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Les déçus d'une visite

par Abdelkrim Zerzouri

A la veille de sa visite en Algérie, prévue du 25 au 27 août, le président français Emmanuel Macron est assailli de lettres ouvertes et autres écrits et sollicitations à travers lesquels leurs auteurs tentent d'aiguillonner ce voyage selon des vœux et perceptions individuelles ou collectives de ce que doivent être les relations entre l'Algérie et la France. Dans ce cadre, treize associations qui se désignent ou qu'on désigne de la «diaspora algérienne», selon des comptes rendus médiatiques qui ont livré à l'opinion le contenu de leur lettre ouverte, exhortent le président français «à ne pas occulter la question de la dégradation des droits humains en Algérie» lors de cette visite officielle. Signalant dans ce sens des «arrestations abusives» et une «politique répressive» que le président français «ne peut pas cautionner». Ce à quoi ont répliqué des organisations et des associations nationales, qui ont demandé au président de la République française, M. Emmanuel Macron, de mettre un terme aux associations intruses, profitant de leur présence en France, pour diffuser un discours de haine et d'incitation au terrorisme parmi les Algériens et les institutions de l'Etat pour attenter à la stabilité de l'Algérie.

«Nous demandons au président de la République française d'assumer ses responsabilités vis-à-vis de ces organisations suspectes soutenues par les milieux de l'argent sale, des organisations terroristes internationales et le voisin du mal ?le Maroc'», selon les termes du communiqué rendu public à l'issue d'une réunion tenue par les membres de ces organisations et associations nationales, le 22 août dernier, dont l'objet a été consacré à la prochaine visite du président français en Algérie. Ajoutant que «cette démarche est dictée par un souci de booster les relations algéro-françaises, sur la base de la confiance et du respect mutuels, au service de l'avenir des deux peuples et de leurs intérêts communs».

A quelle voix prêter attention ? Le président français doit-il accorder crédit à ces associations qui se disent appartenir à la «diaspora algérienne», et qui l'exhortent de ne pas occulter le sujet grave de l'état actuel des droits humains, lors de sa visite officielle en Algérie ou aux associations nationales qui lui demandent de mettre un terme à la diffusion du discours de la haine par des associations (ndlr, sans les nommer explicitement) qui profitent de leur présence en France pour attenter à la stabilité de l'Algérie ? Il y a certainement d'autres parties qui l'ont sollicité sur un sujet ou un autre à l'occasion de cette visite officielle en Algérie, dont on n'entendra pas parler publiquement, mais le président français ne peut pas suivre une quelconque voie autre que celle qui lui est dictée par la mission exigée par son poste, en l'occurrence l'accomplissement et la défense des intérêts de la France. Il se trouve même certains qui, sur ce plan des intérêts de la France, se croyant mieux placés pour les distinguer, «reprochent» au président français de se tromper en sacrifiant la bonne entente avec le Maroc au profit d'un raffermissement des relations de la France avec l'Algérie !? Alors que le Maroc a carrément tourné le dos à la France en privilégiant d'autres voies de partenariats avec l'Espagne et Israël notamment. Forcément, les attentes et les intérêts qui ne sont pas les mêmes partagés par tous, mèneront à la frustration et à la déception de ceux qui se frottaient les mains derrière le dos quand le froid caractérisait les relations algéro- françaises.