Les députés veulent
récolter le maximum de renseignements sur l'approvisionnement des marchés en
produits agricoles. Dans ce cadre, on apprend que l'Etat consacre aux
producteurs agricoles une subvention annuelle qui dépasse les 1.100 milliards
de centimes. Le Directeur général de l'Office national interprofessionnel de
légumes et des viandes (Onilev), Kamel Bendhif, a révélé ce chiffre, qui reflète l'importance de
l'effort de l'Etat à travers cette subvention, lors d'une séance d'audition
tenue par la Commission de l'agriculture, de la pêche et de la protection de
l'environnement à l'Assemblée populaire nationale (APN). Indiquant que cette
subvention concerne les filières agricoles stratégiques dont la régulation
incombe à l'Office, à savoir la pomme de terre destinée à la consommation, les
semences de pomme de terre, l'ail, l'oignon et la tomate industrielle qui est
transformée dans 22 unités de transformation à travers le pays. Dans le détail,
il précisera qu'une subvention annuelle de 620 milliards de centimes est
accordée aux producteurs et transformateurs de la tomate industrielle.
Une filière qui compte plus
de 3.000 opérateurs. Dans le cadre du contrat signé entre les unités de
transformation et le producteur, l'Office verse 4 DA/kg au producteur et 1,5 DA
pour la transformation, a-t-il fait savoir, précisant
qu'une autosuffisance à hauteur de 100% a été réalisée concernant la tomate
industrielle. Pour ce qui est des semences de pomme de terre, M. Bendhif a indiqué que «sa subvention ne dépasse pas 470
milliards de centimes, alors que celle accordée à la pomme de terre destinée à
la consommation a atteint 90 milliards de centimes, outre celle accordée aux
filières de l'ail et de l'oignon». Concernant la nouvelle stratégie de
l'ONILEV, qualifiée de « prospective », M. Bendhif a
relevé qu'elle s'appuie sur l'élargissement des missions de l'Office et le
développement des filières agricoles de manière à ne pas se contenter
uniquement de la politique de stockage et de déstockage du produit dans les cas
de pénurie ou d'augmentation des prix, et ce, en vue de réguler le marché.
L'ONILEV aspire à maîtriser les informations relatives aux quantités de
production des produits agricoles de large consommation, voire même connaître
avec précision la superficie cultivée en collaboration avec l'Agence spatiale
algérienne (ASAL), afin de prendre les mesures nécessaires à point nommé et
éviter l'instabilité de l'approvisionnement du marché national en faisant des
prévisions sur trois mois, a-t-il dit. Ajoutant que
«la numérisation des données au niveau de l'Office permettra d'instaurer la
transparence», le même responsable a mis en avant le renforcement des
ressources humaines à travers le recours à des compétences professionnelles en
vue d'accomplir pleinement les tâches de régulation et de contrôle. Au sujet
des préparatifs au mois de Ramadhan, le DG de l'ONILEV a affirmé que l'Office
sera un partenaire dans les marchés «Rahma» qui seront mis en place par le ministère du Commerce en vue de
permettre aux citoyens d'accéder aux produits à des prix raisonnables. Dans le
même contexte, et à l'issue de la précédente réunion, les membres de la
Commission des affaires économiques de l'APN, sous la conduite de M. Smaïl Kouadria, ont proposé «
d'auditionner des opérateurs économiques pour parer à une éventuelle pénurie de
certains produits alimentaires de base durant le mois de Ramadhan », a précisé
un communiqué de la chambre basse du Parlement. «Il a ainsi été convenu
d'auditionner le président de la Confédération des viandes rouges, les membres
de la chambre de commerce et d'industrie Mezghena-Alger
et le président de la Fédération des producteurs de pommes de terre». Procédant à l'évaluation du travail de la mission d'information
provisoire chargée d'enquêter sur la pénurie de l'huile de table sur les
marchés, les membres ont estimé que «la commission a, dans son rapport, rendu
compte des faits en toute transparence», soulignant leur détermination à
concrétiser sur le terrain les solutions proposées dans le rapport et à suivre
les préoccupations relevées, en coordination avec les opérateurs économiques,
ainsi que la mise en œuvre des recommandations citées dans le rapport de la
mission d'information». Allant plus loin encore, la commission a
également étudié la possibilité de programmer des missions d'information
provisoires sur «le lancement des projets d'investissement à l'arrêt tel que
recommandé par le président de la République et les raisons du retard dans le
lancement des projets gelés».