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C'est un véritable cri de
détresse que vient de lancer le Syndicat national des pharmaciens d'officines
(SNAPO). Ainsi, le syndicat a tenu à alerter sur les difficultés auxquelles se
trouvent confrontée la majorité des pharmacies d'officine, notamment celles qui
se trouvent à l'intérieur du pays. Aux yeux du Syndicat et les membres de la
corporation, la revalorisation de la marge bénéficiaire et les facilités
fiscales, déjà promises, relèvent aujourd'hui, plus qu'hier de l'urgence. Et
ce, afin d'éviter la faillite totale de la majorité des pharmaciens. Messaoud Belambri, président du SNAPO, alerte les pouvoirs publics
sur la lenteur relative au traitement des dossiers des pharmaciens
conventionnés, par les services de la CNAS et la CASNOS, notamment en cette
période de crise sanitaire, due au Covid-19. Et suite aux mesures de
confinement imposant la mise en congé d'au moins 50% des personnels des
institutions et administrations publiques. Pour Belambri
les dossiers qui « devaient être traités dans des délais de 15 jours, sont pour
la plupart traités après 2 à 3 mois». Sachant, dit-il, que les pharmaciens ont
de lourdes tâches et charges liées à la convention du tiers payant, qui
constitue un travail administratif énorme pour l'officine et qui nécessite la
mobilisation de moyens humains matériels et techniques conséquents . Ces tâches
administratives supplémentaires constituent de grandes charges pour l'officine
et pèse lourdement sur son budget et son fonctionnement. « On paye 5.000 DA,
par mois notre accès à Internet à Algérie Telecom, un tarif professionnel, pour
le traitement des dossiers de tiers payants ». Le confinement a également
réduit le mouvement des personnes et ceci a impacté, selon Belambri,
les pharmacies sur le plan financier. « Le chiffre d'affaires de la majorité
des pharmacies a baissé en moyenne de 40 à 70 %, notamment celles qui se
retrouvent dans des régions éloignées, loin de la ville ». Et de préciser que
cette baisse de chiffre d'affaires entraîne, automatiquement, des difficultés
sur le plan du recouvrement, car les créances des fournisseurs de produits
pharmaceutiques doivent être honorées. Selon, le Dr Belambri
«80 % des pharmacies sont au bord de l'asphyxie». A cela s'ajoute, dit-il, le
problème de la marge bénéficiaire, qui est calculée, selon les pharmaciens, «
en fonction de conditions qui n'existent plus». Selon une étude réalisée par
l'Ordre des pharmaciens d'Alger, « cette marge est dérisoire, c'est une moyenne
de 22% sur le prix d'achat et représentant une moyenne de 18% sur le prix de
vente. Cette étude a démontré qu'avec une moyenne de 10 à 12% de charges à
payer, le pharmacien ne gagne en définitive qu'entre 5 à 6% avant de
s'acquitter de ses impôts. Il y a donc, selon le SNAPO, une urgence de la
révision du décret de 1998 relatif aux taux des marges qui aujourd'hui est devenu
désuet, face à des prix de certains médicaments. « Le Paralgan
vient de passer à 70 DA ! Bientôt il ne restera plus que la marge la plus
réduite», dénonce un pharmacien. «Ces marges n'ont pas changé depuis une
dizaine d'années, ce qui a pénalisé les pharmaciens en raison de la dévaluation
du dinar, en dépit des promesses des responsables qui se sont succédé dans le
secteur», regrette Belambri. Ce dernier tire la
sonnette d'alarme: «un nombre important de pharmaciens
sont en difficulté, les comptes bancaires de certains pharmaciens sont déjà
bloqués » a-t-il alerté.
Les pharmaciens plaident pour l'allégement des charges fiscales Un point très important est celui de la fiscalité, qui dans ses modalités actuelles pénalisent fortement le pharmacien par rapport aux autres activités commerciales et professions libérales, ajoutent les pharmaciens. « La fiscalité de la pharmacie doit être envisagée à la lumière de ses conditions d'exercice. Le pharmacien d'officine est le seul, parmi les professions libérales et les commerçants, à payer réellement ses impôts». Et d'ajouter au moment même où peu de commerçants payent leurs impôts, l'officinal par contre, est contrôlé en amont par ses factures d'achat et en aval par les montants virés par les Caisses. Donc les possibilités d'évasion fiscale sont pratiquement nulles. De plus, précise-t-il, il est également le seul professionnel à travailler à 100% en Algérie. Donc, le pharmacien est obligé de payer les acomptes provisionnels vis-à-vis des Impôts, ainsi que les payements mensuels liés à la TAP et TVA. Sans parler des prélèvements opérés sur les salaires des employés. Selon un pharmacien, « les professions libérales viennent d'obtenir le report des déclarations prévues, lesquelles auraient permis de mieux cerner leur activité ». Et d'ajouter : « pourquoi pas un abattement de l'IRG, compte tenu de la situation réelle, au profit de l'officinal ». |
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