par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il s'agit le plus souvent d'opérations d'urgence programmées par les médecins suite à des complications sanitaires. Cette hausse du nombre des accouchements par césarienne ne concerne pas seulement la maternité de l'EHU. Ainsi, au niveau du service de la maternité du CHUO, une quinzaine d'accouchements par césarienne est pratiquée chaque jour. Le taux de césariennes ne cesse d'augmenter ces dernières années dans le monde entier. La naissance par césarienne peut présenter des avantages indéniables pour la mère et le bébé et même leur sauver la vie. Parmi les raisons avancées par les médecins pour expliquer la hausse du recours à la césarienne dans la région, le recul de l'âge moyen à la nuptialité chez les femmes mariées. Donc, le mariage à 30 ans pour une femme peut lui procurer des ennuis, notamment lors de sa première grossesse. Les grossesses à haut risque et l'augmentation des cas de maladies chroniques, notamment l'hypertension artérielle et le diabète, chez les femmes, figurent aussi parmi les causes de la hausse des naissances par césarienne. Dans de telles situations, presque tout le monde s'accorde à dire que ses avantages l'emportent sur ses inconvénients. Cependant, dans d'autres cas, les avantages d'une naissance par césarienne pour la mère et le bébé peuvent être moins importants ou remis en question. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) suggère pourtant de ne pas dépasser un taux de 15 % d'accouchements par césarienne, arguant que cette pratique doit être réservée à des indications médicales précises, lorsque la santé de l'enfant et/ou de la mère est en jeu. La césarienne est une intervention chirurgicale pratiquée sous anesthésie générale ou locale au cours de laquelle le bébé naît à l'aide d'une incision effectuée dans l'utérus. Elle peut être effectuée en urgence, au cours de l'accouchement ou programmée à l'avance. Environ 2/3 des césariennes sont programmées avant le travail et 1/3 sont décidées en cours d'accouchement.

D'autre part, le service de maternité et de gynécologie obstétrique de l'EHU 1er Novembre a enregistré durant la même période 17.518 consultations, 1.617 interventions chirurgicales et 11.335 examens biologiques.