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Bouira: 20 ans de prison pour crime

par Farid Haddouche

La cour criminelle de Bouira, en poursuivant le déroulement de sa troisième session criminelle d'appel, a prononcé avant-hier une condamnation à une peine de 20 de prison ferme à l'encontre de l'accusé R. A., pendant que le procureur général a requis une sentence de la peine capitale à son encontre.

Le mis en cause, qui a comparu à la barre, était poursuivi pour les crimes d'homicide volontaire avec préméditation, de fuite après avoir provoqué un accident et de non-assistance à personne en danger. Les faits se sont déroulés le jour du 14 octobre de l'année 2021, quand l'accusé R. A. venait de percuter volontairement avec son véhicule, la voiture de la victime L. B. qui n'est autre que son épouse. Le malheureux fait s'est passé sur la RN 5 au lieu-dit Boucheraïne, à mi-chemin entre la commune d'El Esnam et le chef-lieu de wilaya. L'accident provoqué par l'auteur a causé la mort de sa femme et de son frère H. B. qui l'accompagnait. L'auteur, non seulement il ne s'est pas arrêté pour leur apporter assistance, il a au contraire soustrait son enfant qui était à l'intérieur de la voiture et pris la fuite, en direction de la wilaya de Tizi Ouzou, où il réside. Son enfant était légèrement blessé, d'ailleurs, il l'admettra dans une clinique privée une fois arrivé dans son lieu de résidence, en évitant les établissements hospitaliers publics car enclins à le déclarer aux autorités. Par contre, il laissa derrière lui son épouse agonisante et son frère de même. Les deux victimes, une fois évacuées aux urgences du centre hospitalier Mohamed Boudiaf de Bouira, succomberont de leurs blessures. Un véritable choc, car la victime était une doctoresse en droit, enseignait à l'université et en même temps huissière de justice, en tout, une femme de droit. Tout le monde s'est posé la question de comment une famille qui donnait l'air d'être épanouie puisse connaître un destin tout aussi tragique ? Selon nos informations, la victime s'était mariée avec un homme qu'elle a cru aimer, en ayant un garçon et une fille comme fruit de cette union qui promettait. Malheureusement, les problèmes de famille surgissent. Ces derniers ont commencé par de simples disputes, puis la discorde s'aggrave en violence conjugale, jusqu'à pousser le mari à frapper sa femme, la menacer de mort, en somme une persécution continuelle. Son épouse, fatiguée de ses brimades, tenta la réconciliation en convoquant les membres de sa famille et des sages. Finalement, cette brève accalmie n'a pas duré et l'époux revient à la charge en reprenant ses offenses. Sa femme, à bout, décida d'enclencher une procédure judiciaire qui n'a malencontreusement pas dissuadé l'accusé de mettre fin à ses comportements hostiles et répréhensibles. La victime outrée et déçue de son malheureux sort, décida d'entamer une procédure de divorce qu'elle pensa être le seul moyen qui puisse la délivrer de son continuel supplice. L'époux, en ayant conscience de la nouvelle, redoubla de férocité envers elle. Jusqu'au jour fatidique, où il la surveilla quand elle partit chercher ses 2 enfants d'une école privée. En ce lieu, il l'apostropha, et la victime lui interdit de l'approcher, sous peine d'appeler les services de police. Ce qu'elle a fait, et des agents de l'ordre se sont présentés aussitôt. Mais comme le concerné a fait semblant d'être averti, les policiers n'ont pas jugé de l'arrêter. Il s'en alla et un peu plus tard, il se lança dans une course poursuite contre le véhicule de sa femme. Car, il connaissait parfaitement son itinéraire, pour l'avoir attendu sur la route, et une fois qu'il s'est assuré de son passage, il fera demi-tour pour la poursuivre et la percuter par derrière avec sa voiture. Durant le passage de son procès, tous les témoins appelés au prétoire ont confirmé la violence du mari qui a continué dans ses excès de folie, en dépit des maintes tentatives de le raisonner avec l'apport des sages et des hommes de droit, rien n'y fait. Son instabilité destructrice le mènera à causer la mort de 2 personnes, son épouse et son frère qui l'accompagnait, c'est-à-dire son beau-frère. Certes, la défense de l'accusé a plaidé le déséquilibre mental de son mandant, en précisant qu'il se soignait chez un psychiatre pour ses troubles psychiques. Mais, cette thèse qui peut être prise en considération, ne justifie pas, à elle seule, l'acte innommable qui a endeuillé toute une famille et laissé 2 enfants orphelins, heureusement pris en charge par leur oncle. L'avocat des victimes, à son tour, demandera un châtiment exemplaire à l'encontre de l'accusé qui pendant sa comparution ne cessait d'évoquer les principes de l'islam en étayant ses dires par des versets coraniques dans le but de tromper l'assistance. Mais en vain.