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pouvant tout naturellement encore croire aux nombreux bienfaits induits par
l'invention ingénieuse de la roue, l'Algérie, comme toujours, continue à
tourner en rond. Tournant bien souvent si étrangement le dos à la science. Et
pour caricaturer son acte, elle s'inscrit durablement dans l'infernal mouvement
d'une noria aux godets creux ou sans fond.
Faute de produire une quelconque énergie liée au mouvement de la roue, ses godets, en perpétuelle rotation dans le vide sidéral de cet univers mouvant, ne font malheureusement que brasser inutilement à longueur de temps de l'air en quantité industrielle qui ne servira finalement à rien. Au lieu de faire remonter en surface ces précieuses eaux souterraines dont a vraiment besoin l'économie de son agriculture, ces sceaux solidement suspendus à une chaine dont la rotation s'effectue en vase clos ou cycle fermé, ne font par conséquent que ces va-et-vient continus et incessants qui ne profiteront jamais au développement du pays. C'est donc ce rythme-là qui est imprimé depuis toujours et encore à l'Algérie. Il s'agit d'une impasse, aux signes codés ! D'un mouvement de rotation continue inscrit dans le temps ! Son énigme réside dans le sens à donner à certaines expressions propres au lexique d'un Parti-Etat, ressurgissant à tout moment de ses guêtres et cendres, qui refuse manifestement à sa manière le changement : celui de se régénérer, de se remettre en cause, de se métamorphoser, de se projeter dans le futur, de s'inscrire dans une logique que lui impose l'actualité, de s'impliquer dans la modernité, de s'imposer à travers des idées utiles ou novatrices... Ainsi, depuis la nuit des temps, ce vieux parti se trémousse dans le tumulte de ses dangereuses secousses et se ressource dans le tumulus de ses très vieilles pirouettes, cherchant malicieusement, et à coup d'inutiles pichenettes à plutôt difficilement s'adapter à la nouvelle situation sans avoir à vraiment opérer le moindre changement notable. À la fois dans sa stratégie de garder pour longtemps encore la main basse sur les épaisses liasses des nombreuses richesses du pays, mais aussi dans sa quête de paraitre tel le véritable sauveur d'un navire qui chavire au moindre coup de vent fatal à une république figée dans ses reliques et qui se complique l'existence pour indéniablement marquer sa déliquescence et absence sur la scène du progrès et de la modernité. A force d'hésiter à prendre le bon train, l'utile chemin, la voie du salut, de jouer franc-jeu, de vraiment composer avec tous les acteurs de la société, le pouvoir en place se voile la face et fait du surplace. Changeant à chaque fois de face, d'interface, usant à profusion de cette inutile ruse qui aura fini par éroder le peuple et, à terme, l'éloigner complètement de tout possible intéressement à la vie politique du pays. Du mouvement propre à la Noria, il en tire d'ailleurs l'essentiel de son action ou raison d'être, de paraitre, marche, démarche, programme, évolution, stratégie de composition, afin de durablement maintenir le peuple dans cette illusion d'un probable changement que produit cette entreprise de brasser du vent dont la rotation continue peut parfois provoquer l'effet d'une potentiel illusion ou hypothétique espoir qui se profile à l'horizon. Tous habitués à cet infernal mouvement de rotation très classique et bien laconique de ce traditionnel engin mécanique, vieux comme l'est le temps, ses gouvernants n'y perdent cependant jamais la tête ou la boussole, sachant habilement négocier sinon carrément esquiver ou maquiller les éventuels couacs, possibles accros, difficiles virages, souterrains clivages. Ils s'y prennent en toute lucidité et grande sérénité, s'y promènent en toute tranquillité et totale disponibilité, s'y aventurent en toute propriété et sans difficultés, s'y comportent en totale conformité et solides affinités, s'y dressent en éternelle impunité ... De ce rituel refrain de bruit répétitif qui s'effectue totalement dans le vide, ils ont appris les rudiments éléments qui constituent dans leur forme et aspect naturels ce sens giratoire obligatoire à imprimer à la nation et à son peuple dans ses menus comportements et usuels frottements. Ce sens giratoire obligatoire, astucieusement puisé dans le fameux répertoire du code de la route, constitue donc leur véritable feuille de route ! Et tout avis contraire ou courant politique différent des leurs trouvera, dressé en face de lui telle une longiligne sentinelle, ce panneau rouge synonyme du sens interdit, afin de bloquer son initiative, annihiler ses tentatives et anéantir son impact sur le devenir de la société et l'état du pays et de la Nation. Le lexique dominant de ce « sens giratoire obligatoire de la politique algérienne » qui renvoie sine die au mouvement ancien de la Noria, s'appuie essentiellement sur des terminologies en rapport avec les pratiques de l'atermoiement, les méthodes du renvoi à plus tard, le choix du stand-by durable, le « wait and see » stratégique, le différé exagéré, l'hypothétique énigmatique, le statique léthargique, l'immobilité tranquillisante, le statu quo subtil, le versatile délirant, le ridicule ahurissant ... On est donc passé maitre dans ces formules innovantes qui laissent le monde politique perplexe et les choses en l'état (en leur état), conférant aux institutions de l'Etat cette rusée léthargie qui aura tout le temps si savamment triomphé de la volonté d'améliorer la situation du pays, et cloué au pilori toutes les louables tentatives de pouvoir remédier à son sort, désormais déliquescent et complètement évanescent. Mais à force « d'enfoncer » le clou ou de « forcer » tout ce beau monde-là à emprunter l'unique voie de ce « sens giratoire obligatoire imprimé à notre politique », sinon de lui coller cette étiquette osée de faire dans le prohibé ou de se trouver volontairement roulant en sens inverse et donc en « sens interdit », ne finit-on pas par dangereusement fourvoyer ou incidemment envoyer tout le peuple dans une véritable « impasse politique » ? En revenant de nouveau au Parti-Etat, au regard de tous ces changements intervenus depuis au sein de la sphère de la géopolitique, on ne fait finalement que confirmer cette règle du retour à la case de départ à un moment où un (sur)saut qualitatif s'impose de nouveau ou de droit dans notre utile réflexion et nécessaire organisation. Notre gouvernance ne pouvant s'accommoder ou de tout naturellement composer avec les autres plaques du code de la route dont elle éprouve la hantise de les consulter ou de les croiser du regard, cherchera-t-elle à toujours abolir de son lexique celle de forme triangulaire qui dicte aux usagers d'être plutôt très prudents et de se tenir bien sages afin de céder aux autres le passage ? Tenant compte du réel danger que celle-ci représente pour elle, la proposition ne peut par conséquent que s'inscrire en droite ligne de cette logique qui aura toujours été la sienne, quitte à avoir à chaque fois de changer de constitution, de pilote de l'avion, de timonier de chemin à prendre dans l'immédiat, de sens ou de trajectoire imposés à notre future destination. L'impasse en signes codés, comme produit de sa léthargie ou même comme conséquence logique de sa longue ruse, n'est donc plus conçue sous la forme d'une probable éventualité. Elle est plutôt devenue cette inéluctable fatalité. Une destination irréversible ! Un chemin à obligatoirement emprunter ! Un ordre à exécuter sans chercher à le discuter ! Faute justement d'une solution concertée et vraiment étudiée ou logiquement appropriée à cette longue situation de fuite en avant savamment entretenue depuis, par nos carriéristes ministres, éternels gouvernants, très rusés dirigeants, grâce au mensonge comme arme de guerre et à la ruse dissuasive à tous les niveaux de la gouvernance de l'état et de la Nation. Incapables de suivre le mouvement de la roue dans ses découvertes scientifiques et nombreux bienfaits au profit de l'humanité, ils lui préfèrent ce mouvement de la Noria dont ils tirent toujours profit, sinon ce jeu de manège qui leur permet de jouer à tous ces beaux rôles qui les propulsent au-devant de la scène afin qu'ils paraissent comme les plus puissants, les plus intelligents, les seuls indispensables, sinon les uniques rentiers d'un système qui exclut de sa grande générosité tout le reste de la population ... Il n'y a qu'à considérer de très près ce ballet de va-et-vient au sein des hautes fonctions étatiques ou à la tête de ces partis-appareils du pouvoir, si fidèles au régime en place, pour vraiment se convaincre du bien fondé du comportement indécent de cette alternance trompeuse, simulée et engagée sur le terrain, synonyme d'une véritable corvée à, au plus vite, expédier plutôt qu'une action bien conçue qui relève d'une mission de bonne gouvernance. A bout de force et surtout à cours d'idées rassembleuses autour d'un idéal commun ou bénéfique à toutes les tendances que compte la Nation, le pouvoir ayant beaucoup abusé à son seul profit de l'instrumentalisation de l'Histoire, de la Révolution, de la Religion ainsi que de toutes les valeurs et constantes de la Nation, peine à présent à ouvrir un quelconque chantier politique capable de mobiliser autour de lui l'adhésion d'une grande partie des citoyens algériens. Il ne fait, au mieux, que comptabiliser échec après échec, scandale succédant à un autre scandale, dilapidant au passage toutes ces gigantesques ressources du pays dans des projets inconvenants et inconséquents ou dans des formules caduques, inopportunes, tendant toutes à soudoyer le citoyen pour, en retour, acheter la paix sociale. A présent, le flou submerge nos esprits. Il y a de la poudre en l'air. Un coup de force n'est pas à exclure. Un ras-le-bol généralisé peut tout faire basculer. Le resserrement des liens mutuels et des rangs au niveau des directions des deux « béquilles » du pouvoir laisse deviner ou entrevoir que l'heure du changement dans la continuité a encore une fois échoué. Un changement d'attelage devient donc imminent afin de s'assurer que l'étape suivante est déjà conquise avec force. Sinon bel et bien gagnée avant même d'être abordée. Entamée avec une très grande sérénité. Et tout est donc concocté de manière à ne laisser aucune brèche ni la moindre place ou espace au secret de l'urne, la réduisant tout bonnement à une banale formalité d'usage purement protocolaire. Ni la chute vertigineuse des prix du brut, ni même l'énorme retard accusé face à des pays pourtant de moindre carrure et importance économique, ne peuvent véritablement décider cette équipe gouvernante à carrément ouvrir le jeu politique ou même à aller vers une pratique démocratique plutôt saine et transparente, où seule l'urne a cette faculté de désigner « l'heureux élu » sinon le « vrai gagnant » aux charges et affaires de l'Etat. Ainsi donc, jour après jour, par bribes habilement distillées, insinuations insidieusement maquillées et informations au timing parcimonieusement calculé, des flashs codés sont donc jetés en l'air à titre de ballons de sonde basculant dans le vide, via des canaux spécialisés à la face d'une foule politique bigarrée et d'un peuple depuis longtemps égaré, à l'effet de scruter de très près une opinion nationale plutôt inquiète, inerte, peu diserte, ayant en grande partie déjà déserté une arène politique devenue de plus en plus hypocrite et des plus insolites. Il est quasiment ridicule de demander du bon sens encore moins de la magie à une gouvernance qui manque fondamentalement d'objectivité et vraiment de transparence dans ses actions et décisions, d'âme et de stratégie dans sa conception et lointaine vision, puisque ne partageant pas les mêmes valeurs et autres menues préoccupations que la basse société et le petit peuple. Cependant, à vouloir oser ce scénario de black-out généralisé et très ficelé qui consiste à revenir à ces années de plomb, ne risque-t-on pas de rééditer celui plutôt très dangereux de ces années de braise, ayant tout naturellement débouché sur cette décennie noire ou tragédie rouge, aux couleurs de la fumée qui aura tout détruit de nos ressources matérielles et de ce sang citoyen innocent qui ne cesse manifestement de couler sur cette terre de grands sacrifices, sur l'autel de cette liberté si chèrement payée et non encore complètement recouvrée ? Au nom de quelle raison d'état continue-t-on à toujours agir en dehors de toute logique politique et intérêt de la Nation ? Au nom de quels principes cardinaux dilapide-t-on toutes ces nombreuses ressources du pays dans le seul intérêt de conforter les hommes du système au détriment des besoins immenses des larges couches de la population ? Revenir à la raison n'est-elle pas la meilleure des solutions ? Car, toute sortie d'une quelconque impasse dangereuse mérite une très poussée analyse et une longue réflexion de tous les acteurs de la société afin de reprendre au plus vite la voie du salut, le droit chemin. Seul le verdict transparent d'une urne souveraine jamais violée ou à dessein bourrée peut sauver la situation. Sommes-nous toujours conscients de tout ce qu'on a jusque-là gâché comme moult occasions et toute une série d'opportunités pour nous remettre sur la bonne voie ou dans le giron de la vraie démocratie ? Tant que la bonne conscience fout le camp, les esprits retors restent encore dominants ! Comment donc les en empêcher ? Sinon juste les annihiler ? Ces «empêcheurs de tourner en rond» d'aujourd'hui ne sont-ils pas ces autres «inamovibles réactionnaires» d'hier, ou encore ces «potentiels anarchistes» de demain ? Sinon comment donc les considérer à leur juste titre, bonne mesure ou impact réel au sein de la société algérienne ? Ne sommes-nous pas désormais englués dans une situation où le vrai bourreau se trouve être calfeutré et dissimulé dans les guêtres d'une véritable victime ? Faut-il en rire ou en pleurer ? Ne s'agit-il pas là d'une si étrange pièce de théâtre ou très singulière comédie politique qui risque de fondamentalement tout chambouler dans la structure de l'architecture de l'archipel de nos valeurs citoyennes, celles très pérennes ? Comme dans une arène de théâtre en pleine nature qui se joue à l'air et ouverte sur nos mauvaises pratiques quotidiennes, tout le monde attend avec une grande impatience le « baisser du rideau » de cette maudite scène, pour enfin se délivrer de ce très dangereux fléau, lourd fardeau, pelotonné dans son statut passif de simple spectateur, apparemment peu inquiet de son sort et devenir. Pareilles à des bêtes domestiques parquées dans un endroit fermé et très sombre, nos pupilles dans un effort surhumain scrutent la moindre lumière, dans notre quête d'une hypothétique lueur d'espoir qui mettra fin à notre calvaire du moment. L'insupportable est-il surmontable ? La réponse dépend de notre capacité à cesser immédiatement de tourner en rond. |
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