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Bousfer: Les habitants dénoncent la dégradation du cadre de vie

par Rachid Boutlelis

  Situé à la sortie nord-ouest du chef-lieu de la daïra d'Aïn El-Turck, le village Fellaoucene, communément appelé El Qaria, qui s'étend sur 40 hectares, végète dans la désuétude la plus morbide dans l'insolente indifférence de tout un chacun. Abritant environ 8.000 habitants, selon un dernier recensement, El Qaria, tristement réputée pour son immense bidonville oued Namousse en référence au ru desséché qui le traverse, s'embourbe au fil des jours dans le sordide en l'absence d'opérations d'aménagement urbain que revendiquent de guerre lasse ces habitants, et aussi et surtout de poste de police ou de la Gendarmerie nationale. Dépendante administrativement de la municipalité de Bousfer, El Qaria est également lamentablement réputée pour constituer les arènes pour les batailles rangées entre des bandes rivales au cours desquelles des armes blanches de différentes dimensions sont utilisées. Les témoignages unanimes des habitants, très inquiets de cette montée de la violence, révèlent que le contrôle de certains points de vente de drogue serait à l'origine de cette guerre des clans.

Nos interlocuteurs affirment également que la situation se dégrade de jour en jour dans leur lieu de résidence et prend ainsi des proportions démesurées et ce, au fur et à mesure que grossit le bidonville du lieudit « oued Namousse ».

Le ras-le-bol de la population de ce village gravite autour de la dégradation du cadre de vie avec des chaussées ressemblant à s'y méprendre à des chemins de charretiers et des rues où l'oisiveté est visible à travers ces nombreux jeunes errant sans but précis. Nos interlocuteurs affirment également que le climat délétère qui prévaut désormais dans leur lieu de résidence a poussé nombre de familles a bradé leurs habitations pour fuir cette situation de déliquescence extrême alors que d'autres s'apprêtent à les imiter. « Ce malheureux état de fait suscite un pincement au cœur chez les anciens de notre village où la badauderie est déconseillée à la tombée du soir », ont fait remarquer des habitants abordés par Le Quotidien d'Oran, avant de renchérir : «Il existe un ancien cantonnement de la garde communale dans notre village où il était prévu en principe l'installation d'une brigade de la Gendarmerie nationale. Il serait plus sage de réaliser ce projet grandement important pour le rétablissement de l'ordre et le bien-être de toute une population. Par le biais de nos représentants de notre comité de quartier, nous avons adressé un nombre indéterminé de requêtes aux autorités concernées, qui n'ont jamais été prises en considération ». Cette triste équation illustre parfaitement la déplorable situation à laquelle est confronté l'ensemble la population de ce village, comble de l'ironie, réputée à vocation agropastorale où les rares agriculteurs des exploitations agricoles collectives, EAC, envisagent d'abandonner ce qui reste de leurs lopins de terre et ce, en raison de l'obstruction du lit de « oued Namousse » par des déblais provenant de constructions illicites, qui poussent comme des champignons. En effet, l'eau de cette rivière était utilisée pour l'irrigation des cultures maraîchères, qui ceinturaient jadis ce village, constitué lors de sa réalisation de 150 habitations. Toujours est-il que selon les déclarations glanées par Le Quotidien d'Oran, les occupants du bidonville oued Namousse rejettent le fait d'être taxés comme boucs émissaires dans cette violence en faisant remarquer que « les habitants d'El Qaria ne sont pas innocents dans les violences qui empoisonnent leur ambiance. Nous sommes des familles sinistrées et revendiquons un relogement et demandons que le wali prenne en considération nos doléances. Nous avons à maintes reprises saisi les responsables locaux à ce sujet mais malheureusement nous n'avons encore rien vu venir ».