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Dans un Etat de droit, dans un Etat démocratique, dans un Etat de
justice, d'égalité et de dignité, qu'il soit libéral, socialiste, communiste,
islamiste, laïciste, moderniste, traditionaliste ou capitaliste avec en guise
d'une forêt de savoir où coexistent librement et respectueusement différents
courants de pensées, d'approches et d'écoles.
Récitez activement vos devoirs et assumez socialement vos obligations, tout cela dans le cadre axiologique pour la préservation de la république, des valeurs universelles et institutionnelles. C'est dans ce cadre que devrait se jouer l'engagement sincère de l'esprit : -de l'homme «citoyen», -de l'homme «intellectuel» -et de l'homme «responsable» Le diseur vrai et faiseur authentique, avec du savoir sinon point de richesse, ni de valeurs, ni de mérite. Pour s'affirmer toujours plus en valeur ajoutée morale, spirituelle et matérielle, les trois genres d'hommes sus-cités devront faire de la rectitude, la droiture, de l'impassibilité, de la rationalité et de la fermeté la mecque qui guide leurs actes (diseurs = faiseurs) et leurs comportements en prière. Le bon diseur en même temps bon faiseur avec du savoir doit endosser le rôle de : *l'intellectuel : c'est-à-dire mener des activités qui reposent sur l'esprit de par son engagement dans la société en raison de son savoir. *du responsable : c'est celui qui a le devoir moral, juridique et administratif de répondre de ses actes dans un contexte social circonstanciel, c'est-à-dire d'assumer la stipulation et l'accomplissement de la mission sociale, économique, culturelle, politique, environnementale et sportive dévolue et convenue. *et du citoyen : c'est-à-dire un membre, sujet et verbe de la cité ayant un statut disposant du droit de suffrage et participe aux décisions de tout ce qui se rapporte à la bonne marche de la cité fleurie. Le refus d'endosser la qualité de ces trois « hommes types » laissera sans aucun doute les forces néfastes c'est-à-dire contraires aux valeurs que je viens de citer, et que la majorité des « Ghachis » pense faiblement, honteusement et tout bas, sachant les défendre verbalement dans les terrasses de cafés (esprit d'assisté) en tant que diseurs mais pas faiseurs. Par contre, les intellectuels engagés devront par principe imposer tout haut et fort leurs pensées de justice, d'action et d'abnégation, s'insurger contre toute forme d'oppression et de répression, les intellects concilient la vérité, la probité, éthique et l'humilité dans une discipline tracée et ce dans un contexte sociétaire, plaident pour une réelle liberté de pensée, de conviction, d'expression et de conscience; sinon bonjour ! Pour un silence social qui dure suite à un long sommeil de la plèbe ou « ghachis ». Ces derniers, ne pourront devenir un bon peuple qu'après un réveil conscient des intellections. Einstein disait vrai : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font du mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire ». Avant d'entamer le propre du sujet, il s'agit peut-être de définir ce que s'est qu'un intellectuel pour mieux s'aventurer dans cette modeste contribution. Un intellectuel, ou lettré, dans le jargon parlé intellecto-intellect. C'est celui qui a tendance à privilégier une activité créatrice de l'esprit pour le plaisir de l'intelligence (intelligence=est la faculté de comprendre de discerner et de saisir par la pensée) que se soit une création, une œuvre ou une chose, c'est aussi la faculté de forger en bon faiseur et de mieux maîtriser et saisir les concepts. Il y a aussi, l'intellectualisme : c'est la philosophie doctrinale qui affirme la prééminence de l'intelligence sur les sentiments et la volonté. La conception doit être nécessairement et obligatoirement mise en œuvre dans le cadre de la citoyenneté. Cette dernière devrait être créée par tout moyen dans un cadre de projet de société bien défini et conceptualisé suivi d'un modèle de développement engagé. Alors que l'intellection représente l'activité fondamentale de l'intellectuel dans les secteurs suivant : l'art, la culture, la science, la technologie, la religion, la politique?.. L'intellectuel d'un contexte d'ailleurs, est en général un penseur respectable qui intervient dans le débat politique, scientifique, culturel et économique pour prendre position, défendre les valeurs morales et universelles ou proposer des solutions efficaces aux problèmes rencontrés au niveau de la société, de son projet de société, de son modèle de développement, de sa croissance économique, de la stratégie de son développement économique culturel et social, de son cadre de vie, de l'amélioration de la vie des citoyens, de la gestion efficace des institutions politiques, administratives, économiques et sociales?.L'intellectuel est reconnu comme un esprit social, un esprit créateur, un esprit culturel, un esprit producteur, un esprit consommateur, un esprit politique, un idéologue?.Le terrain de l'intellect devrait être sain et propre à la germination des idées qu'il sème. Les idées semées germent manifestement, ensuite elles fleurissent et sont récoltées par l'homme d'aujourd'hui et de demain pour faire la joie, le plaisir et la satisfaction de l'être humain. « Celui qui assiste le prince peut le faire de plusieurs façons par : l'épée, la plume, le conseil, la science et la connaissance», citation d'Ibn Khaldoun. En effet, la crise multidimensionnelle (politique-économique-sociale-culturelle?) que nous vivons actuellement en Algérie suppose des difficultés immenses et surtout des défis gigantesques à relever. Cette crise appelle nos intellectuels à reconsidérer notre propre système de pensée (politique-économique ?sociale-culturelle?) et de faire des choix judicieux pour s'en remettre de plus belle. Les régimes despotes refusent systématiquement d'autoriser les intellects à se constituer en classe d'érudits, soit un corps sain constitué dans un espace de pensée et de libre expression, car la liberté est dangereuse pour ces despotes. L'idée de la citoyenneté devrait être ensemencée par le savoir dans ce contexte pour proscrire les charlatans et entendre la véritable voix du peuple ( démocratie). Le choix de l'esprit d'engagement et de l'action à susciter et à accomplir dans la vie publique et politique de manière à ne pas déserter le devoir et l'obligation qui sont en nous en toute égalité, en toute légalité, en toute justice et en toute dignité. Il faut en tant qu'obligation morale repenser en tant que force sociale, le rôle de l'intellectuel dans notre société. Ne plus être un simple commentateur de l'actualité quotidienne mais reconquérir le rôle d'acteur pour assumer la véritable responsabilité historique de figure de penseur et activant avec un engagement utile dans les grands débats de la vie du pays pour tenter de défendre ses valeurs et ses idées, de modèles économiques, politiques, éducatifs, culturels?., dans le cadre de la justice pour, en fin de compte, le bien-être social. La politique est un terrain propre à l'intellectuel qui sert à défendre dans toutes circonstances ses idées et ses convictions comme disait J. Jaurès. « Le courage c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel ». Le rôle d'acteur réservé aux intellectuels est désormais assumé par tout le monde verbalement dans des cercles acculturés, cafés publics, «halqates» (rencontres)?. Nos personnalités politiques en appellent fortement à cette mise en œuvre de la société pour effacer les véritables intellectuels et les mettre soit en retrait, soit les marginaliser pour mieux les mimer avec un faux esprit. D'autre part, la démission de l'intellect vis-à-vis de la société laissera sans aucun doute un espace favorable pour les médiocres, exactement comme cette maxime schématisant qui dit : « Celui qui arrache les terres aux arabes pour en faire des terres arables». LA RENTE FAIT MAL A L'INTELLECTUEL? La rente sert l'intérêt matériel des prédateurs pour mieux s'empiffrer et chasse les idées des intellects pour bien les ignorer. La réalité est qu'un désengagement total et croissant des « intellectuels», des « responsables » et des «citoyens» dans la vie politique sociale et autres domaines, laissera sans aucun doute le terrain aux carriéristes, aux responsables cupides, aux affairistes faucons, aux médiocres?pour mettre plus en valeur leur avoir sans le « savoir ». Cette démobilisation spirituelle peut être aussi exprimée par une très forte abstention lors des élections pour montrer leurs désengagements, alors comment peut-on trouver le moyen d'engager fortement les «citoyens», les «intellectuels» et les « responsables » dans la vie publique ? Une question que les véritables intellectuels engagés devront y répondre ? Au mieux, ceux qui se disent aujourd'hui intellectuels et se contentent seulement de décrire la société en tant que telle sans vraiment apporter de réelles valeurs ajoutées aux trois dimensions, à leurs propos ou analyses. Le rôle de l'intellectuel en Algérie a pris une tournure dans son quotidien, car il se rabat, se borne et se satisfait d'épiloguer, c'est-à-dire «critiquer à l'algérienne» en «bon diseur» de l'actualité, de décrire mal la société et d'inventorier les problèmes quotidiens sans pour autant s'engager dans le débat politique, social et autres. Un intellectuel devrait en principe évoquer des solutions à mettre en œuvre ou préciser des grandes orientations pour faire évoluer la société vers la «citoyenneté». Là encore, quel que soit le maillot politique dans le terrain de la confusion des responsables soumis, on constate la même incapacité à apporter des solutions au chaos de la société. Je vois dans cette tendance à l'inaction et dans ce désengagement total de la vie économique, politique et sociale une fatalité pour éliminer toute dynamique pour aller vers une démocratie où le citoyen serait roi et la loi serait reine, que l'on juge en péril ou à raison nous sommes bien en crise multidimensionnelle, pardi ! N'est ce pas ? La médiocrité qui sévit dans ce pays est due à l'incompétence du responsable. L'incompétent tend à surestimer son niveau de compétence et ne parvient pas à reconnaître la compétence de ceux qui la possèdent véritablement. C'est ce nouveau syndrome qui s'ajoute au syndrome hollandais où la logique et la raison n'ont pas droit de cité?.. Le «Dunnig-Kruger» ce nouveau syndrome algérien qui fait que l'incompétent, le médiocre, occupe les centres décisionnels et se permet de se faire valoir des intellectuels diseurs mais non faiseurs. Et ceci me permet de répéter ce que disait Einstein : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font du mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire ». |
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