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![]() ![]() ![]() ![]() Créée en 2006 avec comme principale mission de réguler le secteur du
transport urbain collectif évoluant dans une anarchie totale, l'Entreprise des
transports d'Oran (ETO) se retrouve dans une situation difficile et la
meilleure preuve demeure un redéploiement très aléatoire opéré de temps à
autre.
Les dernières mesures en date ont concerné la réactivation des lignes H et 16, deux dessertes désertées par les transporteurs privés depuis plusieurs années. Accueillie favorablement par les quartiers concernés, cette mesure a été inexplicablement annulée par les responsables de l'ETO et a touché la ligne 16 qui relie le centre-ville à tous les ensembles immobiliers du grand Maraval s'étendant jusqu'au 3e périphérique. Cet échec était envisageable, estiment les usagers, du fait qu'avec seulement deux bus, l'ETO ne pouvait en aucun cas s'imposer même avec un prix de ticket à 15 DA du fait que pour les usagers, le facteur temps est primordial. Cette expérience n'a duré en tout et pour tout qu'un mois. Toutefois, l'annonce de l'éventuelle suppression de la ligne 11, une ligne pourtant ancienne, a fait réagir les habitants des quartiers desservis et la raison évoquée par l'ETO quant à la concurrence imposée par le tramway ne semble guère convaincante et estiment que le tramway a lui seul ne peut répondre à la forte demande, notamment celle de l'université de l'USTO. A Oran, cette situation ressemble à celle vécue par la défunte Régie communale des transports qui a voulu garder son hégémonie malgré une flotte réduite et une «montée en puissance» des transporteurs privés. A titre comparatif, l'ETUSA d'Alger, l'entreprise mère, dispose de 700 véhicules, une flotte qui lui permet de se placer confortablement dans le secteur des transports urbains de la capitale. Pour l'ETO, avec seulement une cinquantaine de bus, une flotte qui devait être renforcée au fur et à mesure, l'entreprise vit, en dépit de son statut d'EPIC, sous perfusion étatique avec des subventions aussi bien de la tutelle que de la wilaya. L'avenir semble aléatoire et les quelques conflits sociaux vécus en 2012, notamment, ne sont qu'une expression objective de cette situation fragile qui peut se compliquer davantage au fur et à mesure que le parc roulant se détériore. Par ailleurs, cette entreprise est sous pression financière, sachant que la masse salariale constitue un casse-tête pour ses gestionnaires qui doivent également gérer le téléphérique d'Oran, un autre équipement en souffrance. La réactivation des lignes inactives, estime-t-on chez les usagers, nécessite des moyens supplémentaires adéquats car ce n'est nullement avec les deux bus mis en circulation sur la ligne H que cette disposition peut être efficiente. Pour rappel, à sa création, l'ETO avait comme alternative soit de s'installer sur des lignes à forte demande telles que le B, U, le 37 ou le 11 ou bien de réactiver des lignes en souffrance comme le 14, le 16, le A ou encore le 39 avec possibilité de desservir Sidi Chahmi, via Chteïbo. Le premier choix a été adopté et s'est avéré finalement non concluant, puisque ces lignes demeurent sous l'emprise des transporteurs privés. |
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