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Elle devra être le moteur d'une nouvelle dynamique dans la ZA d'El-Hamoul: Réhabilitation de la RN 108 en attendant un projet de dédoublement

par H.S.

Source de désagréments multiples et objet de réclamations à répétition, la route reliant Oran à El-Hamoul via l'autoroute Est-Ouest est enfin dans un état digne de son statut de route nationale desservant une zone d'activité en plein essor. Longtemps livrée à elle-même, cette liaison a été enfin prise en charge en matière d'entretien et de restauration. Il faut dire que le passage, via ce segment, du circuit de la course cycliste des Jeux méditerranéens, qui se sont déroulés à Oran l'été dernier, relevant d'un parcours de 154 km entre Oran et Hammam Bouhadjar (wilaya d'Aïn Témouchent) en aller-retour, avec comme départ de «la petite reine» une course contre-la-montre à Oran, y est pour beaucoup dans cette opération de réhabilitation. Toutefois, il faut se rappeler que ce projet était au centre des doléances formulées par la population locale devant le wali en marge de la célébration de la Journée nationale de la mémoire et à la commémoration du 77e anniversaire des massacres du 8 mai 1945. En effet, saisissant l'opportunité de la présence du premier responsable de la wilaya, les habitants d'El-Hamoul, village relevant de la commune de Tafraoui, ont exprimé leurs préoccupations au premier rang desquelles la dégradation de leur cadre de vie et l'enclavement de leur petite bourgade à cause notamment de l'état de la route et du manque de transport. Ils ont eu les assurances du chef de l'exécutif local qu'une grande partie de leurs problèmes seront pris en charge à court terme, dont en premier lieu celui relatif à la route principale qui dessert leur village. C'est désormais chose faite. Il s'agit en l'occurrence d'une grande opération de réhabilitation et de modernisation de la RN 108 qui devait intervenir après l'achèvement du projet d'alimentation en gaz de ville au profit de 220 foyers de cette localité. Classée route nationale (RN), la voie reliant Oran à Aïn Témouchent via l'échangeur d'El-Hamoul à partir de l'autoroute Est-Ouest était auparavant un laboratoire grandeur nature des effets de dégradation. C'était aussi un bien triste cas d'école du non-entretien routier.

LA ROUTE FAIT PEAU NEUVE EN ATTENDANT SA MISE A NIVEAU

Tout y était: déformation de chaussée, orniérage à grand rayon, faïençage, fissuration, tassement, affaissement de rive, usure de la bande de roulement, traverses, ondulations, absence de drainage, formation de bourbier sur l'accotement, fluage de remblai, nids-de-poule... Sur plusieurs dizaines de kilomètres, depuis la bretelle d'autoroute jusqu'aux limites de la wilaya d'Oran au fin fond de la localité mi-rurale mi-zone d'activité d'El-Hamoul. Et dire que c'est une voie de communication classée par décret parmi la liste des routes nationales parce que censée remplir un certain nombre de critères. Il n'en était rien sur le terrain. Le contraste était choquant. A tous égards. Le supplice commençait dès le petit panneau d'entrée au patelin d'El-Hamoul. A partir de ce point de commencement, la route enlevait son charmant voile de RN 108 pour exposer au grand public son repoussant vrai visage de piste de tous les maux. Au bout d'à peine 300 mètres de chaussée en état pathologique complexe, dans la poussière et le vacarme des poids lourds, apparait la première micro-zone d'ombre : le petit bourg d'El-Hamoul. Une bourgade qui vit en marge du temps, bien loin de ce que l'on appelle la civilisation et la vie décente. On ne peut pourtant même pas parler de banlieue, la ville d'Oran étant à portée de vue. Relevant administrativement de la commune de Tafraoui, l'une des plus pauvres contrées d'Oran, la modeste agglomération d'El-Hamoul est sortie de l'anonymat peu à peu à la faveur de certains grands projets qui ont élu domicile dans sa zone d'activité déstructurée et désarticulée, à l'image de la grande raffinerie oranaise du sucre du groupe Berrahal et le complexe de trituration de graines oléagineuses, raffinage et conditionnement des huiles végétales du groupe SIM. Mais c'est sans nul doute surtout grâce au fameux projet de l'usine de montage automobile Peugeot (sous son intitulé officiel : Peugeot Citroën Production Algérie), pour lequel une assiette foncière de 120 hectares avait été réservée alors que ce petit territoire a gagné en notoriété. Mais les grosses annonces, pas plus que les grands sigles, ne suffisent pas pour changer la face d'une région. A fortiori lorsque les actes ne suivent pas. Entretemps, il y a eu en revanche pas mal de petites/moyennes entités industrielles et autres structures de stockage et de conditionnement qui ont émergé dans cette ZA, sans que cela s'accompagne d'un projet d'aménagement spatial et économique permettant de revaloriser l'image économique du site, de conforter les entreprises présentes et d'attirer de nouvelles implantations. Pas de programme non plus, mais plutôt des petites actions de bricolage et des initiatives privées çà et là, en matière d'aménagement et de VRD, ceci alors que le secteur tertiaire de l'économie (dit aussi secteur des services), aussi bien marchand que non marchand, quant à lui, est toujours inexistant. En parallèle, aussi, il n'y a eu aucun effet d'entrainement sur l'environnement immédiat, aucun développement socio-économique de la localité d'El-Hamoul. C'est la route, la RN 108, fraichement restaurée en attendant sa modernisation et sa mise à jour, qui devra avoir un effet d'entrainement sur la zone d'activité économique (ZAE) qu'elle dessert, laquelle aspire à se transformer en parc d'activités moderne en milieu suburbain bénéficiant de la proximité des réseaux et infrastructures de transport qui accroitra l'attractivité de la commune et attirera les différents acteurs économiques, tout en tirant la région de son immobilisme et son sous-développement ambiant.