Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Ni bienveillance ni magnanimité

par Abdou BENABBOU

On n'a certainement pas jugé à sa juste valeur l'acte de solidarité colossal de la sécurité sociale dont bénéficieront désormais les malades cancéreux non assurés.

La décision prise pour cet accompagnement est à la hauteur de l'idée que l'on se fait d'un pays orienté sur une politique franchement sociale.

Elle n'est ni charité ni obole, mais une décision conforme à l'humanisme appuyé d'une Algérie qui se fait un point d'honneur à militer pour la dignité humaine.

L'absence d'une solidarité partagée entre les Algériens serait inconcevable quand ils militent pour le recouvrement de l'honneur des autres et quand ils participent avec aides et soutien au bonheur et à un minimum de bonheur pour les autres.

Ne connaît le supplice du cancer que celui et celle auxquels il se frotte. Les autorités ne pouvaient fermer les yeux face à des martyrs vécus par des malades entre la vie et la mort. Plus proches de la mort tout en étant convaincus que l'on est déjà morts est une terrifiante jetée du sort avec une éventualité qui guette tout le monde.

Prendre en charge les malades cancéreux, sans attendre aucunement un retour, n'est pas de la bienveillance ni un acte de magnanimité. Il est union et unité dans le drame, la douleur et le plus haut degré du partage. Mais cet acte solidaire peut encore se parfaire par l'accentuation de la prévention et de la vigilance contre ce fléau, grand mal du siècle.

La sécurité sociale est un appoint important et éventuellement salvateur. Il mérite cependant de s'accompagner par une gestion humaine et matérielle digne de sa grandeur sans laquelle il n'a aucun sens.

La parade heureuse serait aussi de se prémunir contre le malheur qui frappe aujourd'hui à toutes les portes en accordant une grande importance à la bonne et saine marche de l'existence. En évitant de lui ménager un terrain où il trouverait ses dévastatrices aises.