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Le conseil national du Front des forces socialistes (FFS) s'est prononcé,
hier, à l'unanimité en faveur de la participation du parti aux prochaines
échéances électorales, adoptant ainsi le message du son président, Hocine Aït Ahmed (HAA), adressé à l'occasion de cette importante
réunion. «Je considère que la participation à ces élections est une nécessité
tactique pour le FFS qui s'inscrit en droite ligne de notre stratégie de
construction pacifique de l'alternative démocratique à ce régime despotique, destructeur
et corrompu», affirme le président du FFS dans son message au conseil national.
L'opinion de HAA «concernant cette élection» était faite «depuis un certain temps». Il dit avoir temporisé pour «prendre la température au sein du parti» et s'imprégner «des délibérations des militants» avant de se prononcer. Le FFS n'a pas pour but d'atteindre un «quota de sièges» au sein des prochaines assemblées élues. «Notre but est dans la remobilisation politique et pacifique de notre parti et de notre peuple. C'est là l'essentiel de notre décision. Remettre du mouvement dans le statu quo», ajoute le président du parti. Dans ce message, Aït Ahmed revient longuement sur la crise algérienne des années 90, en guise de rappel à ceux qui lui reprocheraient une compromission avec le pouvoir. Il rappelle l'opposition du FFS à toute forme de violence et la recherche d'une véritable solution politique durant les années de braise. «Et si la voie pacifique a échoué à libérer l'Algérie de la colonisation française pour laisser la place à la lutte armée, la voie de la violence a échoué à libérer l'Algérie de la dictature, du sous-développement et des menaces extérieures et doit laisser place à la lutte politique au sens le plus sérieux du terme», affirme Aït Ahmed. «C'est d'abord la voie de la violence du régime qui a échoué. La violence de la prise du pouvoir par la force. La violence de la répression des libertés, la violence de la dépossession du peuple algérien de son droit à l'auto-organisation, la violence de l'exclusion politique et donc économique et culturelle», lit-on dans ce message. Pour Hocine Aït Ahmed, «la violence de la sale guerre avec son lot de haines, de brutalités inouïes, de révisionnismes intolérables» ont «réhabilité les conduites méprisantes et les discours néocolonialistes les plus scandaleux». Des conséquences de cette gestion par la violence, la répression, et le déni de liberté, « des régions d'Algérie qui sont aujourd'hui passées sous le contrôle quasi total des mafias, des régions où la notion d'Etat n'existe presque plus». Des régions passées sous le règne de «potentats locaux et des seigneurs de guerre» en s'appuyant «sur leurs hommes de main». «Certains rêvent peut-être de cela en Kabylie» et y «voient dans cette déliquescence la forme idéale d'autonomie pour nos sociétés en sous-développement accéléré», sous «la puissance de l'argent sale, de la violence et de la manipulation des foules», ajoute le président du FFS. Les deux autres acteurs de la crise ne sont pas épargnés des critiques de Hocine Aït Ahmed. «L'autre voie violente qui a échoué et a activement participé à la régression du pays est celle de l'intégrisme. L'intégrisme islamiste et l'intégrisme anti-islamiste ont combattu le pluralisme irréductible de notre société. Ils ont - tous deux - contribué à aggraver les dégâts préalablement occasionnés par l'autoritarisme et l'intolérance du parti unique. Les deux ont également servi de base de manipulation des passions et des personnes par la police politique du régime». «NOTRE CONCEPTION DE LA DEMOCRATIE EST DIFFERENTE DE LA LEUR» Expliquant davantage la démarche du parti, Aït Ahmed affirme que la conception de la démocratie au sein du FFS «n'est pas la même» que celle du pouvoir et ni celle des intégrismes. «Nous la concevons comme une organisation légale des droits et libertés de notre peuple portée et défendue par des institutions ancrées dans la société et qui incarnent des pouvoirs et des contre-pouvoirs clairement définis». «Notre conception de la participation électorale, dit-il encore, n'est pas la même que la leur : Nous nous investissons dans la mobilisation des citoyens en vue d'une finalité politique collective alors qu'ils s'investissent dans la promotion des clientèles en vue d'un intérêt privé». Le président du FFS continue la comparaison en rappelant la proposition de la «plate-forme de sortie de crise en 14 points», dite du «Contrat national», de 1995, «pour la gestion des différends au sein de la société et entre la société et le pouvoir». Il rappelle que tout en refusant cette plate-forme, le pouvoir a été discuter «dans des maquis, ou ailleurs, et nous ont insinué, par des fuites organisées dans la presse, qu'ils avaient conclu un accord avec des groupes armés. Un accord dont personne ne sait toujours rien !» Le FFS rappelle aussi que sa conception de la réconciliation «s'appuie sur la vérité et la justice comme préalable et comme garantie contre l'impunité autant que contre les ingérences», alors que celle de la Charte nationale «interdit aux Algériens de porter devant la justice des crimes qui relèvent de cette sombre page de notre histoire». APAISER LES CRAINTES AU SEIN DU FFS «Je sais, nombre d'entre vous craignent la puissante attractivité de la mangeoire du régime», dit Aït Ahmed qui affirme partager «leur souci» et «les rassure (que) nous pouvons, nous devons et nous allons, nous donner les moyens du contrôle de notre participation». «Cette participation a tiré les enseignements de nos lacunes de 1997 et nous allons tout mettre en œuvre pour les combler». «Aujourd'hui, plus que jamais, c'est sur chaque militant et chaque militante que nous devons nous appuyer pour gagner la bataille de la remobilisation politique», dit-il. Anticipant sur des réactions, généralement hostiles à toutes les démarches du FFS, Aït Ahmed affirme que le parti n'a «aucune leçon à recevoir ni de ceux qui veulent nous apprendre comment défendre notre parcours - qu'ils n'ont pas - ni de ceux pour qui l'engagement ne fût qu'une alternance de trahisons. Trahir une cause puis une autre avec l'irresponsabilité politique, l'outrance verbale et le mensonge comme seules constantes». «Nous avons appris, dans la pratique des êtres, à identifier et choisir ceux qui nous agréent comme camarades, comme frères et comme amis et ceux qui ne nous agréent à aucun de ces titres mais que nous supportons car ils sont, malgré tout, des compatriotes», dit-il encore à ce propos. |
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