Il faut d'abord souligner, qu'à l'arrêt du championnat de la Ligue 1 après la 22e journée à la mi-mars 2020, l'USB était relégable en compagnie du NAHD et du NC Magra. Ces trois clubs doivent une fière chandelle à la nouvelle organisation puisqu'ils continuent à faire partie de l'élite. Le bilan n'était guère flatteur avec 13 défaites et une défense passoire (33 buts encaissés). On se souvient aussi que le coach Nadir Leknaoui (actuellement au NAHD) a payé les pots cassés, ce qui était injuste au regard du travail effectué avec des joueurs de niveau moyen.

En outre, les joueurs n'ayant eu aucune motivation, leur rendement a laissé à désirer, ce qui est dans l'ordre des choses dans le football national. De leur côté, les dirigeants avaient expliqué que le manque de moyens financiers est à l'origine de cette situation. Au sein du club, les mois de confinement ont été propices à une réflexion globale visant à éviter du mieux possible la répétition d'un tel scénario. En conséquence, les dirigeants ont ratissé large lors du mercato, avec douze recrues pour quatre départs seulement. En outre, le coach connu Moez Bouakaz a été installé à la barre technique, épaulé par le directeur sportif Houhou. Le retour des enfants de la ville, tels Khoualed, Lakhdari et Heriet a sans doute contribué à booster les autres joueurs, attirés par le projet élaboré par les responsables du club. Au terme de la 6e journée, le team des Ziban pointe au septième rang avec 8 points. Certes, il s'agit d'un classement provisoire qui subira des changements après la mise à jour totale du calendrier, mais cette position est tout de même réconfortante pour un club visant essentiellement le maintien. Ce match face à la JSK était impatiemment attendu pour constater de visu le réel niveau de cette équipe. Grosso modo, il y a du bon et du moins bon. Dans la colonne positive, on relèvera cette solidité de la défense, ce qui nous change de celle de l'exercice écoulée. La présence d'éléments chevronnés tels Khoualed, Boufligha, Abdi et du gardien Allaoui explique, en grande partie cette sûreté défensive, d'ailleurs à l'origine des bons résultats actuels. En effet, ce secteur n'a encaissé que deux buts en six matches, ce qui constitue une excellente moyenne, meilleure en tout cas que celles affichées par des équipes mieux nanties et plus prestigieuses. La rencontre entre l'USB et la JSK n'a pas atteint le niveau espéré par les puristes, car les deux formations voulaient éviter la défaite. Du côté des Canaris, cela aurait fait mauvaise impression après les deux succès face à l'ASO et contre l'Union de la Gendarmerie du Niger, alors que les poulains de Bouakaz entendaient conserver leur invincibilité à domicile. Cependant, et sous l'œil vigilant de l'excellent arbitre Bendjahène, tous les joueurs se sont dépensés sans retenue, ce qui a débouché sur de nombreux duels. Les styles étaient évidemment différents. A la meilleure technique collective des Kabyles, les Biskris ont affiché une étonnante solidarité, avec des attaques et des mouvements de replis rapides. Ils ont été récompensés par un but signé Chibane d'une reprise de la tête. Le coach de la JSK Bouzidi a alors décidé de donner de la voix, et cela s'est avéré payant puisque, pressés dans leur surface, les locaux concédèrent l'égalisation dont l'auteur n'était autre que le défenseur Boufligha. L'équipe biskrie a tout tenté pour reprendre l'avantage, mais ses carences techniques dans le camp adverse, avec de nombreuses pertes de balles, ne lui ont pas permis d'arriver à ses fins. Dans le dernier quart d'heure, le repli de la JSK, qui voulait gérer le résultat, a fourni aux Biskris des opportunités qu'ils n'ont pas su saisir. En somme, le capitaine Khoualed, avec ses dégagements à l'emporte-pièce, symbolise en quelque sorte le style et le recours aux expédients, alors que certaines séquences dans la relance et au milieu démontrent qu'il y a des vertus à exploiter à bon escient. C'est au coach Bouakaz à remédier à cette situation en canalisant l'énergie de ses poulains, car la débauche d'énergie, si elle apporte parfois quelques victoires éphémères, est synonyme de fatigue et de blessures.