Avec
sa cohorte de contradictions et de récurrents problèmes, le football algérien
fait de l'ombre à une minorité de techniciens soucieux de leur bonne renommée,
et qui ne s'engagent pas n'importe où et n'importe quand. Sans aucun doute,
Mohamed Hamhami fait partie de cette catégorie. Nous
avons voulu connaître les raisons de ce «retrait» alors qu'il est encore apte à
apporter sa contribution au sport-roi. Hamhami a fait
partie de la génération ayant pris le relais des glorieux pionniers de la post-indépendance, un lourd héritage en vérité. Car, hormis
quelques exceptions, le niveau général a décliné, ce qui a compliqué leurs
tâches. Néanmoins, on retiendra leur passion pour ce métier pourtant ingrat et
leur volonté de donner le meilleur d'eux-mêmes. Après avoir joué au FCO durant
six saisons, Hamhami a été très vite attiré par la
formation des jeunes. Ayant acquis ses diplômes 1er et 2e degré sous la
houlette des illustres Amara et Khabatou à Alger, il
a intégré l'ASCO dès la Réforme 1977 et y restera une quinzaine d'années aux
côtés, notamment, de Belayachi et Gasmi
Larbi au niveau des catégories jeunes. On rappellera qu'il a exercé au sein de
plusieurs clubs de l'Ouest avant de prendre en main les espoirs du MCO. On
n'oubliera pas non plus qu'il était membre de la commission technique de la
LOFA en compagnie du Maghefour, Bridji
et Dalla, ce qui représente tout de même 40 années de pratique. On se souvient
aussi que durant six années, il a dirigé les écoles des jeunes pousses (6-10
ans) en compagnie d'Abdelkrim Amara. On rappellera qu'à 33 ans, il a entraîné
des internationaux, tels Gueumri, Boukar,
Tasfaout Abdelhafid, Kechamli et Acimi. De ce fait, il
a acquis un bagage complet, fruit de sa collaboration avec les Belayachi, Mirka et Rogov, ce dernier dans la formation. Il est évident qu'il
ait gardé d'excellents souvenirs de la période vécue à l'ASCO, ce qui lui a
permis d'obtenir le diplôme CAF «A». «Il y avait tous les moyens, des joueurs
performants et des dirigeants bénévoles amoureux du club, à l'image du regretté
Youcef Habib. Aujourd'hui, les clubs n'accordent pas d'importance aux jeunes.
Les présidents n'écoutent plus les entraîneurs, à l'inverse des anciens
responsables. Et pourtant, les jeunes représentent le «trésor» qu'il faut
fructifier et exploiter. Un Bounedjah, c'est le MCO qui
aurait dû bénéficier de son talent, et j'en passe», dira-t-il avant de
poursuivre : «Il faut mettre les moyens au bénéfice des jeunes, sans oublier
l'infrastructure et évidemment des formateurs compétents et intègres. De nos
jours, le football est plus physique, et il faut donc les préparer avant le
seuil des 17 ans. Après, c'est trop tard. L'avenir de notre football est en jeu! » L'appel et les conseils de ce technicien seront-ils
entendus ? On l'espère, car les vrais sportifs aimeraient que le football
algérien s'engage résolument dans la voie du progrès.