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Plusieurs
explications sont fournies pour éclairer la population sur l'inattendue crise
de l'eau qui a pris des proportions alarmantes notamment dans la capitale du
pays. Dans le flou national ambiant qui sévit et où les sévices de la pandémie
se liguent avec la crise actuelle multidimensionnelle persifleuse, les
éclairages épars n'appellent pas à la sérénité. On indique une pléiade de
raisons aussi insatisfaisantes les unes que les autres en mettant en avant une
pluviométrie récalcitrante qui a toujours un bon dos. Barrages asséchés pour
cause de pluies revêches, maintenances contraintes, canalisations boudeuses et
fuites d'eau non maîtrisées sont les faiseurs de la dégradation de la situation
présente. Mais une autre raison autrement plus tenante et plus corrosive
constitue une perversion indéniable en passe de devenir générale et autorise
une tenace appréhension.
Dans de nombreux domaines, les Algériens sont victimes d'un manque de qualification et de savoir-faire pour une gestion convenable de divers attributs nécessaires à la vie de tous les jours. Croire qu'importer de l'étranger des équipements de moyenne ou de haute technologie suffit à parfaire un investissement conséquent est un non-sens. S'en convaincre est comme si on achetait un avion sans savoir le piloter. Le plus grave est de penser que son pilotage est à la portée de tout le monde sans le préalable d'une sérieuse formation. D'autres exemples du genre sont nombreux dans l'éventail varié de tout ce qui concourt à l'activité du pays. L'inéquation entre la vitesse du modernisme et la faiblesse des qualifications humaines en Algérie comme du reste dans la majorité des pays en voie de développement engendre des pertes considérables en argent et en énergie. A défaut d'eau potable, les désappointements doivent être bus jusqu'à la lie. Peu d'entre eux ont échappé à cette vérité. Récemment encore, de hauts officiels nationaux avaient certifié que le problème de l'eau était réglé et que le désappointement qu'il imposait relevait d'un vieux conte définitivement banni. Or la culture des seaux d'eau et du jerrican revient au-devant de l'actualité. Remettre au goût du jour l'eau saumâtre si d'aventure elle serait disponible serait raconter une histoire désuète car il s'agit bien en cette matière comme dans d'autres d'un important travers dans la gouvernance et dans les gestions mal conçues qu'elle a engendrées. |
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