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Tébessa: Stah Guendis et ses carences

par Ali Chabana

Quelque part à la limite administrative de la wilaya de Khenchela se situe la commune rurale de Stah Guentis, territorialement dépendante de la wilaya de Tébessa. Sur 1.124 km2, la commune de Stah Guentis compte quelque 4.500 habitants, soit une densité très faible de près de 4 habitants/km2. Une région à vocation agropastorale, longtemps affectée par le terrorisme durant la période de la décennie noire, provoquant un exode rural massif vers les centres urbains les plus proches, El Ogla, Mazraâ ou encore Chéria. Les activités agricoles seront abandonnées et les terres désertées.

La dernière visite effectuée par le wali Attallah Moulati dans la daïra d'El Ogla a révélé tout le retard que la localité accuse et ce, dans tous les domaines. Le chef de l'exécutif de la wilaya s'est rendu compte lui-même d'une situation de précarité multiforme dans laquelle vivent les gens de Stah Guentis. Il fallait donc prendre des mesures immédiates, à commencer par l'octroi d'un lot supplémentaire de 15 logements ruraux, ouvrir une antenne administrative. Le wali a aussi ordonné le forage d'un puits profond afin de résoudre un tant soit peu le déficit en eau potable, la réhabilitation de l'école et de la route. Stah Guentis, Ghrab, Bejen, Grigueur, Ogla Malha, Saf Saf Ouesra, douars et mechtas, sont autant de zones d'ombre qui ont peu ou pas bénéficié des programmes de développement des populations locales. Tel un fardeau traîné vers le bas, les projets de la wilaya, à cause de dysfonctionnements enregistrés dans les différents plans d'action mis en place ces dernières années, sont dans un état de pauvreté en ressources humaines qualifiées.

Or aujourd'hui il faudra trouver d'autres mécanismes de gouvernance pour que justement ces zones d'ombre disparaissent ou soient réduites. En d'autres termes, les autorités de la wilaya et dans le cadre de la nouvelle stratégie choisie par les pouvoirs publics devront opter pour plus d'harmonie et de cohérence dans leurs démarches de gestion envers les localités dites rurales, peu pourvues en structures et équipements sociaux, dans l'éducation, la santé, le transport, l'habitat rural, entre autres. Les nombreuses sorties entreprises par le wali en compagnie des membres de l'exécutif s'inscrivent dans cette optique et aussi l'opportunité pour les habitants des zones éloignées afin de soulever leurs préoccupations essentielles, quand on sait que l'absence caractérisée des assemblées élues, qui souvent se manifestent uniquement à travers leur déliquescence, ne fait qu'agrandir le fossé avec les administrés, livrés à eux-mêmes et parfois sans moyens de recours.