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Une médiation freinée ?

par Abdelkrim Zerzouri

Quelles circonstances ont poussé le Niger à tempérer l'offre de médiation proposée par l'Algérie, quelques heures après l'avoir acceptée, une première fois ? Quand les autorités militaires au Niger ont fait part de leur acceptation du plan de médiation proposé par l'Algérie, visant à promouvoir une solution politique, à la suite de la prise des rênes du pouvoir par des militaires, qui ont renversé le président Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier, toute une machine diplomatique a été mise en branle pour joindre les actes à la parole. Dans ce contexte, le président de la République a immédiatement chargé le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, de se rendre à Niamey dans les délais les plus rapprochés possibles, à l'effet d'entamer avec les autorités nigériennes des discussions préparatoires à la médiation algérienne, mais la situation a évolué vers une crispation inattendue de la position nigérienne. Après avoir informé, par lettre officielle datée du 27 septembre, le gouvernement algérien de leur acceptation de la médiation algérienne dans la crise politique, institutionnelle et constitutionnelle à laquelle le Niger est confronté, le ministère nigérien des Affaires étrangères a souligné que son pays a « fait part de la disponibilité des autorités nigériennes à examiner l'offre de médiation de l'Algérie », mais rappelle que « la durée de la transition » sera déterminée par les conclusions d'un « forum national inclusif ».

Alors que la médiation de l'Algérie a clairement fixé dans son plan une période de transition bien précise, laquelle période de transition est au cœur des voies et moyens à sonder pour un retour rapide à la légitimité constitutionnelle, sachant que certains pays de la Cédéao, soutenus par des puissances étrangères menacent d'intervenir militairement au Niger pour la restauration de l'ordre constitutionnel.

Autant la réaction de l'Algérie a été prompte pour « engager les concertations » avec les autorités nigériennes, suite à leur acceptation de la médiation de l'Algérie, sa réaction ne s'est pas fait attendre pour « surseoir » à l'engagement des discussions préparatoires envisagées dans la crise au Niger « jusqu'à l'obtention des clarifications nécessaires » au sujet de sa mise en œuvre, dans l'intérêt du Niger, face à ceux qui prônent l'intervention militaire, doit-on rappeler.