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Ils réclament leurs «droits bafoués»: Marche des imams

par M. Aziza

  Grèves, rassemblements dans les espaces publics et des marches, le gouvernement de Abdelaziz Djerad fait face depuis son installation à une grogne sociale qui ne fait que grandir au fil des jours.

Après la grève et la marche des enseignants du primaire et après le débrayage du personnel navigant (PNC) d'Air Algérie, hier c'était au tour des imams qui sont sortis dans la rue pour réclamer leurs «droits bafoués».

Des imams venant de différentes wilayas du pays se sont rassemblés hier devant la centrale syndicale de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) à Alger, pour entamer initialement une marche vers le siège du ministère des Affaires religieuses et des Waqfs, situé à Hydra. Répondant ainsi à l'appel lancé par la Coordination nationale des imams et des fonctionnaires des Affaires religieuses, les protestataires ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: «Droit bafoué avec une tutelle injuste».

Les imams ont fini par imposer leur marche dans le calme, en battant le pavé du 1er Mai jusqu'à la présidence à El Mouradia. Alors que tout le monde pensait que les imams allaient se rendre au siège de leur tutelle, un changement d'itinéraire avait surpris les forces de l'ordre qui ont bloqué l'accès des protestataires près de la Présidence, à El Mouradia. Des bousculades commencent alors, notamment quand des imams ont tenté de franchir le cordon de sécurité de la police. Les policiers ont essayé de contenir les manifestants, tout en les malmenant. Les manifestants ont riposté par des slogans «vous n'avez pas le droit de déshonorer l'imam».

Le coordinateur national des imams, Djelloul Hadjimi, a affirmé que «notre problème n'est pas avec la police qui a malmené les imams, mais contre ceux qui n'arrivent même pas à reconnaître que les imams sont des citoyens qui ont des devoirs et des droits et qui souffrent énormément des conditions socioprofessionnelles et de pressions». Il précise qu'«on était contraints de descendre dans la rue, car ils nous ont abreuvé de promesses sans avoir du concret». Et de souligner que la coordination a épuisé toutes les voies possibles avant de marcher vers la présidence. «On va remettre notre plateforme de revendications directement aux auxiliaires de la Présidence et on verra», conclut M. Hadjimi.

Les revendications soulevées par la coordination se résument essentiellement à la question de revalorisation des salaires, avec la révision des statuts, la dépénalisation de l'imam, l'ouverture d'une formation continue dans les universités, le logement de fonction, un véhicule de service, plus de sécurité et l'application du principe d'égalité des chances. Pour les imams protestataires, les revendications ne se limitent pas au salaire mais aussi à l'amélioration du cadre de travail, plus de liberté et moins de pression.