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Produits pharmaceutiques: «L'Etat déterminé à défendre ses intérêts»

par M. M.

Parmi les résultats de la réforme entamée par le ministère de l'Industrie pharmaceutique, un «assainissement» dans le secteur des importateurs et des distributeurs de médicaments. Ainsi, selon le ministre du secteur, Lotfi Benbahmed, qui était hier l'invité de la Radio nationale Chaîne 3, de «890 distributeurs agréés», en application du «nouveau cahier des charges de la distribution», «nous avons aujourd'hui 286 grossistes», et «une centaine d'importateurs à 25 actuellement». «Nous avions 890 distributeurs agréés. Après assainissement, en application du nouveau cahier des charges de la distribution, nous n'avons aujourd'hui que 286 grossistes.

Nous avions plus d'une centaine d'importateurs. Aujourd'hui, nous avons 25 qui sont forcément des gens qui fabriquent des produits pharmaceutiques», a déclaré le ministre, indiquant que la même procédure a touché les importateurs/distributeurs de dispositifs médicaux. «Il était fondamental d'assurer et d'identifier chaque acteur de la chaîne des produits pharmaceutiques, qu'ils soient fabricants, distributeurs, importateurs, et exploitants», a-t-il ajouté, précisant que par le passé, «il y avait un défaut de traçabilité qui permettait des trafics de psychotropes et des phénomènes de spéculation». Toujours selon M. Benbahmed, la «plateforme numérique» du secteur de l'industrie pharmaceutique permet et oblige les opérateurs à «communiquer un certain nombre d'informations, non seulement les programmes (de production et d'importation, ndlr) mais aussi les stocks hebdomadaires».

«Pas de place aux lobbyings»

Dans le domaine de la fabrication de médicaments, l'intervenant avance le chiffre de «196 établissements» dont «31 nouvelles unités de production en Algérie» enregistrées «durant les douze derniers mois». Cette réforme, a-t-il ajouté, «a permis d'identifier qui fait quoi». «Quand il s'agit de produits pharmaceutiques, il est fondamental de savoir qui est responsable du produit pharmaceutique qui doit obéir à des normes que ce soit en matière de fabrication, d'importation et de stockage». « Dans la nouvelle Algérie, en application du programme du président de la République, nous avons expliqué à l'ensemble des multinationales présentes dans l'industrie pharmaceutique nationale que nous avions constaté des phénomènes que nous dénonçons», a déclaré le ministre.

Entre autres problèmes, l'intervenant a souligné «la surfacturation des matières premières, le non-respect de certains engagements, des prix (de médicaments) plus élevés que chez les opérateurs voisins et surtout des pratiques de certains laboratoires étrangers qui, en 20 ans de présence, n'ont pas respecté leurs engagements de production nationale ». Le ministre a évoqué le cas d'un laboratoire étranger (sans le citer nommément) qui a tenté de créer des tensions sur un produit vital comme l'insuline. « Une forme de chantage », dit-il. « Nous leur avons imposé de baisser leur prix de 20%, comme c'est le cas dans de nombreux pays.

Or, la facture d'importation de ce produit s'élève à quelque 400 millions de dollars, ce qui pèse lourd sur le budget de l'Etat et les caisses de la sécurité sociale », affirme encore Lotfi Benbahmed. « Sans rentrer dans une polémique stérile, l'Etat algérien est déterminé à défendre ses intérêts et à mettre en place une politique pharmaceutique basée sur le principe du gagnant-gagnant. (?) Nous ne sommes pas des comptoirs coloniaux où l'on déverse des produits finis à n'importe quel prix en exerçant des lobbyings », affirme encore le ministre. Sur un autre sujet, le ministre de l'Industrie pharmaceutique a annoncé que le secteur «se tourne vers l'exportation», précisant que son département organise, du 17 au 19 mai, «le 1er Salon de l'industrie pharmaceutique à Dakar, l'une des portes commerciales de l'Afrique, avec la participation de 70 laboratoires». «De nombreux accords de partenariat seront signés durant cette manifestation, avec des opérateurs locaux ainsi que des plateformes de distribution locales », annonce Lotfi Benbahmed. Pour l'intervenant, la volonté de l'Algérie « est non seulement d'exporter, mais surtout de créer un climat de confiance et de faire connaître notre industrie pharmaceutique ».