Une journée pédagogique sur l'e-santé a été organisée l'après-midi du samedi 26 novembre en cours à la bibliothèque de la faculté des sciences exactes et appliquées de l'Université Oran 1 Ahmed Ben Bella au Campus Dr Taleb Mouard Salim (ex-IGMO) pour renseigner les différents intervenants dans le secteur de la santé sur les innovations technologiques dans la santé numérique.

Cette journée a été organisée à l'initiative de la jeune étudiante en L3 en génie biomédicale du département d'informatique, Chadli Fatima Zohra, en partenariat avec la docteure Djalila Rahali, cyberpsychologue, experte en e-santé et fondatrice et directrice du start-up Nafsiyatec (Techinnovation, Training and Entrepreneurship in Mental Health), pour promouvoir «la technologie adaptée à la santé auprès des étudiants futurs médecins et acteurs économiques dans la santé et mettre en exergue les travaux innovants des étudiants de la spécialité technologie en santé pour une meilleure adhésion à l'innovation dans le domaine de la santé». L'e-santé ou la santé numérique fait référence à l'application des nouvelles technologies à l'ensemble des activités en rapport avec la santé pour faciliter l'accès aux soins à tous et soulager le personnel soignant chargé de suivre les personnes ne pouvant se déplacer et/ou celles vivant loin d'un médecin. L'e-santé a un potentiel important dans notre pays, notamment dans les régions intérieures et dans le grand Sud qui enregistrent un grave déficit en matière de médecins spécialistes.

Dans son intervention, la jeune étudiante Chadli Fatima Zohra a mis en relief l'intérêt des outils numériques dans la gestion des soins médicaux et la surveillance à distance des patients à risque. Elle a également exposé les avancées technologiques en matière de consultations médicales à distance et de partage de données médicales. Quant à la cyberpsychologue Djalila Rahali, elle a estimé que l'e-santé demeure encore en retard par rapport à d'autres secteurs comme l'e-finance en Algérie tout en précisant que l'objectif de cet événement est de faire découvrir aux étudiants, futurs médecins et acteurs économiques dans la santé, les technologies adaptées à la santé. Djalila Rahali, qui est docteure en psychologie spécialiste en cyberpsychologie, avait lancé en 2020 la première application Android au monde pour la détection de la Coronaphobia.

Cette ancienne étudiante de l'université d'Oran, qui est la première psychologue en Algérie spécialisée en cyberpsychologie (1999) et également chercheure en cybercomportements, avait réussi grâce à la collaboration d'une équipe de chercheurs algériens, tous issus de l'université d'Oran, le défi de créer cette application Android disponible en plusieurs langues. « Cette application est née en Algérie par des Algériens et elle est hébergée en Algérie. Elle respecte les lois RGPD et HIPAA. Elle est bénéfique pour tous les adultes qui voudraient autoévaluer leurs peurs du Covid-19 et de l'impact de cette peur et du confinement sur leurs vies en général.

Tous les psychologues qui veulent se faire aider dans leurs diagnostics à distance ou en cabinet par un outil rapide et fiable peuvent consulter cette application qui a été reprise, dès son lancement, par des plateformes étrangères d'e-santé. L'application est ainsi disponible sur la plate-forme de l'Agence Régionale Ile-de-France dans sa plateforme de e-santé ainsi que la Caravane panafricaine de l'Innovation XHUMANISA, qui est présente dans une dizaine de pays d'Afrique dont l'Algérie (CHU de Bejaia, de Constantine d'Oran, etc. y figurent) ». Les chercheurs qui s'intéressent à cette nouvelle application peuvent bénéficier d'une formation gratuite en cyberpsychologie & apprentissage de l'intervention psychologique à distance.