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Le colosse
allemand et ses voisins viennent d'être frappés par une catastrophe inouïe à
laquelle ils ne s'attendaient pas. Sans prévenir, la nature avec sa folie
présente a noyé des régions entières emportant dans ses eaux boueuses biens et
personnes, laissant un bilan encore provisoire de plus de cent trente morts. Le
morbide et dramatique constat est une autre illustration du terrible déphasage
de la planète terrestre où il n'est plus seulement question d'épidémies
circonscrites dans les savanes dont sont régulièrement victimes des êtres
humains vivotant dans la famine et la misère. Les drames se multiplient en
adoptant plusieurs visages et la nature d'une férocité sans limites et sans
aucun départage semble s'être accroupie pour se soulager sur le monde entier.
C'est comme si la vie n'avait plus de contenance ou du moins elle intimait
l'ordre d'avoir un nouveau sens.
Dans le passé, à la prise de connaissance de mauvaises nouvelles qui parvenaient de contrées lointaines, on se contentait de faire mine de compassion et on pensait se suffire de déclarer une approximative solidarité. Sa faiblesse et sa vulnérabilité prédisposaient l'espèce humaine à se convaincre que le malheur n'arrive qu'aux autres et que les tuiles maléfiques pouvaient passer si elles évitaient de cogner aux très proches têtes. La nature ne l'entend plus de cette oreille. La trouille dans laquelle nous enfonce en ce moment le coronavirus et les catastrophes naturelles pléthoriques désarçonnent nos jugements pour que la vie et la mort s'épousent dans une drôle de communion dès lors que le virus et les aléas malheureux attaquent sur le terrain du voisinage immédiat ou brisent la sérénité familiale. On ne gère plus la pandémie et les vents assassins. C'est eux qui nous gèrent en nous infligeant l'atmosphère particulière des cimetières. Elle est identique à celle qui nous étreint dans les déroulements des funérailles sauf qu'aujourd'hui l'ombre des croquemitaines ne nous quitte plus d'une semelle. Elle s'est installée aux portes des demeures. |
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