Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le calvaire des cancéreux

par Bencherki Otsmane

De réévaluation en réévaluation, la réalisation d'un centre anti-cancer (CAC) à Chlef continue de défrayer la chronique. Le projet a été retenu en 2006, mais les travaux n'ont été lancés qu'en 2012. Ils traînent en longueur, quand ce n'est pas l'arrêt total pour différentes raisons dont la plus importante est financière. Dans le but de débloquer la situation, une commission ministérielle avait été dépêchée à Chlef en mars 2014 pour évaluer la situation et proposer les mesures pour reprendre les travaux du chantier. Cette commission composée de deux directeurs centraux du ministère s'est rendue sur le chantier à El Hassania, à la sortie ouest de Chlef, où elle s'est enquise de la situation de ce projet à vocation régionale. A la suite de cette visite une rallonge financière a été débloquée pour l'achèvement des structures restantes, notamment le bunker et les bâtiments principaux.

Il faut dire que des élus, des associations de malades ou la Ligue des droits de d'homme de Chlef n'ont cessé d'interpeller les pouvoirs publics sur la nécessité de prendre en charge ce dossier important pour les cancéreux dont le nombre progresse au fil des ans. On estime entre 3.000 et 4.000, le nombre de malades qui suivent des séances de chimiothérapie et de radiothérapie au niveau du Centre anti-cancer de Blida ou au Centre Pierre et Marie Curie à Alger. Bien entendu, la détresse des malades atteints de cancer est une seconde souffrance morale car les déplacements à Blida ou Alger ne sont pas de tout repos pour eux, en sus des frais de déplacements qui se font par taxis pour des raisons évidentes.

Une course entre Chlef et Blida revient au patient entre 2.500 et 3.000 dinars à raison de deux fois par mois. A cela s'ajoute le problème de la programmation des séances de chimio et de radiothérapie pour le malade, qui n'est pas toujours acquise à l'avance, en raison du nombre important de malades venant d'autres wilayas qui se soignent à Blida ou Alger et quelques fois à cause des pannes des machines. Quant à ceux ou celles qui désirent se passer des services gratuits des hôpitaux publics, faute de prise en charge dans des délais raisonnables, il faut savoir que le montant d'une séance de radiothérapie s'élève à 13 000 DA chez le privé. La direction du logement et des équipements publics (DLEP) de la wilaya de Chlef a indiqué dernièrement sur les ondes de radio Chlef que le Centre anti-cancer serait livré cette année. Seule la radiothérapie sera assurée dans un premier temps. La chimiothérapie, et d'autres soins en relation avec le cancer ne se feront pas au niveau de ce centre.