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Le vice-président du SNAPO: Elargir le champ d'activité des pharmacies d'officines

par R. N.

L'activité de pharmacie d'officine a été renforcée ces derniers mois par l'introduction d'importants actes dans la chaîne des services sanitaires, en cette période de pandémie de coronavirus. Parmi ces actes, la vaccination anti-Covid et les tests antigéniques, expliquait hier, Dr Chafik Rahem, vice-président national du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (SNAPO),sur les ondes de la radio nationale Chaîne 3.

«Nous avons pu, grâce au ministère de la Santé, participer à la vaccination (anti-Covid) des Algériens. On a aussi un autre acquis qui est le test antigénique en pharmacie, c'est ce qu'on appelle les TROD (tests rapides d'orientation diagnostique, ndlr)», a-t-il déclaré, annonçant que «d'autres tests vont être ajoutés» à la liste des activités de la profession.

L'intervenant explique que la loi n°18-11 (loi sanitaire) parle, dans son article 19, des «services liés à la santé». «Il faut absolument le mettre en œuvre. Nous avons pris du retard. La loi a été promulguée en 2018, et en 2022 les textes d'application ne sont pas encore prêts», a-t-il ajouté.

Rappelant que la corporation compte «12.000 pharmacies d'officines réparties sur le territoire national, ce qui fait que la densité est assez forte», Dr Rahem explique que « la pharmacie constitue un maillon indispensable dans la chaîne des services sanitaires, c'est pour cette raison qu'il faut lui permettre d'élargir son champ d'activité et ne pas la confiner uniquement dans la dispensation du médicament».

Il appelle, à ce sujet, à accélérer la publication des textes d'application de la loi n°18-11, qui permet aux pharmacies d'assurer certains soins et le suivi des patients. «Il faut aller vers l'élargissement de la pratique officinale et vers l'éducation thérapeutique. C'est ce que préconisent l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Fédération internationale des pharmaciens qui invitent les pays à mettre en œuvre cet élargissement de la pratique officinale », insiste-t-il, ajoutant que cela permet également de réduire la facture sanitaire et l'afflux vers les structures hospitalières.

Industrie pharmaceutique : Visibilité et traçabilité

Sur la dissociation du secteur de la santé de celui de la pharmacie, par la «création du ministère de l'Industrie pharmaceutique», l'intervenant estime que ce nouveau département ministériel créé, il y a deux années, «a offert plus de visibilité et de traçabilité, pour qu'on puisse atteindre les 70% (d'autosuffisance en médicaments), et c'est très important d'aller vers cette souveraineté sanitaire».

Selon lui, le ministère de l'Industrie pharmaceutique a démontré son utilité : «l'année passée, il y a eu l'enregistrement de plus de 500 médicaments en Algérie, cette année le ministère table sur plus 800 enregistrements», dit-il encore, soulignant que les procédures d'enregistrement ont été simplifiées. La nouveauté, selon lui, c'est l'introduction d'un cahier des charges pour l'importation des médicaments, une mesure saluée par le vice-président du SNAPO. «Le texte a été présenté en Conseil du Gouvernement. Il contient une liste de quelque 2.400 médicaments dits essentiels, et comporte de nouvelles obligations aussi bien pour les importateurs que pour les entreprises fournisseuses», explique-t-il. A titre d'exemple, M. Rahem cite une clause introduite pour la prise en charge des quantités de médicaments périmés.

Ajoutant : «Bien sûr, tout n'est pas complètement rose», rappelant à ce propos les «pénuries récurrentes de médicaments».