Après
une attente qui aura duré plus de deux années, des familles habitant au niveau
du bidonville de Kouchet El Djir
viennent de lancer un énième appel aux responsables de la wilaya et de la daïra
d'Oran, pour les intégrer dans l'opération de relogement qui ciblera
prochainement plus de 6.000 familles du quartier des Planteurs, dans le cadre
de la deuxième tranche du programme spécial Les Planteurs. Une trentaine de
familles en contrebas d'une falaise vivent sous le spectre permanent d'un
éboulement. Des représentants de ces familles se sont déplacés hier au siège de
notre rédaction, pour lancer un SOS, avant que ne survienne une catastrophe.
Selon nos interlocuteurs, la peur et le spectre du danger planent sur plusieurs
familles habitant au niveau du bidonville dit terrain Gazelle et Douar Eddoum. Les familles sont menacées par les glissements de
terrain et les coulées de boue. Les maisons de fortune qu'elles occupent sont
situées en bas d'une falaise. La peur et le risque sont devenus plus
importants, après le drame qui a coûté la vie à une jeune fille il y a plus
d'une année.
«Une
trentaine de familles ayant élu domicile dans ce bidonville se débattent seules
contre un danger réel qui menace leur existence. Nous espérons être relogés
avant d'autres fortes précipitations, synonymes pour nous de cauchemar», dira
une habitante. «Le risque est important. Les habitations qui longent cette
falaise risquent carrément d'être ensevelies en cas de fortes précipitations»,
ajoute t'elle. «On craint que le scénario de 2017 se
répète et que nous soyons les nouvelles victimes», ajoute la même habitante.
Face à cette situation, les habitants, complètement dépassés par l'ampleur de
la catastrophe, ne savent plus quoi faire. « Les décisions prises après cette
catastrophe par l'ex-wali Abdelghani Zaalane étaient salutaires. Toutefois, suite au dernier
recensement, seulement 10 familles ont été relogées, alors que près d'une
trentaine de maisons sont exposées au risque », affirme cette dame, qui lance
un appel aux autorités locales pour une éventuelle prise en charge. En effet,
dix familles sinistrées suite à l'éboulement survenu au bidonville «Kouchet El Djir», et ayant fait
un mort et des blessés, ont été prises en charge par les services de la wilaya.
Ces familles ont bénéficié de logements au niveau du pôle urbain de Oued Tlelat. Le jour de cet
accident, l'ex wali d'Oran avait décidé d'urgence de reloger cinq familles dont
les habitations ont été endommagées totalement. Aussi, une commission technique
présidée par le chef de daïra d'Oran a été mise en place pour examiner la
situation des familles de ce quartier. La commission a recensé cinq autres cas
à reloger, dont les habitations risquent d'être ensevelies en cas d'un autre
éboulement. Ce comité comprenait également des représentants des habitants de
ce quartier. L'ex-wali d'Oran a reçu des représentants des habitants où il a
écouté leurs préoccupations au sujet de l'état de leur quartier, suite à cet
incident tragique. Il a exprimé sa compréhension pour les préoccupations de ces
citoyens et a souligné à son tour que l'Etat prendra en charge leurs préoccupations.
Cette opération de relogement a créé un sentiment d'apaisement au sein de la
population. Toutefois, les occupants de ce bidonville souhaitent une prise en
charge totale dans le cadre du programme d'éradication de l'habitat précaire.