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En attendant un éventuel
relogement qui tarde à venir, beaucoup de familles oranaises vivent sous le
spectre d'un effondrement. L'approche de la saison des pluies ne fait
qu'accentuer cette crainte. C'est le cas des familles habitant au 36 rue
Khalifa Benslaem dans le quartier de Choupot, qui
vivent depuis plusieurs années au rythme des effondrements partiels. Les
services du CTC ont, à cet effet, effectué une expertise et classé l'immeuble
en question dans la case rouge, signalant un danger imminent. Le rapport du
CTC, daté du 21 juillet 2016, stipule clairement, après constat sur place, que
« la stabilité générale de la bâtisse sous les charges statiques est remise en
cause et que de nouveaux désordres peuvent surgir au fur et à mesure et que la
bâtisse est actuellement passée à la case rouge ». Ce constat a été fait,
signalons-le, après l'effondrement des plafonds au 1er étage. Selon les
habitants, cette expertise signifie une évacuation immédiate de l'immeuble
avant que ne survienne une catastrophe. La situation des familles qui logent au
niveau de cette rue populaire est particulièrement dramatique au regard de
l'état de délabrement dont souffre leur vieux bâtiment datant de l'époque
coloniale. Des murs fissurés, des toits effondrés, une terrasse présentant un
important affaissement, risquant de s'aggraver sous l'effet des intempéries de
la saison hivernale, qui s'annonce rigoureuse, selon les prévisions
météorologiques. Un tableau peu reluisant qui s'offre au regard des visiteurs
de ce bâtiment «qui ne tient debout que par le volonté
divine», soulignent les habitants de la bâtisse qui n'ont guère cessé d'alerter
les autorités de la commune et de la wilaya d'Oran sur les dangers qui les
guettent à longueur de journée en habitant une telle bâtisse. « Nous vivons
avec le stress et nous craignons, d'un jour à l'autre, la chute de ce qui reste
de cet immeuble », assure M. Meghrad Abdelkader, un
des habitants de l'immeuble. Vivant sous la menace de mort, ces habitants n'ont
pas omis d'affirmer que le lieu a fait l'objet de la visite et l'expertise de
plusieurs instances dont la protection civile, le CTC, la daïra, etc., et
toutes les conclusions ont plaidé pour l'évacuation immédiate des lieux. Un
deuxième effondrement survenu en 2017 n'a fait qu'accentuer les craintes des
habitants, obligés de fuir les lieux à la moindre petite averse. « Le plus
désolant, c'est que des immeubles mitoyens qui présentent moins de risque ont
été évacués et les familles relogées, alors que nos familles qui vivent sous la
menace quotidienne d'un effondrement attendent un relogement depuis plus de
quatre années », assure notre interlocuteur. Nous nous sommes déplacés sur les
lieux pour constater de visu l'état réel de l'habitation.
En y pénétrant, vous seriez saisis par une peur sans précédent, tellement la bâtisse ne tient qu'à un fil. « Voilà où nous attendons la mort », soupire une dame en nous exposant les rapports des expertises établis par divers services. «Nous n'avons d'autre espoir qu'une intervention du wali pour nous délivrer de cette peur permanente de nous retrouver sous les décombres. Les responsables concernés doivent agir en urgence avant qu'il y ait mort d'homme, car la menace est là, omniprésente. Nous espérons être intégrés dans la prochaine opération de relogement», concluent les habitants de cette bâtisse. |
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