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Vient de paraitre: «Si le football oranais m'était conté»

par Adjal Lahouari

Déjà auteur de la «Saga du football algérien » éditée en 2010, et plus récemment des deux tomes de la « Saga du football oranais » retraçant l'histoire de ce sport populaire de 1894 à 2010 qui ont obtenu un franc succès auprès du large public sportif, Lahcène Belahoucine est allé, cette fois, au fond des choses. En effet, grâce à ses longues et minutieuses investigations, il a restitué, au détail près, le cheminement des clubs d'Oran, ce qui a donné naissance à ces « Sagas », cette fois personnalisées dont la parution figurait au premier plan de ce « romancier » de l'histoire footballistique. Il est évident que cette œuvre gigantesque à nécessité des années de recherches, de recoupements rigoureux garantissant l'authenticité des évènements ayant jalonné les longs parcours de ces clubs avant tout de fibre nationaliste, en droite ligne de la création de l'Etoile Africaine de Messali Hadj, et des revendications des grandes figures historiques algériennes. Expropriés sur leur propre terre et exploités sans état d'âme par le colonialisme français, les Algériens, grâce à ce football ayant pris racine à Oran en cette fin du 20e siècle, ont pu s'exprimer et retrouver une grande partie de leur dignité. Tout comme la langue, ils ont fait du football leur second « butin de guerre ». On aura compris que c'est le premier message qu'a voulu transmettre Lahcène Belahoucine en retraçant l'histoire détaillée des clubs oranais. Sa seconde préoccupation - et non des moindres - était de reconstituer les fragments des faits et des évènements tombés dans l'oubli à cause de la vie trépidante dite moderne, avec ses nouveaux besoins et ses occupations quotidiennes. Pour atteindre cet objectif, il a adopté la même démarche appliquée dans ses précédents ouvrages, c'est-à-dire une rectitude exemplaire. Ainsi, sur certains sujets dits sensibles, il a fermement démenti les allégations sans preuve, sur la lancée sur les réseaux sociaux il y a déjà belle lurette. Pour résumer le travail englobant tous les clubs d'Oran, on dira que Lahcène Belahoucine a libéré l'histoire sportive de la capitale de l'Ouest, placée sous séquestre, on ne sait trop pourquoi. Double conséquences, il a réparé les dommages causés injustement et rendu hommage à tous ses hommes dont l'œuvre a été méconnue.

ncontestablement, la parution de ses « Sagas » sera d'un effet bénéfique et salutaire pour tous les sportifs. Parallèlement à sa conférence débat qui se tiendra le samedi 29 février 2020 au siège de l'APC d'Oran, Boulevard de la Soummam à partir de 14h00, l'auteur de ces « Sagas » va exposer une centaine de posters des équipes et des figures les plus marquantes de ces clubs. C'est l'USMO, club doyen d'Oran, qui ouvrira le cycle appelé à connaître un grand succès populaire. A notre avis, il s'agit là d'une grande « première ». On rappellera que c'est le club « Noir et Blanc » né à Tahtaha en plein cœur d'Oran, qui a été le premier à combattre, par le football et la pensée, les méfaits du colonialisme. Par la suite, les autres associations musulmanes se sont engouffrées dans la brèche ouverte par l'USMO. Ce « droit d'aînesse » lui vaut d'être le premier club à être présenté au public. Les jeunes sauront désormais qu'il y avait de courageux pionniers, animés d'une fois inébranlable, utilisant intelligemment le football comme arme dissuasive contre la « hogra » du système colonial. Après l'USMO, ce sera le tour des autres clubs, également révolutionnaires, ayant contribué à l'éveil nationaliste. Aussi, on ne félicitera jamais assez Lahcène Belahoucine d'avoir écrit ces « Sagas » très instructives, parce qu'elles éclairent le côté peu connu du football oranais. Après la disparition des sportifs, véritables « mémoires » qu'a connues la ville, voilà sauvée pour toujours l'histoire de ces clubs fédérateurs dont le rôle n'est plus à souligner.