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Equipe nationale - Les Verts prennent une sérieuse option

par Adjal Lahouari

S'il y avait encore des doutes au sein du dernier carré des pessimistes, il vient d'être levé avec cette nouvelle victoire. Si l'on précise que c'est la treizième seulement à l'extérieur durant les deux dernières décennies situe un peu mieux la portée de cette performance.

Ce bilan général peu flatteur s'explique par la mauvaise passe qu'a traversée l'EN durant la décennie 90 et le début des années 2000. De ce fait, on est bien obligé de reconnaître que c'est bel et bien Djamel Belmadi qui a décomplexé les Fennecs.

D'abord, sur le plan de l'état d'esprit, ensuite en leur inculquant une méthode qui est en train de payer. Ne s'attardant pas sur les résultats antérieurs, et dès l'arrivée à Gaborone, a délivré son message: «Après ce voyage harassant, on va se reposer. Après, on pensera au match. On est venus ici pour gagner, les choses sont claires ». Ensuite, nous avons rarement vu un entraîneur national aussi déterminé à battre ses adversaires, même sur le terrain de ces derniers. Ce n'est nullement de la forfanterie, mais une ambition justifiée par le nouveau statut de l'EN. Belmadi a prévenu les puristes, amateurs de jeu flamboyant. Pour lui, le résultat demeure sa première préoccupation. Après s'être « testées » par de longues balles, les deux équipes sont entrées dans le vif du sujet. Le meilleur niveau technique algérien a payé grâce à ce corner direct très rare de nos jours. Ce n'était pas un hasard, puisque c'était la seconde tentative de Belaili après que le gardien botswanais ait dévié la première en corner. On a alors compris pourquoi la défense du Botswana est si réputée par sa solidité. C'est grâce au repli massif de tous les joueurs qui ne lésinent pas sur les moyens à employer, comme en témoignent les fautes à répétition commises.

Menant à la marque, les Verts se sont assuré la possession du ballon face à des adversaires limités sur le plan technique et la créativité. La seconde période a été plus équilibrée, et cette tendance s'explique par la situation au tableau de marque. Les Botswanais ont tout tenté pour égaliser et ont poussé à fond leurs attaques. Pour les Algériens, il convenait de préserver ce précieux acquis, tout en spéculant sur les contres, une manière qui commence à être la « marque de fabrique » de l'EN version Belmadi. Le driver algérien a atteint une partie de son prochain objectif, la qualification en CAN-2021 au Cameroun. Il est vrai que l'absence de Mahrez s'est fait ressentir, car le capitaine de l'EN, grâce à sa classe, donne le bon tempo dans la construction des attaques, sans oublier ses précieux buts. C'est l'une des circonstances atténuantes qui explique ce succès laborieux, mais extrêmement précieux sur le double plan comptable et la confiance.

En lançant Delort dans le bain, Belmadi a dévoilé au départ son intention, celle de marquer le plus tôt possible pour que les Botswanais sortent de leur camp. Encore une fois, on mettra en évidence cet esprit collectif qui guide les Fennecs quel que soit l'adversaire grâce à un pressing tous azimuts qui gêne l'adversaire. Les Botswanais, en dépit de leur va-tout lors du dernier quart d'heure où ils ont tout donné, ont en fait l'amère expérience. Si, au départ, leurs mouvements offensifs au milieu du terrain étaient assez bien construits, la finition a laissé beaucoup à désirer, M'bolhi n'ayant pas eu d'alertes sérieuses. Sur un terrain guère favorable à la pratique d'un football cohérent et subissant le jeu brutal des Botswanais, les Algériens ont su gérer ce match piège. C'est une corde de plus à leur arc.

A présent, c'est une certitude absolue : le « label » Belmadi est ancré au sein d'une équipe nationale en constante progression.

Cette seconde victoire est très importante dans la mesure où pour le compte de la première journée le Botswana et le Zimbabwe ont fait match nul. Avec six points, les Verts n'auront besoin que d'une victoire face au Zimbabwe qu'ils recevront l'année prochaine pour composter leur billet pour la CAN-2021.    

En outre, c'est avec un capital confiance très appréciable qu'ils entameront au mois de mars les éliminatoires de la Coupe du Monde 2020. Un autre défi où les Verts seront très attendus par tous leurs adversaires, car c'est le sort réservé aux grandes équipes du continent dont l'Algérie fait désormais partie.