Le problème avait été réglé en urgence en mai dernier
quand l'ancien wali est intervenu pour rétablir l'énergie électrique après une
coupure sans préavis de la Sonelgaz. Mais
l'hippodrome ?Kaïd Ahmed' a encore été plongé dans le
noir depuis jeudi dernier. ?Plus de 150 chevaux sont menacés de mort assurée si
l'électricité n'est pas rétablie dans les plus brefs délais afin d'actionner la
pompe et les abreuver », alerte l'Association des éleveurs, dans une lettre
adressée au nouveau wali de la wilaya, Ali Bouguerra
et dont nous détenons une copie. Une vingtaine de propriétaires de chevaux
alertent, encore une fois, les autorités concernées sur le risque qu'encourent
leurs montures à cause du manque d'eau potable généré par une coupure
d'électricité par Sonelgaz qui réclamait en mai
dernier, une ardoise de 58 millions à l'hippodrome ?Kaïd
Ahmed', l'équivalent de 21 mois d'énergie électrique. «Nous sommes d'autant
plus courroucés que nous nous acquittons régulièrement de nos redevances de
4.000 dinars par mois», s'inquiète l'un des propriétaires de chevaux. «Plus de
150 chevaux, qui sont considérés comme des athlètes, ont soif et ont besoin de
boire de grandes quantités d'eau, nous sommes, encore une fois, obligés d'aller
chercher des seaux d'eau pour les désaltérer sans parler des risques de
maladies à cause du manque d'hygiène», tempête un autre propriétaire. «Des
chevaux se désaltèrent parfois directement des mares d'eaux fangeuses»,
s'alarme un docteur vétérinaire. Le président du Comité interprofessionnel de
la filière équine, a également saisi le wali de la wilaya et le ministère de
l'Agriculture et du Développement rural pour alerter sur la situation qu'il
qualifie de «catastrophique » du secteur équin dans la capitale des Hauts
Plateaux de l'Ouest. «La dissolution de la sous-direction des haras depuis des
années, a compliqué davantage la donne d'un secteur déjà moribond », écrit
Boumediene Soufiane, président du Comité
interprofessionnel de la filière équine. Aussi bien le haras national de Chaouchaoua, véritable temple du cheval, le plus grand
haras en Afrique, que l'Office national du développement équin et caprin
(ONDEEC) que l'hippodrome ?Kaïd Ahmed', le cheval,
dans sa terre originelle qu'est la capitale du Sersou,
se meurt à petit feu au plus grand dam des amoureux du plus fidèle compagnon de
l'homme depuis la nuit des temps.