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Football - Arbitrage: Des polémiques toujours d'actualité

par Adjal Lahouari

Dans le football, on trouve tous les genres de joueurs, ceux qui respectent les lois du jeu, les tricheurs, les violents et les malins, la première catégorie étant la plus petite. C'est que les enjeux de toutes sortes ont remodelé cette discipline qui, lors de sa création, devait être un divertissement pour les masses laborieuses. La société en a fait une profession grassement rémunérée, attirant un grand nombre de pratiquants. L'appât du gain a donc érodé les valeurs humaines que le football était censé véhiculer dans le monde entier. En dépit des recommandations des instances internationales et des stages de perfectionnement, l'arbitrage est toujours contesté, et notamment par les perdants, parfois à tort, parfois à raison.

Ces dernières semaines, des arbitres en Ligue 1 sont pointés du doigt à cause de certaines décisions. Et le fait que la sous-commission ait « mis au frigo » plusieurs d'entre eux, prouve qu'il y a eu bel et bien des erreurs, ce qui a poussé les clubs lésés à réagir par tous les canaux possibles.

Certains dirigeants ont même pris l'habitude de récuser l'arbitre bien avant la rencontre, une manière d'obtenir le changement, ou de lui mettre la pression si la première doléance n'est pas prise en compte. Il faut reconnaître que certains arbitres ont fauté, donnant ainsi l'occasion aux joueurs, entraîneurs et dirigeants de les dénigrer et de les rendre responsables de leurs échecs.

Actuellement, les bons arbitres sont en nombre réduit, c'est-à-dire une poignée dont l'expérience est avérée. Le problème, c'est qu'ils sont souvent sollicités à l'étranger pour diriger les compétitions internationales, ce qui réduit la marge de manœuvre de la commission de désignation. Par le passé, les arbitres se recrutaient parmi les footballeurs en retraite. Ce n'est plus le cas depuis belle lurette, et de plus en plus de jeunes s'engagent dans cette voie difficile et cible de critiques acerbes. Que reproche-t-on à ces jeunes ? Tout simplement de ne pas avoir la bonne perception sur les actions litigieuses ou considérées comme telles.

L'Algérie a toujours eu de très grands referees et la liste serait trop longue à dresser. Chaque saison, la FIFA exige des fédérations les noms de ceux qui recevront le fameux caducée si convoité. L'établissement de la liste des internationaux donne lieu à des polémiques inévitables qu'on le veuille ou pas. Car, il est certain que des « parrains » veillent à la promotion de leurs protégés, parfois au détriment d'un candidat plus méritant. C'est là l'un des aspects énigmatiques inhérent à cette opération. Il s'agit d'une pratique qui a de belles années devant elle, sauf si les instances mettaient aux commandes l'homme idoine. Etre arbitre n'est pas facile, surtout en cette période où la « championnite » fait rage où tout le monde veut gagner, même les équipes les plus faibles.

A quand la VAR en Algérie ?

Dans le monde entier, et face à ces difficultés, la VAR est venue au secours des arbitres. Certes, des fautes sont corrigées mais les contestations n'ont pas disparu tout à fait. Ce système va être utilisé prochainement en Tunisie, alors qu'au Maroc il est déjà opérationnel. En Algérie, c'est l'attente indéterminée. Pour quelles raisons ? Les experts estiment que, globalement, la VAR est un progrès appelé à se développer au fur et à mesure de l'avancement de la technologie, à l'instar du système «Goal-line» (la technologie sur la ligne de but) que personne ne conteste plus désormais. En attendant, la VAR dépend toujours des jugements humains qui ne sont pas infaillibles.

Par le passé, c'est le hors-jeu qui causait des soucis aux arbitres et à leurs juges de touche. Actuellement, et en raison de l'intensité du jeu, ce sont les fautes de mains dans la surface et les duels qui sont les causes des tourments des arbitres, car ils doivent prendre leurs décisions en une fraction de seconde. Comment, dans le feu de l'action, faire la différence entre un simple contact, un coup d'épaule, une charge loyale ou une faute ? Aussi, nous estimons que les responsables de la formation sont tenus de revoir les critères de sélection, en prenant en compte les indispensables critères, comme l'âge, le vécu footballistique, les capacités physiques et intellectuelles du candidat arbitre. La motivation et la volonté de servir loyalement le sport-roi doivent compléter ces exigences.

En France, le rugby est en avance avec des micros qui permettent d'entendre les discussions entre les arbitres et les joueurs. Il est question que le football va bénéficier de la même technologie visant à réduire les polémiques et les «dépassements verbaux» survenus entre les deux parties. C'est une avancée considérable car elle peut justifier les accusations entre les deux parties. Etre arbitre, c'est d'abord une vocation et même un sacerdoce selon les anciens. C'est, en tout cas, la condition première pour diriger un match dans l'esprit du jeu et le respect des lois. N'est pas arbitre qui veut !