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Un accord fuyant

par Abdelkrim Zerzouri

La lueur de la signature d'un accord sur le nucléaire iranien est-elle en train de s'éteindre ? Alors que tout semblait aller dans le sens positif, un nuage vient assombrir l'horizon à travers des déclarations contradictoires et d'accusations mutuelles entre les Etats-Unis et l'Iran, à propos des négociations en cours sur le nucléaire iranien. Et, fait peser un autre échec de ces négociations au bout de plusieurs rounds hitchcockiens. La gestion de ce dossier a toujours été très compliquée, et l'on constate que cela va de mal en pis. L'arrivée des Démocrates à la Maison Blanche, en 2021, avait laissé croire que le retour des Etats-Unis à l'accord sur le nucléaire iranien, signé en 2015 et abandonné en 2018 par l'ex-président Trump, qui a de ce fait réimposé des sanctions sur l'Iran, n'était qu'une affaire de temps, mais il semble que rien n'est acquis sur ce registre. Qui bloque aujourd'hui la signature de cet accord, qui était sur le point d'être signé entre l'Iran et les Etats-Unis, avec d'autres puissances occidentales? L'Iran, qui a grand besoin de la signature de cet accord, pour sortir de la crise économique, notamment en récupérant sa place sur le marché pétrolier et la récupération de ses avoirs financiers bloqués, un pactole de 100 milliards de dollars, qui lui permettrait de régler pas mal de problèmes sur le plan socioéconomique, voire plus encore.

Les Etats-Unis ont refusé de retirer « les Gardiens de Révolution iranienne » de la liste des groupes terroristes, que l'Iran voulait imposer lors des négociations, mais suite à l'abandon de cette condition par l'Iran, rien ne semblait déranger les Américains dans leur engagement à signer cet accord. Avant qu'Israël ne vienne bousculer tout ce qui a été accompli sur ce registre. Israël, qui a envoyé ces derniers jours le chef du Mossad à Washington, mène une campagne intensive pour empêcher la signature d'un accord entre l'Iran et les grandes puissances. Le Premier ministre Yaïr Lapid, est allé jusqu'à affirmer, dans une déclaration jeudi dernier, que « les pressions exercées par Israël sur les États-Unis dans le cadre des négociations sur l'accord nucléaire iranien avaient d'ores et déjà eu des effets positifs ». Il y a, donc, de nombreux signes qui montrent que la signature de l'accord sur le nucléaire iranien sera retardée. En attendant que d'autres parties, les Européens notamment, qui tiennent à la conclusion de cet accord à cause de la crise énergétique à laquelle ils se trouvent confrontés, puissent trouver une nouvelle fenêtre pour relancer ces négociations, les stylos sont remis dans les tiroirs.