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Constance face aux hésitations

par Abdelkrim Zerzouri

La communauté internationale oublieuse des longues souffrances du peuple palestinien ? Cela en a tout l'air quand on constate qu'elle s'est rangée derrière Israël depuis le 7 octobre dernier, date à laquelle le Hamas a mené une attaque surprise contre l'occupant sioniste. Une attaque qui a suscité une assez forte compassion au sein des gouvernements occidentaux, allant jusqu'à faire fléchir des positions de certains pays arabes. Des positions dictées par Israël, qui ne conçoit pas qu'on ne puisse pas condamner les attaques du Hamas et les morts qu'elles ont entraînés. Et les Palestiniens écrasés sous les missiles israéliens et qui font face à une situation humanitaire catastrophique due au manque de médicaments, de nourriture, d'eau, d'électricité et des plus élémentaires besoins de la vie quotidienne ? Cela s'inscrit dans le droit d'Israël de se défendre, laisse-t-on entendre.

Netanyahu a prévenu tout le monde le 7 octobre : « vous devez tous vous ranger du côté de notre droit à la défense », a-t-il presque enjoint à la communauté internationale et à l'ONU. Le moindre écart de cette position n'est pas permis. Le SG de l'ONU Antonio Guterres l'a appris quand il a « osé » déclarer lors d'une réunion tenue ce mardi 24 octobre par le Conseil de sécurité de l'ONU que «nous devons également réaliser que les attaques du Hamas ne sont pas sorties de nulle part. Le peuple palestinien a été soumis à 56 ans d'occupation étouffante». Même s'il a précisé dans ce sillage que «la situation du peuple palestinien ne peut pas justifier les attaques du Hamas, et ces mêmes attaques ne peuvent pas justifier la punition collective du peuple palestinien », les Israéliens ont crié au scandale et ont demandé, par la voix de leur représentant auprès des Nations unies, sa démission immédiate pure et simple. Le ministre israélien des Affaires étrangères a soutenu dans un message sur la plateforme X qu'» il n'y a plus de place pour une approche équilibrée. Le Hamas doit être effacé de la surface de la planète !». Des mots qui rappellent curieusement l'époque des nazis, qui voulaient, eux, effacer les juifs de la surface de la planète.

Fort heureusement, il existe des pays qui restent constants dans leur défense des droits palestiniens à la création de leur État, et n'ont pas changé de position, dont l'Algérie, l'Iran et le Koweït, ainsi que d'autres hors du monde arabe. Par quatre fois, depuis le 7 octobre, l'Algérie a montré à travers ses positions qu'Israël est l'agresseur et la Palestine est la victime, et qu'il n'y a pas de guerre Hamas-Israël, comme en parle la presse mondiale, mais un conflit Israël-Palestine, qu'il faut régler à travers la création d'un Etat palestinien qui jouit de tous ses droits, quand elle a émis des réserves à propos de la déclaration finale de la réunion de la Ligue arabe (qui a condamné les massacres de civils des deux côtés), en déclinant l'invitation du président égyptien pour assister au sommet du Caire pour la paix (qui s'est terminé en queue de poisson), ainsi qu'en émettant des réserves sur le communiqué de l'OCI sur la cause palestinienne et le boycott du discours de Duarte Pacheco lors de la 147e session de l'Union Interparlementaire (UIP) à Luanda.