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Il n'ira pas aux législatives: Le FFS appelle à «concrétiser les revendications populaires»

par M. Mehdi

  Réuni samedi après-midi, le Conseil national extraordinaire du Front des Forces socialistes a voté «par consensus» la non participation du parti aux prochaines législatives prévues le 12 juin 2021.

«Le Conseil National (CN) réaffirme que les conditions de la tenue du prochain scrutin législatif du 12 juin ne sont pas réunies, et que les élections ne constituent pas la solution à la crise multidimensionnelle que vit le pays. Par conséquent le FFS ne peut pas participer à cette élection», lit-on dans la résolution du parti. Les membres du CN évoquent plusieurs raisons pour expliquer la décision du FFS de ne pas participer aux législatives. Parmi ces raisons : «l'état alarmant du pays sur les plans politique, économique et social, et les menaces qui pèsent sur sa stabilité et sa sécurité», ainsi que «la nécessité et l'urgence de concrétiser les revendications populaires, pour le changement démocratique du système et l'instauration d'un état de droit démocratique et social».

Le CN extraordinaire du FFS regrette aussi que «le discours officiel (qui) n'a cessé de diaboliser les partis politiques et l'action politique», «invite» en même temps les formations politiques «à adopter un agenda politique élaboré unilatéralement».

Pour le FFS, «la voie du dialogue tel que préconisé» par le «projet de Convention nationale» du parti est la solution la «plus appropriée pour sortir de l'impasse actuelle» et «sans confrontations».

Pour toutes ces raisons, le «Conseil National réaffirme que les conditions de la tenue du prochain scrutin législatif du 12 juin ne sont pas réunies» et que «le FFS ne peut pas participer à cette élection».

Par ailleurs, le FFS «interpelle à nouveau le pouvoir à prendre les mesures permettant au peuple algérien le libre exercice de son droit à l'autodétermination». Il appelle au «respect des libertés fondamentales», à «l'accès équitable aux médias à tous les acteurs politiques et sociaux», et à «l'ouverture d'un dialogue, sans exclusive, comme proposé par la Convention Nationale du FFS, pour convenir d'un programme politique, économique et social consensuel, avec un calendrier et un contrôle d'exécution, répondant aux revendications populaires», ainsi que «l'organisation d'élections propres, honnêtes et transparentes».

Le CN du FFS estime que sa résolution «ouvre la voie à une solution pacifique à la crise nationale» pour «renforcer le front intérieur face à un environnement régional et international agressif, qui menace son intégrité territoriale et sa souveraineté», et «interpelle les décideurs pour s'engager dans cette voie historique qui réconciliera le peuple avec ses Institutions».

La plus haute instance entre deux congrès, le CN, a «instruit la Direction nationale, les fédérations, les sections et les militants à resserrer les rangs et à se mobiliser à tous les niveaux pour poursuivre la campagne d'information et de sensibilisation de nos concitoyens sur les enjeux et les défis actuels, en mettant l'accent sur notre projet politique qui conjugue le Patriotisme et la Démocratie au présent».

Faire barrage aux «ultras de tous bords»

Lors de la déclaration à l'ouverture de la session extraordinaire du Conseil National, l'instance présidentielle du FFS considère que «l'irruption pacifique du peuple le 22 février 2019 a, non seulement, mis fin à un surréaliste cinquième mandat mais a ouvert une brèche démocratique», estimant que le parti doit «saisir cette opportunité historique pour favoriser une dynamique politique qui rende irréversible le processus de changement politique démocratique». «Loin du populisme et du nihilisme, nous devons avoir une conscience aiguë des enjeux auxquels est confronté le pays. La campagne féroce menée contre le parti par des cercles maffieux et oligarchiques, en collusion avec les islamistes radicaux, notamment à l'étranger et des partisans de la sécession et du séparatisme n'ont pour seul objectif de nous détourner de nos positions politiques traditionnelles en faveur d'une solution politique globale et démocratique», ajoute encore la déclaration de l'instance présidentielle du FFS. Mais, ajoute le document, «nous devons rappeler que la crise politique a pour origine le refus du pouvoir de toute ouverture politique et son rejet de tout dialogue politique sincère et inclusif» et que «le FFS et sa base militante ne serviront pas d'escabeau à tous ceux qui ont été à l'origine de la tragédie nationale».

Avant la décision du CN, l'instance dirigeante du parti rappelait que «le FFS est déterminé à faire barrage aux ultras de tous bords et aux castes maffieuses et compradores qui veulent la restauration autoritaire d'un système qui a conduit le pays au désastre», et «résolument engagé» pour «l'instauration d'un dialogue national, décomplexé et global, afin de parvenir à des issues consensuelles et concertées au marasme multiforme national».