Désemparés, des milliers d'éleveurs de moutons et de
camelins, dans l'incapacité de trouver une clientèle intéressée par l'achat de
leur production de laine n'ont pas trouvé mieux que de jeter dans les oueds
cette production. Estimée en cette fin de saison à plus de 3.000 quintaux, soit
un peu plus du double par rapport à l'année précédente, la laine locale était
très prisée par des commerçants venus notamment de l'est du pays, et elle était
raflée à des prix très concurrentiels également par les tisserands de renommée
de la wilaya de Tlemcen et même des particuliers de la région. Autrefois, la
laine de mouton et plus particulièrement celle d'origine cameline ?'Oubar'' étaient prisées par les femmes au foyer qui la
transformaient après des opérations de cardage et de filage, grâce à
l'inséparable quenouille et la transformaient en de véritables objets d'art de
grande valeur, tapis, couvertures, burnous, djellabas de qualité qui
s'arrachaient à des prix d'or sur les marchés de la région. La laine, source de
revenus d'appoint pour des milliers d'éleveurs, ne trouve plus preneur en
raison du manque d'une main-d'œuvre spécialisée dans le domaine du tissage et
d'une prise en charge réelle par les pouvoirs publics.