Durant toute la journée de jeudi dernier des gens du douar «El M'hadid», dans la commune de Telmouni à moins d'une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya, ont occupé le tronçon routier qui mène à la commune de Zerouala. La route était fermée par des pierres, de branches d'arbres et de pneus brulés. Ce bourg de presque milles âmes est privé d'eau potable, d'électricité et de réseau d'assainissement, ont indiqué des protestataires à bout de nerfs. Le projet des 50 logements construits il y a moins d'un an dans le cadre de l'habitat rural sont un exemple édifiant d'un « bâclage » apparent car les murs sont déjà fissurés et les piliers menacent de s'effondrer à tout moment, a-t-on constaté sur les lieux. Le choix du terrain dont la grande partie est argileuse renseigne sur l'insouciance des initiateurs du projet d'autant plus qu'il est situé sur une crevasse facilement inondable. Pourtant le douar ne date pas d'hier comme en témoigne son école bâtie en 1921. Les autochtones de l'antique tribu des «Hsasnas» se disent oubliés et manquer des conditions les plus élémentaires de la dignité humaine. Ils vantent leurs Chouhadas et à leur tète le chahid « Boumlik » guillotiné pour l'indépendance de l'Algérie. Dans ce village, l'eau est une denrée rare, l'éclairage public est un luxe et les fosses sceptiques sont devant chaque îlot de maisons. Ni la présence du maire ni celle de quelques gendarmes venus pour rétablir l'ordre ne semblent dissuader les manifestants qui ont installé plusieurs barricades jusqu'à la tombée de la nuit du jeudi dernier dans le seul espoir d'être écoutés par une autorité en mesure de leur garantir des promesses non tenues depuis longtemps, selon certains manifestants.