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Financement occulte de la campagne présidentielle d'avril 2019: 10 ans de prison requis contre Saïd Bouteflika et Haddad

par El-Houari Dilmi

Dix ans de prison ferme ont été requis, hier mardi, par le procureur général près la cour d'Alger contre Saïd Bouteflika, frère et ancien conseiller de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika et l'ex-président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) Ali Haddad, de même que la confiscation de tous leurs biens mobiliers et immobiliers et le gel de leurs comptes bancaires.

Le procès de l'ancien conseiller à la présidence de la République Saïd Bouteflika et Ali Haddad, qui s'est ouvert, hier, au niveau de la dixième chambre pénale près la cour de justice d'Alger, est chargé de tirer au clair l'affaire de la chaîne de télévision «Istimraria TV» destinée à faire la promotion du 5e mandat du défunt président, et financement occulte de sa campagne électorale d'avril-2019. Selon l'arrêt de renvoi lu durant l'audience, Saïd Bouteflika est poursuivi pour «trafic d'influence, abus de fonction, non déclaration des biens possédés, blanchiment d'argent, financement occulte d'un parti politique et délit de recel de produits de crimes de corruption».

L'ancien président du FCE Ali Haddad est quant à lui poursuivi pour «blanchiment d'argent, financement occulte d'un parti politique, délit de recel de produits de crimes de corruption, des faits prévus et punis par les articles 32 alinéa 1, 33, 36 et 37 alinéa 1, et les articles 39 et 41 de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption».

Le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M'hamed avait condamné en première instance Saïd Bouteflika à huit (8) ans de prison ferme. Ali Haddad avait écopé quant à lui de quatre (4) ans de prison ferme, dans le cadre de la même affaire après avoir été acquitté du chef d'accusation de financement occulte de la présidentielle annulée d'avril 2019, Saïd Bouteflika avait également été condamné à verser au Trésor public un montant 3 millions de DA.

Des détails ont été dévoilés sur cette affaire lors du réquisitoire du procureur général près la cour d'Alger qui a rappelé les faits qui remontent au mois de juin 2020, en rapport avec l'acquisition d'équipements par l'homme d'affaires Ali Haddad pour le lancement de la chaîne «Istimraria TV», destinée à faire la promotion du 5e mandat du défunt président. Ali Haddad a déclaré lors du procès avoir prêté le matériel importé à Saïd Bouteflika à la demande de ce dernier. «Je n'ai aucun lien avec cette chaîne. Les équipements importés étaient destinés à Dzair TV. J'ai importé pour 220.000 euros de matériel moderne pour le direct. C'était une année avant la campagne», a-t-il expliqué.