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Sofiane Djilali - Constitution : il faut un texte consensuel

par Z. Mehdaoui

Le président de Jil Djadid, Sofiane Djilali, a affirmé, hier, que le projet de Constitution, rendu public récemment par la présidence de la République, doit déboucher sur un texte consensuel. « Il faut qu'on arrive à avoir un document qui ne soit pas une Constitution pour un homme mais une Constitution pour un pays afin d'organiser les institutions et leur fonctionnement et mettre les bases pour la construction d'un état de droit », a déclaré Sofiane Djilali.

S'exprimant sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale, Sofiane Djilali affirme que le projet de Constitution est « bon» du moment qu'il ouvre des perspectives.

« Le projet de Constitution présenté a un certain nombre de qualités parmi lesquelles il donne des garanties constitutionnelles pour les libertés individuelles et collectives », a déclaré l'invité de la chaîne 3 qui soutient qu'il y a là des éléments très positifs et des avancées indéniables en faisant référence notamment au rééquilibrage au sein de l'exécutif. Sofiane Djilali dira à ce sujet que «nous ne sommes plus face à un Premier-ministre coordinateur du gouvernement, qui défend un programme du Président, qu'on ne lit jamais et qu'on ne voit jamais, mais devant un homme assumant le programme d'une majorité, gouvernant avec l'appui des partis politiques majoritaires à l'Assemblée ».

L'autre aspect positif soulevé est celui relatif au fait que le président de la République ne puisse plus légiférer par ordonnances, et donc, n'a pas à interférer dans les prérogatives du pouvoir législatif. Dans le même ordre idée, M. Sofiane Djilali fait état, également d'une avancée, «bien que timide», pour ce qui concerne l'indépendance de la Justice.

«Une porte s'est entrouverte», observe-t-il, jugeant, toutefois, qu'il y a lieu «d'aller plus loin».

Pour lui, il faut que l'Algérie puisse avoir un système judiciaire indépendant et crédible, assurant la sécurité des citoyens, des intervenants économiques et à ses partenaires.

Ce qui importe le plus, tient à souligner l'intervenant, c'est l'application dans les faits de cette nouvelle Constitution, autant, ajoute-t-il, pour ce qui concerne le respect des libertés, celui des activités politiques que des droits civiques en général.

Se déclarant contre l'institution d'un système parlementaire, le président de Jil el Jadid considère qu'un tel choix ne devrait être possible qu'en prenant en compte les réalités endogènes, d'une trajectoire historique, estimant que «l'Algérie n'a pas été préparée pour cela».

«On a été surpris», déclare, d'autre part, M. Sofiane Djilali, à propos de la «nouveauté» contenue dans le projet de Constitution, limitant désormais les mandats pour l'ensemble des élus. « Il faut rajeunir les deux chambres parlementaires », dira l'invité de la radio qui souligne qu'il existe des députés et des sénateurs qui occupent les lieux depuis 25 années, voire même 30 années.

Il propose, en effet, d'appliquer de manière rétroactive l'article sur la limitation du mandat des élus à tous les membres de l'APN et du Sénat, qui y siègent «depuis plusieurs décennies», afin rajeunir la classe politique.