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Bouira: Les transporteurs crient leur désarroi

par Farid Haddouche

Les transporteurs de la wilaya de Bouira haussent le ton et font savoir clairement que leur profession court vers une faillite totale si d'autres mesures pour relancer les activités ne sont pas prises dans l'immédiat, car cette activité est leur seul gagne-pain. Ce qui les a conduits à se déplacer au siège de la direction des Transports, afin de porter leurs doléances. De par leur affirmation, ils sollicitent les responsables concernés à prendre en considération leur désarroi, en les impliquant dans d'autres décisions après le déconfinement. Car préviennent-ils : «notre situation financière est très critique après 3 mois d'inactivité et de chômage forcé». Les 2.000 transporteurs recensés dans la wilaya de Bouira se sont interrogés, également, sur l'indemnité des 10.000 DA décidée par l'Etat et qui a été décriée par ces derniers. «Nous sommes à plus de 2.000 transporteurs, nous constatons que seulement 453 parmi nous, bénéficient de cette aide », s'est offusqué l'un des transporteurs frondeurs. Nous saurons par la même occasion que la première liste des bénéficiaires de l'aide des 10.000 DA sera suivie d'une deuxième liste, dans si peu. Selon le président de l'Association des transporteurs de la wilaya de Bouira, les transporteurs, notamment, les chauffeurs de taxi, vivent une situation très instable, suite à un arrêt de travail de 2 mois.

D'autre part, au niveau national, le responsable de l'Organisation nationale des transporteurs algériens, Hocine Bouraba, a déclaré que l'impact direct et indirect de la hausse du prix du carburant retombera - selon son estimation - sur les transporteurs plus que sur d'autres, à des taux variant de 10% à 40%, appelant ainsi les pouvoirs publics à ouvrir des ateliers de réformes réelles et structurelles pour le secteur. Le transport privé, qui, selon lui, est proche de la faillite en raison de l'accumulation de charges et de négligences, et du fléau créé par l'épidémie.

Ainsi, le syndicat demande que l'augmentation des prix du carburant doit s'accompagner de celle du prix des billets de transport et que le gouvernement doit intervenir pour étudier les demandes. Ce syndicat estime que pour faire face aux augmentations, il faut prendre un certain nombre de mesures immédiates qui améliorent le climat d'activité et le rendent plus efficace. Et que toute augmentation est supposée correspondre à la taille de la charge de travail, étant donné que les transporteurs n'ont pas augmenté le prix depuis 3 années consécutives, malgré les accumulations financières et fiscales et les hausses des prix du carburant, depuis 2015.

Le même coordinateur de conclure que «plus le gouvernement répondra aux demandes d'allègement des charges et accorder les concessions convenues entre les partenaires sociaux, plus les prix seront favorables aux citoyens». Le syndicat aspire à des mesures viendraient réconforter les transporteurs privés.