Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Un décret pour mettre un terme à l'anarchie: Du nouveau pour les zones industrielles

par Houari Barti

Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a annoncé hier à partir de Djelfa la signature prochaine d'un décret exécutif portant organisation des zones industrielles. Un texte dont l'objectif premier est de mettre un terme à ce que le Premier ministre a qualifié «d'anarchie» que connaissent actuellement ces zones industrielles.

«Nous sommes sur le point de signer un décret exécutif portant organisation des zones industrielles, qui connaissent une certaine anarchie», a déclaré M. Djerad lors de l'inauguration, dans le cadre de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Djelfa, d'une usine de recyclage de papier à Aïn Ouessara, récemment raccordée au réseau électrique. M. Djerad a affirmé à ce propos que le gouvernement» veillera à la répartition transparente et à l'organisation rationnelle du foncier industriel», avant de promettre que «les superficies octroyées par le passé à de nombreuses personnes sans jamais être exploitées seront récupérées et attribuées à de véritables investisseurs». Il a annoncé, dans ce même ordre d'idées, l'ouverture de filiales bancaires dans ces zones, à l'instar de ce qui est en vigueur dans de tels espaces à travers le monde.

Abordant la politique industrielle du gouvernement, M. Djerad soulignera tout d'abord que l'Algérie dispose de «toutes les potentialités et les compétences humaines nécessaires pour promouvoir l'industrie de transformation, petite et moyenne, afin de satisfaire ses besoins nationaux». Une ambition réaliste qui pourrait légitimement permettre à notre pays de prétendre à une place dans le marché extérieur, notamment africain, «en mettant à profit la place et la profondeur africaine de l'Algérie», a-t-il préconisé, avant de rappeler le «rôle joué par notre jeune nation, depuis la glorieuse Révolution de libération, dans l'indépendance de nombreux pays frères du continent».

Soulignant, à ce propos, «la vision stratégique» du président de la République en ce qui concerne le continent africain, M. Djerad a insisté sur l'importance de la contribution de l'activité commerciale et industrielle des investisseurs algériens, qu'ils soient du public ou du privé, à sa concrétisation.»Le Gouvernement œuvre pour l'encouragement de la petite et moyenne entreprise, et l'Algérie possède les compétences requises pour ce faire», a assuré Abdelaziz Djerad, qui était accompagné par le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, et le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid. Il a, par ailleurs, mis en exergue «la stratégie nationale pour la promotion de la petite industrie», à travers, a-t-il dit, «l'accompagnement et le soutien des jeunes porteurs de projets durant leurs premiers pas, jusqu'à la création de grandes sociétés», a-t-il soutenu.

Au cours de sa visite, M. Djerad a procédé à l'inauguration d'une unité industrielle privée de transformation de papier dans la zone industrielle d'Aïn Ouessara (à une centaine de km au nord du chef-lieu de la wilaya). Sur place, M. Djerad a «souligné l'importante contribution attendue de cette unité dans le soutien de l'industrie de transformation, notamment en matière de couverture des besoins du marché national en produits locaux, et partant la réduction de leur facture d'importation (en devises)». Selon la fiche technique de cette nouvelle unité, la première étape du projet a été affectée d'une enveloppe de 2,1 milliards de DA, dont 1,3 milliard DA destiné pour l'acquisition des équipements et 800 millions de DA pour la réalisation des structures de base. Un investissement qui a assuré 150 emplois directs. Après la mise en service effective de la chaîne de production de papier, il générera, durant sa 2ème étape, prévue à l'horizon 2022, pas moins de 180 emplois. Cette 2ème étape a été affectée d'un montant de 2,8 milliards de DA, dont 2,5 milliards destinés à l'acquisition de machines et outils de production et 300 millions pour l'extension de la base du projet. En tout, cet investissement privé coûtera 4,9 milliards de DA.

Priorité pour la santé

M. Djerad a par ailleurs procédé à la pose de la première pierre du projet de réalisation dans la commune de Djelfa d'un centre de lutte contre le cancer avant de donner le coup d'envoi officiel des travaux. Il a également ordonné la baptisation de l'hôpital de 60 lits d'El Birine, dont les travaux sont achevés, du nom du défunt moudjahid colonel Ahmed Bencherif. «Cette démarche vient en reconnaissance du rôle de cet enfant de la région et de ses sacrifices consentis pour le pays», a indiqué Djerad. Après un exposé, qui lui été présenté sur l'état des lieux du secteur local de la santé, en terme de structures et de projets en réalisation, le Premier ministre a souligné la «priorité absolue» accordée à la «relance du secteur de la santé», dont particulièrement «après la mise à nu de faiblesses dans la gestion sanitaire, suite à la pandémie du nouveau coronavirus, requérant une révision, en vue d'une amélioration du service de santé publique», a-t-il assuré.

A l'issue de cet exposé, Abdelaziz Djerad s'est engagé à l'amélioration des prestations sanitaires offertes aux citoyens de la région. «Nous allons assurer à la wilaya toutes les conditions susceptibles d'améliorer les prestations sanitaires offertes aux citoyens et nous poursuivrons progressivement la remise en exploitation de tous les hôpitaux et cliniques, au niveau des zones d'ombre et des villages», a-t-il promis, plaidant pour l'»impératif renforcement du secteur par l'encadrement humain requis, en matière de staffs médicaux et de sages-femmes notamment», a-t-il indiqué.