Au point où sont les choses, dans notre malheureux monde arabe, l'hypothèse n'est pas aussi farfelue qu'il ne paraîtrait à première vue et une clause secrète pourrait bien figurer dans le deal conclu, récemment, entre le roi du Maroc Mohammed VI et Donald Trump, le président des Etats-Unis pour encore un mois : ainsi en échange de la reconnaissance américaine de la « marocanité » du Sahara Occidental, la normalisation des relations entre le royaume chérifien et l'état sioniste pourrait bien inclure l'ouverture d'un consulat d'Israël à Laâyoune ou Dakhla, dans le Sahara Occidental annexé, il y a 45 ans par le Maroc.

Une quinzaine de pays dont Djibouti, la Guinée-Bissau, les Iles-Comores, Sao Tomé-et-Principe, la Gambie et Haïti, il y a environ une semaine, viennent d'ouvrir des représentations diplomatiques à Laâyoune ou Dakhla alors qu'aucune communauté appartenant à ces pays ne vit dans ces zones. (Selon le site d'information marocain d'opposition «Le Desk», nombre de ces Etats ont ouvert leur consulat en contrepartie d'aides financières ou matérielles). Alors posons-nous la question qui déconcerte : pourquoi pas Israël ?

Il n'y a pas, à notre connaissance, de juifs qui habitent au Sahara Occidental, mais au point où sont les choses dans notre malheureux monde arabe, cela ne constituerait en rien une entrave à l'ouverture d'un consulat de l'Etat hébreu à Laâyoune ou Dakhla, au regard de la stratégie « sans états d'âme » mise en branle par le ministre des Affaires étrangères marocain et confortée, certainement, par son homologue israélien. Néanmoins, ceux qui ont suivi les informations sur les chaînes de télévision marocaines, ces derniers jours, auront remarqué que c'est la reconnaissance par Donald Trump de la « marocanité » du Sahara Occidental qui est mise en avant et pas du tout la normalisation avec Israël, que les autorités marocaines essaient de faire passer, en douce, vis-à-vis de leur opinion publique pour des raisons que tout le monde comprend...