Il est notoire que quand les Etats-Unis d'Amérique éternuent, ce sont presque tous les pays du monde qui nouent avec la grippe. Or leur situation sociale actuelle annonce de mauvais présage car il est répété qu'un large pan de la population américaine n'arrive pas à joindre les deux bouts à cause d'une inflation qui lui scie les pieds. La flambée des prix des produits de consommation lui lie les mains et son quotidien devient de plus en plus pénible. Nous savions que des millions d'Américains étaient laissés pour compte depuis longtemps à cause de la règle du chacun pour soi, l'Etat étant essentiellement préoccupé par les artifices de la puissance pour la dominance que par le sort d'une partie de la population aux prises avec le besoin et la misère.

Ce qui est nouveau aujourd'hui est que la majorité de la population indique par un râle puissant que le rêve américain a fini par se transformer en cauchemar présageant un avant-goût de la crise qui l'a terrassé au début du 20ème siècle et alerte sur le danger qui a sérieusement ébranlé le monde.

La pandémie aidant, tous les produits marchands ont vu leurs prix tripler ou quadrupler. Tout y est dans les indices mondiaux. Blé, fer, voitures, matières premières élémentaires nécessaires au besoin du quotidien ont pris la tangente pour annoncer que des lendemains difficiles attendent tout le monde. Les maîtres mots dans les étendards des manifestations de colère dans les rues de multiples sociétés ne sont plus paix et sérénité mais subsistance à assurer et nourritures à garantir.

L'Algérie n'étant pas une grande puissance économique, loin s'en faut, n'échappera pas du creux de la vague et l'on ne peut qu'applaudir à la décision prise par les autorités publiques d'avoir restreint drastiquement les importations. Ces restrictions cependant ne s'opèrent pas sans dégâts. Des usines ont fermé et le nombre de chômeurs et de nécessiteux a augmenté. Il était inévitable de passer par cette voie. Maintenant la question est de savoir si un choix judicieux est à parfaire pour séparer le bon grain de l'ivraie en matière d'importation et à ce qui a trait aux prix soutenus pour que justice soit appliquée.